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Une manifestation devant une caserne occupée par une milice à Benghazi a tourné, samedi, au carnage avec un premier bilan de 28 personnes tuées et de plus de cent blessés. En Libye, les milices continuent de faire la loi.
« Cela a été une journée sanglante et triste à Benghazi » a déclaré le Colonel Abdullah Shaafi,porte-parole des forces sécurité. La manifestation était organisée pour réclamer le départ d’une milice, le « bouclier de la Libye » en dehors de la ville. Elle a tourné à l’affrontement entre des hommes armés à l’intérieur de la caserne et les manifestants. La milice « bouclier de la Libye » est officiellement sous supervision du ministère de la défense mais dans la réalité ces milices roulent pour elles-mêmes et suscitent souvent un rejet de la population. Les nouvelles autorités libyennes qui ont essayé, en vain, de mettre au pas les milices ont fini par les accepter et même les utiliser dans des opérations de sécurisation. Le porte-parole de Bouclier de Libye, Adel Tarhouni, a fait état de 4 morts et de huit blessés parmi les membres de sa milice dont il a défendu la légitimité. Il a affirmé que la manifestation qui était pacifique initialement a été « infiltrée » par des éléments armées qui «ont tiré sur nos locaux et ont jeté des Jelatina" (bombe artisanales). La milice a reçu l’appui de Ali Al Chikhi, porte-parole du chef d’état-major d’une armée libyenne qui peine à se mettre en place. Selon lui, Bouclier de Libye est "une force de réserve de l'armée libyenne" et que l'attaquer équivalait "à une agression contre une force légitime".
Les milices font la loi
En soirée, le premier ministre Ali Zeidan, a indiqué que la milice avait quitté la caserne et que l’armée régulière en a pris possession et contrôlait les armes lourdes qui s’y trouvent. Il a annoncé également l’ouverture d’une enquête. Les nouvelles autorités libyennes sont en position de faiblesse à l’égard des milices, très impopulaires dans les grandes villes comme Tripoli et Benghazi. Le climat politique, déjà délétère, a été rendu encore plus détestable par l’adoption, sous la pression des milices, d’une loi destinée à bannir de la vie publique ceux qui ont exercé des fonctions sous Kadhafi. Mohamed Al-Megaryef, le président du Congrès général national, qui a été pendant longtemps une figure de l’opposition à Kadhafi a été contraint de démissionner, le 28 mai dernier. La « loi de l’isolement politique » s’est appliquée de manière implacable car il a été ambassadeur en Inde au début des années 1980, avant de faire défection et de créer le plus important mouvement d’opposition. De nombreux ministres, une quarantaine de députés tombent sous le coup de la «loi de l’isolement ». La liste pourrait s’allonger, la loi ciblant une liste de 23 catégories professionnelles qui sont automatiquement exclues de la vie politique et cela comprend non seulement les ministres, diplomates, responsables de services de sécurité, mais également ceux qui travaillaient dans les entreprises. C’est tout simplement l’essentiel de l’encadrement libyen formé qui se trouve ainsi banni.
Sana Harb dimanche 9 juin 2013
« Cela a été une journée sanglante et triste à Benghazi » a déclaré le Colonel Abdullah Shaafi,porte-parole des forces sécurité. La manifestation était organisée pour réclamer le départ d’une milice, le « bouclier de la Libye » en dehors de la ville. Elle a tourné à l’affrontement entre des hommes armés à l’intérieur de la caserne et les manifestants. La milice « bouclier de la Libye » est officiellement sous supervision du ministère de la défense mais dans la réalité ces milices roulent pour elles-mêmes et suscitent souvent un rejet de la population. Les nouvelles autorités libyennes qui ont essayé, en vain, de mettre au pas les milices ont fini par les accepter et même les utiliser dans des opérations de sécurisation. Le porte-parole de Bouclier de Libye, Adel Tarhouni, a fait état de 4 morts et de huit blessés parmi les membres de sa milice dont il a défendu la légitimité. Il a affirmé que la manifestation qui était pacifique initialement a été « infiltrée » par des éléments armées qui «ont tiré sur nos locaux et ont jeté des Jelatina" (bombe artisanales). La milice a reçu l’appui de Ali Al Chikhi, porte-parole du chef d’état-major d’une armée libyenne qui peine à se mettre en place. Selon lui, Bouclier de Libye est "une force de réserve de l'armée libyenne" et que l'attaquer équivalait "à une agression contre une force légitime".
Les milices font la loi
En soirée, le premier ministre Ali Zeidan, a indiqué que la milice avait quitté la caserne et que l’armée régulière en a pris possession et contrôlait les armes lourdes qui s’y trouvent. Il a annoncé également l’ouverture d’une enquête. Les nouvelles autorités libyennes sont en position de faiblesse à l’égard des milices, très impopulaires dans les grandes villes comme Tripoli et Benghazi. Le climat politique, déjà délétère, a été rendu encore plus détestable par l’adoption, sous la pression des milices, d’une loi destinée à bannir de la vie publique ceux qui ont exercé des fonctions sous Kadhafi. Mohamed Al-Megaryef, le président du Congrès général national, qui a été pendant longtemps une figure de l’opposition à Kadhafi a été contraint de démissionner, le 28 mai dernier. La « loi de l’isolement politique » s’est appliquée de manière implacable car il a été ambassadeur en Inde au début des années 1980, avant de faire défection et de créer le plus important mouvement d’opposition. De nombreux ministres, une quarantaine de députés tombent sous le coup de la «loi de l’isolement ». La liste pourrait s’allonger, la loi ciblant une liste de 23 catégories professionnelles qui sont automatiquement exclues de la vie politique et cela comprend non seulement les ministres, diplomates, responsables de services de sécurité, mais également ceux qui travaillaient dans les entreprises. C’est tout simplement l’essentiel de l’encadrement libyen formé qui se trouve ainsi banni.
Sana Harb dimanche 9 juin 2013
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