Cécilia Fany Fandi
Certains justifient la guerre menée par le Qatar, l’Arabie saoudite et d’autres forces contre la Syrie en disant que “de toute façon, Bachar ne combat pas Israël, il est son allié”. Mais les faits démentent ce mythe, comme le démontre cet article qui analyse ensuite pourquoi la rébellion armée est en position stratégique de plus en plus difficile... (IGA)
« Le plateau du Golan a été occupé par Israël en 1967 et depuis cette date il n'y a pas eu de violences directes entre les deux pays, théoriquement en état de guerre » (sic). C’est du moins ce que Le Figaro avec l’AFP nous annonce dans son numéro du 30 mai effaçant ainsi d’un simple trait sur le papier une guerre avec des conséquences mondiales graves, à savoir la guerre israélo-arabe de 1973. Celle-ci a opposé du 6 octobre au 24 octobre 1973 Israël à une coalition menée par l'Égypte et la Syrie qui voulaient libérer leurs territoires occupés par Israël en 1967.
En effet, le monde entier a été touché par cette guerre qui a connu le choc pétrolier de 1973, quand l'OPEP a décidé de l'augmentation de 70 % du prix du baril de pétrole ainsi que de la réduction de sa production sans parler des accords de paix de Camp David entre l’Etat hébreux et l’Egypte et sans oublier non plus que la Syrie a pu libérer la ville Kuneitra, capitale du Golan, occupée en 1967. Mais comment AFP suivie par ses consoeurs a-t-elle oublier ce détail d’une telle importance de notre Histoire contemporaine avec une telle conséquence sur l’économie mondiale ? Décidément, les médias français ont la mémoire trop courte ou peut-être, l’AFP ne faisait que répéter les propos de ses amis opposants selon lesquels « le régime n’a jamais tiré une balle sur le Plateau du Golan », prenant ainsi partie dans ce conflit abandonnant toute éthique professionnelle.
Par ailleurs, un article publié le 15 mai (15 jours avant l’article de l’AFP) par le site français Slate, fait un rapprochement entre la situation actuelle entre la Syrie et Israël et la guerre de Kippour de 1973 dans le cas d’une « introduction de S-300 en Syrie [qui] sera considérée par Israël comme un casus belli qui le pousserait à renoncer à sa neutralité dans le conflit syrien avec toutes les conséquences militaires que cela entraine pour la région ».
Faux, Israël n’est pas neutre dans le conflit syrien
Israël menace d'intervenir en Syrie et utilise le Hezbollah comme prétexte
Israël a déjà mené trois raids aériens en territoire syrien, le premier en janvier, les deux derniers il y a trois semaines sous prétexte d’empêcher le transfert d'armes au Hezbollah.
Pour l’Etat hébreux, comme le dit Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, cette attaque militaire contre un pays souverain est justifiée pour défendre son pays contre l’Iran et le Hezbollah, oubliant que son pays occupe non seulement un territoire syrien, à savoir le Plateau du Golan depuis 1967, mais qu'il l’a annexé purement et simplement contre la volonté et la décision de l’ONU, et enfin que ni le Hezbollah ni l’Iran n’ont agressé son pays. Par contre, c’est l’Etat hébreux qui a agressé le Liban occupant même Beyrouth, la capitale, en 1982. D’ailleurs, le sud du Liban a été aussi occupé lors de la Guerre israélo-arabe de 1948-1949 et envahi par l'armée israélienne lors de l'Opération Hiram.
C’est suite à l'intervention militaire israélienne au Liban de 1982 qu’Israël a occupé cette zone jusqu'en juin 2000. C’est le Hezbollah, un mouvement de résistance islamique, qui l’a libéré. Et en juillet 2006, Israël pénètre dans la zone une trentaine de jours puis s'en retire.
Cette guerre de 2006 contre le Hezbollah a imposé de nouvelles équations stratégiques dans la région où Israël n’a plus la suprématie militaire. Pour Israël, il faut donc casser cette nouvelle force de résistance pour garder sa suprématie dans la région.
Rappelons que la Syrie a toujours soutenu Hezbollah – même militairement – depuis sa création, notamment dans sa guerre contre l’occupation israélienne et c’est aussi pour cette raison que le Hezbollah soutient la direction actuelle de la Syrie. Le 9 mai dernier, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a affirmé que « Nous ne permettrons pas que le pays tombe aux mains des Etats-Unis, d'Israël ou des groupes takfir. » (les fondamentalistes sunnites, alliés de l’Occident).
Rebelles le dos au mur… israélien, soignés par Tsahal
Plusieurs combats et des accrochages sont souvent en cours à l’extrémité ouest de la Syrie, autour de la localité de Jubata al-Khachab depuis au moins l’été dernier.
Déjà en novembre dernier, ces idiots utiles cherchaient à prendre le contrôle de plusieurs villages dans cette zone sensible, notamment Bir Ajm et al-Herche. Ils se sont filmés samedi 24 novembre en train d’attaquer non l’armée israélienne mais leurs propres compatriotes, les soldats syriens avec leur habituel hystérique « Allah Akbar ! ».
Après le dernier bombardement israélien contre Damas, début mai dernier, Hassan Rastanaoui, un chef de l’opposition armée à Homs (Syrie centre) et l’invité surpris du journaliste Yaari Ehud de la deuxième chaine israélienne, a exprimé sa joie et sa gratitude à l’armée israélienne.
D’ailleurs, selon l’AFP (16 février) et Le Figaro (29 mars 2013), les soi-disants patriotes syriens de l’ASL sont hébergés et se font soigner auprès de Tsahal dans l’hôpital de Ziv, à Safed en Galilée. Quel raccourci symbolique et signifiant !
Ce contact entre officiels rebelles syriens et Israël remonte au moins à l’année dernière où une équipe de la télévision israélienne Channel 2 rentre en territoire syrien avec les deux journalistes Itai Anghel et Amir Tibone à Khirbet al-Joz à Jisr al-Choughour dans la région d’Idleb au nord-ouest à la frontière turque.
C’est ainsi que dans le même temps, les troupes israéliennes s'activaient ouvertement sur la ligne de démarcation au Golan pour apporter des facilités aux terroristes et leur offrir une protection. En coordination avec leurs amis du Golfe et jordaniens, les Israéliens sont devenus des partenaires à part entière dans l'agression contre la Syrie, après s'être réconciliés avec la Turquie, sous le parrainage de Barak Obama. Les chambres d'opération installées sur le territoire turc jouent un rôle de premier plan dans la destruction de la Syrie
Israël se sert des rebelles syriens pour accroître son emprise sur le Golan
Des bandes rebelles tentent régulièrement de « transiter » par la zone démilitarisée (5 kilomètres dans sa plus grande largeur) qui fait tampon entre le Golan annexée et le territoire syrien, notamment à Jubata al-Khachab.
Il y a plusieurs mois, Benjamin Netanyahu a annoncé la construction d’une « clôture de sécurité » sur la ligne de démarcation entre Israël et la Syrie, sur les hauteurs du Plateau du Golan syrien occupé par l’Etat hébreu depuis 1967 et annexé depuis 1981. Cette clôture d’une dizaine de kilomètres serait sur le modèle de celle séparant déjà Israël des territoires palestiniens autonomes. Cet audacieux programme de « travaux publics » concrétise l’isolement et l’enferment d’un pays-ghetto, cadenassé de partout, faisant de lui le seul Etat au monde dont les frontières seront visibles par satellite, comme l’est la muraille de Chine.
En effet, Israël se sert du prétexte des djihadistes pour pérenniser son emprise sur un territoire géographiquement et économiquement stratégique, riche en eau (alors que la pénurie d'eau est une réalité qui alimente aussi la tension), et dont l’annexion n’a jamais été reconnue, ni par la Syrie ni par l’ONU. Et la « révolution syrienne » joue le rôle de l’idiot utile pour l’État hébreu en lui permettant de consolider, de la plus concrète des façons, son emprise sur un territoire syrien. Voilà au moins un « apport » de la révolution syrienne sous perfusion occidentale et wahhabite sans oublier que le Golan est devenu aussi une colonie de peuplement israélien au mépris des résolutions de l’ONU.
Donc, ce conflit risque de plus en plus de dépasser les frontières syriennes. D’ailleurs, Bachar al-Assad a affirmé, dans une interview diffusée la semaine dernière sur al-Manar, la chaine libanaise pro-Hezbollah, sa volonté d'ouvrir le front au Golan avec Israël. De même, il a promis de riposter à toute nouvelle attaque de l’Etat hébreux qui a mené depuis janvier dernier trois raids contre des positions militaires syriennes près de Damas. D’autre part, personne ne connait le sort des casques bleus enlevés par les rebelles terroristes depuis plusieurs semaines déjà.
Qussayr, une guerre sans merci où se joue le destin de la région
C’est bien un gigantesque fiasco qui s’est accéléré depuis quelques semaines pour le front des faux amis de la Syrie. Et le sens qu’il a pris est très loin d’être favorable à la « révolution » et ses parrains étrangers.
Certains justifient la guerre menée par le Qatar, l’Arabie saoudite et d’autres forces contre la Syrie en disant que “de toute façon, Bachar ne combat pas Israël, il est son allié”. Mais les faits démentent ce mythe, comme le démontre cet article qui analyse ensuite pourquoi la rébellion armée est en position stratégique de plus en plus difficile... (IGA)
« Le plateau du Golan a été occupé par Israël en 1967 et depuis cette date il n'y a pas eu de violences directes entre les deux pays, théoriquement en état de guerre » (sic). C’est du moins ce que Le Figaro avec l’AFP nous annonce dans son numéro du 30 mai effaçant ainsi d’un simple trait sur le papier une guerre avec des conséquences mondiales graves, à savoir la guerre israélo-arabe de 1973. Celle-ci a opposé du 6 octobre au 24 octobre 1973 Israël à une coalition menée par l'Égypte et la Syrie qui voulaient libérer leurs territoires occupés par Israël en 1967.
En effet, le monde entier a été touché par cette guerre qui a connu le choc pétrolier de 1973, quand l'OPEP a décidé de l'augmentation de 70 % du prix du baril de pétrole ainsi que de la réduction de sa production sans parler des accords de paix de Camp David entre l’Etat hébreux et l’Egypte et sans oublier non plus que la Syrie a pu libérer la ville Kuneitra, capitale du Golan, occupée en 1967. Mais comment AFP suivie par ses consoeurs a-t-elle oublier ce détail d’une telle importance de notre Histoire contemporaine avec une telle conséquence sur l’économie mondiale ? Décidément, les médias français ont la mémoire trop courte ou peut-être, l’AFP ne faisait que répéter les propos de ses amis opposants selon lesquels « le régime n’a jamais tiré une balle sur le Plateau du Golan », prenant ainsi partie dans ce conflit abandonnant toute éthique professionnelle.
Par ailleurs, un article publié le 15 mai (15 jours avant l’article de l’AFP) par le site français Slate, fait un rapprochement entre la situation actuelle entre la Syrie et Israël et la guerre de Kippour de 1973 dans le cas d’une « introduction de S-300 en Syrie [qui] sera considérée par Israël comme un casus belli qui le pousserait à renoncer à sa neutralité dans le conflit syrien avec toutes les conséquences militaires que cela entraine pour la région ».
Faux, Israël n’est pas neutre dans le conflit syrien
Israël menace d'intervenir en Syrie et utilise le Hezbollah comme prétexte
Israël a déjà mené trois raids aériens en territoire syrien, le premier en janvier, les deux derniers il y a trois semaines sous prétexte d’empêcher le transfert d'armes au Hezbollah.
Pour l’Etat hébreux, comme le dit Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, cette attaque militaire contre un pays souverain est justifiée pour défendre son pays contre l’Iran et le Hezbollah, oubliant que son pays occupe non seulement un territoire syrien, à savoir le Plateau du Golan depuis 1967, mais qu'il l’a annexé purement et simplement contre la volonté et la décision de l’ONU, et enfin que ni le Hezbollah ni l’Iran n’ont agressé son pays. Par contre, c’est l’Etat hébreux qui a agressé le Liban occupant même Beyrouth, la capitale, en 1982. D’ailleurs, le sud du Liban a été aussi occupé lors de la Guerre israélo-arabe de 1948-1949 et envahi par l'armée israélienne lors de l'Opération Hiram.
C’est suite à l'intervention militaire israélienne au Liban de 1982 qu’Israël a occupé cette zone jusqu'en juin 2000. C’est le Hezbollah, un mouvement de résistance islamique, qui l’a libéré. Et en juillet 2006, Israël pénètre dans la zone une trentaine de jours puis s'en retire.
Cette guerre de 2006 contre le Hezbollah a imposé de nouvelles équations stratégiques dans la région où Israël n’a plus la suprématie militaire. Pour Israël, il faut donc casser cette nouvelle force de résistance pour garder sa suprématie dans la région.
Rappelons que la Syrie a toujours soutenu Hezbollah – même militairement – depuis sa création, notamment dans sa guerre contre l’occupation israélienne et c’est aussi pour cette raison que le Hezbollah soutient la direction actuelle de la Syrie. Le 9 mai dernier, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a affirmé que « Nous ne permettrons pas que le pays tombe aux mains des Etats-Unis, d'Israël ou des groupes takfir. » (les fondamentalistes sunnites, alliés de l’Occident).
Rebelles le dos au mur… israélien, soignés par Tsahal
Plusieurs combats et des accrochages sont souvent en cours à l’extrémité ouest de la Syrie, autour de la localité de Jubata al-Khachab depuis au moins l’été dernier.
Déjà en novembre dernier, ces idiots utiles cherchaient à prendre le contrôle de plusieurs villages dans cette zone sensible, notamment Bir Ajm et al-Herche. Ils se sont filmés samedi 24 novembre en train d’attaquer non l’armée israélienne mais leurs propres compatriotes, les soldats syriens avec leur habituel hystérique « Allah Akbar ! ».
Après le dernier bombardement israélien contre Damas, début mai dernier, Hassan Rastanaoui, un chef de l’opposition armée à Homs (Syrie centre) et l’invité surpris du journaliste Yaari Ehud de la deuxième chaine israélienne, a exprimé sa joie et sa gratitude à l’armée israélienne.
D’ailleurs, selon l’AFP (16 février) et Le Figaro (29 mars 2013), les soi-disants patriotes syriens de l’ASL sont hébergés et se font soigner auprès de Tsahal dans l’hôpital de Ziv, à Safed en Galilée. Quel raccourci symbolique et signifiant !
Ce contact entre officiels rebelles syriens et Israël remonte au moins à l’année dernière où une équipe de la télévision israélienne Channel 2 rentre en territoire syrien avec les deux journalistes Itai Anghel et Amir Tibone à Khirbet al-Joz à Jisr al-Choughour dans la région d’Idleb au nord-ouest à la frontière turque.
C’est ainsi que dans le même temps, les troupes israéliennes s'activaient ouvertement sur la ligne de démarcation au Golan pour apporter des facilités aux terroristes et leur offrir une protection. En coordination avec leurs amis du Golfe et jordaniens, les Israéliens sont devenus des partenaires à part entière dans l'agression contre la Syrie, après s'être réconciliés avec la Turquie, sous le parrainage de Barak Obama. Les chambres d'opération installées sur le territoire turc jouent un rôle de premier plan dans la destruction de la Syrie
Israël se sert des rebelles syriens pour accroître son emprise sur le Golan
Des bandes rebelles tentent régulièrement de « transiter » par la zone démilitarisée (5 kilomètres dans sa plus grande largeur) qui fait tampon entre le Golan annexée et le territoire syrien, notamment à Jubata al-Khachab.
Il y a plusieurs mois, Benjamin Netanyahu a annoncé la construction d’une « clôture de sécurité » sur la ligne de démarcation entre Israël et la Syrie, sur les hauteurs du Plateau du Golan syrien occupé par l’Etat hébreu depuis 1967 et annexé depuis 1981. Cette clôture d’une dizaine de kilomètres serait sur le modèle de celle séparant déjà Israël des territoires palestiniens autonomes. Cet audacieux programme de « travaux publics » concrétise l’isolement et l’enferment d’un pays-ghetto, cadenassé de partout, faisant de lui le seul Etat au monde dont les frontières seront visibles par satellite, comme l’est la muraille de Chine.
En effet, Israël se sert du prétexte des djihadistes pour pérenniser son emprise sur un territoire géographiquement et économiquement stratégique, riche en eau (alors que la pénurie d'eau est une réalité qui alimente aussi la tension), et dont l’annexion n’a jamais été reconnue, ni par la Syrie ni par l’ONU. Et la « révolution syrienne » joue le rôle de l’idiot utile pour l’État hébreu en lui permettant de consolider, de la plus concrète des façons, son emprise sur un territoire syrien. Voilà au moins un « apport » de la révolution syrienne sous perfusion occidentale et wahhabite sans oublier que le Golan est devenu aussi une colonie de peuplement israélien au mépris des résolutions de l’ONU.
Donc, ce conflit risque de plus en plus de dépasser les frontières syriennes. D’ailleurs, Bachar al-Assad a affirmé, dans une interview diffusée la semaine dernière sur al-Manar, la chaine libanaise pro-Hezbollah, sa volonté d'ouvrir le front au Golan avec Israël. De même, il a promis de riposter à toute nouvelle attaque de l’Etat hébreux qui a mené depuis janvier dernier trois raids contre des positions militaires syriennes près de Damas. D’autre part, personne ne connait le sort des casques bleus enlevés par les rebelles terroristes depuis plusieurs semaines déjà.
Qussayr, une guerre sans merci où se joue le destin de la région
C’est bien un gigantesque fiasco qui s’est accéléré depuis quelques semaines pour le front des faux amis de la Syrie. Et le sens qu’il a pris est très loin d’être favorable à la « révolution » et ses parrains étrangers.
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