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L’économie algérienne n’a pas connu de profondes transformations

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  • L’économie algérienne n’a pas connu de profondes transformations

    Doing Business classe l’Algérie au 152e rang sur 185 pays (contre 150e sur 183 pays dans le rapport 2012), en recul par rapport à 2012.

    “L’économie algérienne n’a pas connu de profondes transformations économiques durant ces 20 dernières années, comme l’atteste l’évolution de la contribution des différents secteurs à la formation du PIB, mais s’inscrit plutôt dans une évolution lente où le poids du pétrole devrait se réduire progressivement, accompagné d’un passage contrôlé vers une économie de marché.” C’est ce que relève le rapport sur “les perspectives économiques en Afrique” publié le 27 mai dernier. Ce rapport, publié chaque année par la Banque africaine de développement (BAD), le Centre de développement de l’OCDE, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), note que l’économie algérienne reste très dépendante de sa rente pétrolière. Le secteur des hydrocarbures continue de générer environ 97% des ressources globales des exportations, 70% des recettes budgétaires et en moyenne 37% du PIB. Cependant, le secteur fait face à une baisse tendancielle de sa production en volume (205,82 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2011 contre 233,3 millions de TEP en 2007), qui s’est déjà traduite par une moindre contribution du secteur pétrolier au PIB, de 43,7% en 2007 à 36,7% en 2011 et une baisse de près de 3,3% des exportations d’hydrocarbures en volume, qui passent de 133,15 millions de TEP en 2007 à 110,81 millions de TEP en 2011. Le document constate qu’en 2012, la croissance, estimée à 2,5% (contre 2,4% en 2011), est tirée principalement par les investissements publics, la demande intérieure entretenue par d’importants revenus accumulés et la bonne tenue du prix du pétrole (le prix moyen du baril était de 110,9 dollars en 2012). Hors hydrocarbures, la croissance est estimée à 5,8% (contre 5,7% en 2011). Le rapport relève que la contribution du secteur industriel à la formation du produit intérieur brut (PIB) représente 4,2% en 2012 (contre 4,3% en 2011). “Le secteur n’a donc toujours pas retrouvé son dynamisme des années 90 (environ 10% du PIB)”, souligne le document. Toutefois, note le rapport, “une reprise semble s’amorcer dans l’industrie, reflétée par la croissance de l’indice général de la production industrielle qui a été de 1,2% en 2012 (contre 0,4% en 2011)”. Le rapport estime que les perspectives économiques et financières du pays restent favorables. Cependant, à moyen terme, la situation financière continuera de dépendre des fluctuations du prix du brut des hydrocarbures (110,9 dollars en 2012 contre 112,9 dollars en 2011, et 80 dollars en 2010 et 62 dollars en 2009). “Une dégradation prolongée de la conjoncture économique mondiale, dans le sillage de la crise de la dette dans la zone euro, risque de se répercuter sur les ressources financières du pays”, avertit le rapport, estimant qu’une croissance forte sera nécessaire en vue d’apporter une réponse durable à la réduction du chômage, en particulier celui des jeunes, et au problème persistant d’insuffisance de logements. L’option stratégique nationale est la dynamisation de l’ensemble des secteurs pour une reprise, tant dans le secteur hors hydrocarbures par une diversification des sources de croissance, que dans celui des hydrocarbures par la création d’une plus grande valeur. Pour atteindre ces objectifs, le pays devra continuer ses efforts dans la préservation de l’investissement public, et le renforcement de son efficacité, l’amélioration de la compétitivité, la poursuite des réformes structurelles soutenant une croissance tirée par le secteur privé, l’amélioration du climat des affaires et l’accroissement de la productivité globale des facteurs. Justement, concernant l’environnement des affaires en Algérie, le rapport trouve que celui-ci “reste confronté à un certain nombre de contraintes parmi lesquelles les lourdeurs administratives dans divers domaines, tels que la création d’entreprises, le dédouanement et l’enregistrement des activités commerciales. Ceci engendre des délais dans les opérations et des coûts de transaction importants”. Le document rappelle, dans ce cadre, que l’édition 2013 du rapport de la Banque mondiale, Doing Business, classe l’Algérie au 152e rang sur 185 pays (contre 150e sur 183 pays dans le rapport 2012), soit un recul par rapport à 2012. Sur le plan du développement humain, le rapport relève que l’Algérie a fait des progrès importants dans la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Selon l’indice de développement humain (IDH) publié par le Programme des Nations unies pour le développement en 2012, l’Algérie se classe au 93e rang sur un total de 186 pays. L’Algérie est classée parmi les pays à développement humain moyen avec un IDH de 0,713. La pauvreté absolue a reculé, avec un taux passant de 1,7% de la population en 1990 à 0,5% en 2011. D’une manière générale, les indicateurs de l’Algérie en matière d’accès aux soins sanitaires et à l’éducation de base affichent des niveaux globalement satisfaisants. “En effet, l’espérance de vie à la naissance est passée de 70,1 ans en 2000 à 73,4 ans en 2012”, note le rapport sur les perspectives économiques en Afrique.
    LIBERTE

  • #2
    Algérie

    Analyse thématique : Perspectives Économiques en Afrique 2013 & Transformation structurelle et ressources naturelles


    L’économie algérienne n’a pas connu de profondes transformations économiques durant ces 20 dernières années, comme l’atteste l’évolution de la contribution des différents secteurs à la formation du PIB, mais s’inscrit plutôt dans une évolution lente où le poids du pétrole devrait se réduire progressivement, accompagné d’un passage contrôlé vers une économie de marché.

    En effet, le secteur des hydrocarbures a progressivement pris une place prépondérante dans l’économie, à hauteur de 43.6 % en 2007, mais enregistre une certaine inflexion pour s’établir à environ 37 % du PIB en 2011. Les services de l’Administration représentent toujours une part considérable et croissante du PIB, caractéristique d’une économie centralement administrée. La répartition des autres secteurs à la formation du PIB se présente en 2012, comme suit : services marchands 21.8 %, services non marchands 17 %, agriculture 8.6 %, BTP 9 %, etc.

    En matière de potentialités, le pays recèle d’importantes ressources fossiles (hydrocarbures : pétrole et gaz), des ressources renouvelables (eau et terre) et des matières premières (fer, phosphate, zinc, baryte, marbre, or, étain et des pierres précieuses). Ces ressources n’ont cependant pas le même potentiel d’exploitation. Les hydrocarbures, les minerais de fer et de phosphates ont été les ressources déterminantes dans les transformations structurelles économiques du pays, partant de la problématique que l’énergie est le vecteur de l’industrialisation du pays avec pour devise « il faut semer le pétrole pour récolter le développement ». Cette option a impliqué la concentration de toutes les ressources fossiles aux mains du gouvernement qui définit et met en œuvre la politique de valorisation des ressources énergétiques du pays.

    La conduite de cette politique est confiée à quatre entreprises publiques nationales : la Sonatrach et ses filiales, l’entreprise de commercialisation et distribution des produits pétroliers et dérivés, l’entreprise nationale de géophysique, la société nationale de génie civil et bâtiment et l’entreprise nationale des forages des puits. La Sonatrach reste le pivot de l’économie et assure le pilotage des activités en amont du secteur (exploration, forage de développement des gisements, production primaire commerciale d’hydrocarbures, investissements, transport par canalisation et développement international) et des activités aval (raffinage, production de GNL, séparation du GPL, pétrochimie, investissement aval et distribution des produits pétroliers).

    Ce secteur est régulé par l’Autorité de régulation des hydrocarbures (relevant du ministère de l’Énergie et des Mines), qui assure, entre autres, la régulation du marché national des produits pétroliers, la tarification de l’accès des infrastructures aux tiers, et soumet des recommandations au ministère en charge des hydrocarbures. Pour la protection et la préservation, l’entreprise nationale des travaux aux puits et entretien des anciens puits est un acteur important dans le forage et la reprise des anciens puits afin d’augmenter leur durée de vie de production.

    Le pays détient respectivement 2.37 % et 1 % des réserves mondiales prouvées de gaz naturel et de pétrole. Les réserves pétrolières algériennes sont estimées à plus de 4 milliards de TEP. Plus de 50 % de ce potentiel de production sont des réserves gazières, 1.3 milliard de TEP brut et le reste est constitué par du GPL et du condensat. Par ailleurs, la Sonatrach a mis l’accent, sur la poursuite des efforts d’exploration pour renforcer les capacités de production ; l’objectif est d’atteindre, en 2013, la réalisation de 160 puits contre une moyenne actuelle de 70 à 80 puits. Selon le bulletin statistique annuel 2012 de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), les réserves prouvées du pays en pétrole seraient en stagnation.

    Cela se confirme notamment pour les gisements de Hassi Messaoud et Hassi R’mel en exploitation depuis une cinquantaine d’années. La production d’hydrocarbures passe de 233.30 millions de TEP en 2007 à 205.82 millions de TEP en 2011, soit une baisse annuelle de 3.1 %. En revanche, en valeur, les recettes des hydrocarbures sont passées de 59.6 milliards USD en 2007 à 71.7 milliards USD, soit une progression annuelle de 5 %. Le pays peut compter de surcroît sur 1.610 million de tonnes de fer et 2 milliards de tonnes de phosphate.

    En matière de ressources hydriques, le taux de raccordement de la population urbaine au réseau d’eau potable est de 94 % en 2011 avec une dotation moyenne de 185 litres par jour et par habitant. Les ressources hydriques disponibles et mobilisables sont estimées à 17.2 milliards m3, dont 12 milliards de ressources superficielles et 2 milliards de ressources souterraines dans le Nord, auxquelles s’ajoutent 5.2 milliards m3 dans le Sud. L’Algérie dispose de 66 barrages pour une capacité de stockage de près de 7 milliards m3. Ce nombre devrait croître (19 nouveaux barrages sont programmés au titre du Plan quinquennal 2010-2014) pour un meilleur approvisionnement en eau.

    Concernant les ressources renouvelables, les terres utilisées par l’agriculture occupent environ 21 % de la superficie totale du pays. Les terres irriguées, avec une surface de 929 000 ha représentent 11 % de la surface agricole utile, le ratio disponibilité terre/habitant a atteint 0.23 ha/habitant en 2012. En plus des dispositifs de soutien à la production agricole, assurés par le Fonds national de développement agricole et rural (FNRDA), la mise en valeur, dans le sud du pays, bénéficie de l’électrification des périmètres agricoles, de la subvention du prix de l’énergie et de la prise en charge de l’ouverture des pistes, financées à partir du budget de l’État. Malgré ces incitations, le pays reste un importateur net de produits agricoles.

    À la faveur de la hausse du prix du pétrole, à partir des années 2000, le pays a renoué avec les programmes quinquennaux pour le développement des infrastructures économiques et sociales, la réduction de la pauvreté, la baisse du taux de chômage, en particulier celui des jeunes. Ces choix publics sont des atouts pour faire avancer le pays sur la voie du progrès. Les retombées des ressources naturelles (celles des hydrocarbures) ont permis la réalisation de grands projets structurants, à savoir l’autoroute Est-Ouest, le métro d’Alger, le tramway (Alger, Oran, Constantine), le dessalement de l’eau de mer et la réalisation d’un programme ambitieux de logements. Ces investissements publics participent à la redistribution des revenus, mais sont également pourvoyeurs d’emplois et ainsi contribuent à la baisse du chômage qui a atteint son niveau le plus bas (10 % en 2011). Grâce à la valorisation des ressources naturelles, le pays a effectué le remboursement anticipé de sa dette et consolidé ses réserves officielles de change. A

    fin de relever le défi de la transformation structurelle de l’économie algérienne, le gouvernement devra poursuivre et approfondir les réformes à l’effet de moderniser et de diversifier le tissu économique. Dans ce cadre, le pays a fait le choix stratégique d’encourager l’investissement national et étranger, en privilégiant le développement de réseaux de partenariats économiques ; d’utiliser, de manière efficiente, les ressources naturelles importantes dont elle dispose, à la fois dans le secteur hors hydrocarbures et celui des hydrocarbures et de promouvoir l’entrepreneuriat. L’orientation stratégique est la dynamisation de l’ensemble des secteurs de l’économie, avec un accent particulier sur l’agriculture et l’industrie manufacturière. En termes de gestion de ressources en hydrocarbures, la Sonatrach a initié des investissements importants ces deux dernières années pour la maintenance et l’extension des capacités des raffineries de 4 millions de tonnes supplémentaires ainsi que pour le démarrage de projets pétrochimiques en aval du raffinage. Le développement des énergies renouvelables et non conventionnelles telles que le gaz de schiste, constitue un gisement important pour le développement harmonieux du pays.

    Une croissance forte sera nécessaire en vue d’apporter une réponse durable à la réduction du chômage, en particulier celui des jeunes, et au problème persistant d’insuffisance de logements. L’option stratégique nationale est la dynamisation de l’ensemble des secteurs pour une reprise, tant dans le secteur hors hydrocarbures par une diversification des sources de croissance, que dans celui des hydrocarbures par la création d’une plus grande valeur. Pour atteindre ces objectifs, le pays devra continuer ses efforts dans la préservation de l’investissement public, et le renforcement de son efficacité, l’amélioration de la compétitivité, la poursuite des réformes structurelles soutenant une croissance tirée par le secteur privé, l’amélioration du climat des affaires et l’accroissement de la productivité globale des facteurs.


    AfricanEconomicOutlook

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