J'ai essayé de raccourcir un peu un article de Gabriel Camps traitant d'un personnage semi-légendaire semi-historique que j'ai toujours adoré !
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En 1050, l’année où Ibn Yacine commençait ses prédications chez les Lemtouna du Sahara Occidental des tribus arabes nomades, issues de Hilâl fils de Modhar, pénétraient en Ifriqiya à l’autre extrémité du Maghreb. Ces nomades arabes ébranlent puis détruisent les royaumes Ziride et Hammadide, pillent consciencieusement le plat pays, font fuir les sédentaires, accordent leur alliance, temporaire et souvent défaillante au moment critique, aux princes berbères qui, en échange, leur concèdent des territoires. Ceux-ci, une fois mis en coupe réglée, les Beni Hilâl tournent leurs regards vers d’autres horizons, vers d’autres « printemps » comme ils disent, où leurs troupeaux trouveront de nouveaux pâturages et les guerriers, des villes à piller ou à rançonner.
En moins de trois siècles, les Hilaliens font triompher leur genre de vie et réussissent, sans l’avoir désiré, à arabiser, linguistiquement et culturellement, la plus grande partie d’une Berbérie qui ne mérite plus son nom. De ce mouvement, qui amena les tribus arabes jusqu’au bord de l’Atlantique, leurs descendants, ou du moins ceux qui se croient tels, ont gardé, neuf siècles plus tard, un souvenir vivace entretenu par la récitation d’une véritable chanson de geste, al-Sîra al-Hilâliya. Dans ce corpus très riche, parce que populaire et en perpétuel développement, on peut distinguer plusieurs traditions et cycles dont seule la Taghriba ("Marche vers l’Ouest") intéresse vraiment l’ancienne Berbérie.
Nombreux sont les érudits qui recueillirent les différentes versions de la Geste des Beni Hilal. Dès 1865, un interprète militaire transmettait quelques fragments de récits tels qu’ils étaient rapportés dans une région aussi peu arabisée que les monts Babors. Actuellement nous possédons des récits provenant de régions aussi diverses et éloignées que sont le Sahel tunisien et les Beni Snassen (N.-E. du Maroc), les Beni Chougran (O. de l'Algérie), Khenchela, Biskra, la Kabylie orientale, les environs d'Oran ou le S. tunisien et les environs d’Oran. La Geste a même traversé le Sahara ; des fragments en sont encore récités dans le Bornou, le Kanem, l’Ouaday, le Kordofan et le Darfour. Tous ces récits appartiennent à un cycle, celui de la Marche vers l’Ouest des clans Hilaliens, mais ils ne rapportent pas les mêmes faits ni les mêmes légendes. Suivant les versions, l’éclairage est dirigé vers tel ou tel héros, mais dans toutes, la figure de Djâziya apparaît au grand jour.
Qui est cette femme dont l’intelligence et la finesse politique égalent la beauté ?
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En 1050, l’année où Ibn Yacine commençait ses prédications chez les Lemtouna du Sahara Occidental des tribus arabes nomades, issues de Hilâl fils de Modhar, pénétraient en Ifriqiya à l’autre extrémité du Maghreb. Ces nomades arabes ébranlent puis détruisent les royaumes Ziride et Hammadide, pillent consciencieusement le plat pays, font fuir les sédentaires, accordent leur alliance, temporaire et souvent défaillante au moment critique, aux princes berbères qui, en échange, leur concèdent des territoires. Ceux-ci, une fois mis en coupe réglée, les Beni Hilâl tournent leurs regards vers d’autres horizons, vers d’autres « printemps » comme ils disent, où leurs troupeaux trouveront de nouveaux pâturages et les guerriers, des villes à piller ou à rançonner.
En moins de trois siècles, les Hilaliens font triompher leur genre de vie et réussissent, sans l’avoir désiré, à arabiser, linguistiquement et culturellement, la plus grande partie d’une Berbérie qui ne mérite plus son nom. De ce mouvement, qui amena les tribus arabes jusqu’au bord de l’Atlantique, leurs descendants, ou du moins ceux qui se croient tels, ont gardé, neuf siècles plus tard, un souvenir vivace entretenu par la récitation d’une véritable chanson de geste, al-Sîra al-Hilâliya. Dans ce corpus très riche, parce que populaire et en perpétuel développement, on peut distinguer plusieurs traditions et cycles dont seule la Taghriba ("Marche vers l’Ouest") intéresse vraiment l’ancienne Berbérie.
Nombreux sont les érudits qui recueillirent les différentes versions de la Geste des Beni Hilal. Dès 1865, un interprète militaire transmettait quelques fragments de récits tels qu’ils étaient rapportés dans une région aussi peu arabisée que les monts Babors. Actuellement nous possédons des récits provenant de régions aussi diverses et éloignées que sont le Sahel tunisien et les Beni Snassen (N.-E. du Maroc), les Beni Chougran (O. de l'Algérie), Khenchela, Biskra, la Kabylie orientale, les environs d'Oran ou le S. tunisien et les environs d’Oran. La Geste a même traversé le Sahara ; des fragments en sont encore récités dans le Bornou, le Kanem, l’Ouaday, le Kordofan et le Darfour. Tous ces récits appartiennent à un cycle, celui de la Marche vers l’Ouest des clans Hilaliens, mais ils ne rapportent pas les mêmes faits ni les mêmes légendes. Suivant les versions, l’éclairage est dirigé vers tel ou tel héros, mais dans toutes, la figure de Djâziya apparaît au grand jour.
Qui est cette femme dont l’intelligence et la finesse politique égalent la beauté ?
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