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Écrit par FARID ALLOUACHE
Les Organisations non gouvernementales (ONG), surtout américaines, ont été accusées, hier lors d’une conférence-débat à l’hôtel Hilton d’Alger, d’avoir manipulé les masses arabes dans ce qu’on a appelé le printemps arabe.
La conférence ayant pour intitulé « Flux migratoire et évolution des situations politiques, socio-sécuritaires dans la région » est à l’initiative du Mouvement féminin algérien de solidarité avec la famille rurale, présidé par l’ancienne ministre de la Solidarité, Mme Saïda Benhabylès, et ce, en collaboration avec le Centre international de recherche et d’étude sur le terrorisme. Faisant le bilan de cet épisode qui a ramené le trouble que l’on sait au Maghreb et au Moyen-Orient, M. Bendjana Benaouameur, colonel à la retraite de l’Armée nationale populaire, et secrétaire général de la Fondation nationale des études sécuritaires, a souligné les retombées négatives de ce « printemps» sur les sociétés concernées, faisant observer que suite à ces événements, ce sont des pays comme l’Iran, la Turquie et Israël, qui en ont récolté les dividendes, en ce sens qu’ils sont devenus des acteurs clés. A l’opposé, a-t-il précisé, des pays comme l’Egypte, la Syrie, voire l’Algérie, marquent le pas, alors qu’il n’y a pas longtemps ils étaient des pays leaders. « On assiste à l’émergence d’un pôle pétrolier formé par les pays du Golfe, alors que l’Union du Maghreb arabe est plongée dans un sommeil profond », a-t-il regretté. Le colonel Bendjana attribue la recrudescence du terrorisme international constaté dans la région à la présence d’armes massives en Libye suite à l’effondrement de l’Etat libyen. Et de faire constater que « l’insécurité dans ce pays a entravé la mission de l’Assemblée nationale qui devrait rédiger la Constitution ». « L’Etat n’a pas réussi à désarmer les milices. En Tunisie, le groupe armé Ibn Nafaa a menacé la stabilité de ce pays et l’Algérie a vécu l’attaque terroriste de Tiguntourine», a-t-il rappelé. Selon lui la Syrie a vu ses champs de combat rejoints par 50 000 mercenaires recrutés parmi 37 nationalités. Quant à l’Italien
M. Mario Lana, avocat, président de l’UFTDU, organisation membre de la Fédération internationale des ligues de droit de l’Homme (FIDH), il devait mettre en exergue le fait que ce printemps arabe ait porté au pouvoir des islamistes qui ont tué des opposants et relégué au second plan les forces laïques regrettant, au passage, la violence exercée contre les Coptes d’Egypte. Enfonçant le clou, le Canadien d’origine algérienne, M. Ahmed Bensaâda, auteur du fameux ouvrage Arabesque américaine : le rôle des Etats-Unis dans les révoltes de la rue arabe, a carrément mis en relief la similitude existant entre les activités des ONG américaines et celles des services du renseignement, à l’exemple de la CIA. Citant des auteurs américains, M. Ahmed Bensaâda affirme que « les ONG ont fait ce que faisait la CIA il y a 25 ans ». Il a qualifié ces ONG américaines d’« organismes d’exportation de la démocratie ». Selon lui, elles ont dépensé 9 milliards de dollars dans plus de 100 pays dans le monde à l’effet d’encourager les libertés. Les pays arabes ont bénéficié de 100 millions de dollars, a-t-il indiqué. Certaines ONG se distinguent du lot. Il s’agit de Freedom House, CANVAS, NDI et de la NED (National Endowment for Democracy) créée en 1983 par le président Ronald Reagan, mais qui « n’est même pas une ONG ». Le philosophe américain, Gene Sharp’s dont la théorie de la résistance individuelle a été diffusée par ces ONG dans les milieux arabes, a inspiré, selon l’auteur d’Arabesque, nombre de leaders du printemps arabe.
Pour sa part, M. Mohamed Saïb Musette, directeur de recherche au CREAD, a soutenu, à l’entame de la conférence, qu’à l’heure actuelle « on ne sait pas pourquoi et comment les gens émigrent », indiquant que l’on est dans une situation exceptionnelle». Il a appelé les autorités algériennes à réfléchir sur les étrangers se trouvant en Algérie, dont 65 % sont des réfugiés », rappelant que jusque-là toute la réflexion de l’Algérie s’était portée sur l’émigration des Algériens à l’étranger. « 1500 personnes sont mortes en Libye, étaient-elles des êtres humains qui méritaient de survivre ? » s’est-il interrogé. Et M. Musette d’asséner en faisant allusion à la guerre au Mali : « En principe, quand on programme une guerre, on connait les conséquences, on sait que les gens vont fuir pour se réfugier ailleurs, mais apparemment on n’a pas pensé à ça, les gens n’avaient qu’à se débrouiller. »
REPORTERS.DZ
Les Organisations non gouvernementales (ONG), surtout américaines, ont été accusées, hier lors d’une conférence-débat à l’hôtel Hilton d’Alger, d’avoir manipulé les masses arabes dans ce qu’on a appelé le printemps arabe.
La conférence ayant pour intitulé « Flux migratoire et évolution des situations politiques, socio-sécuritaires dans la région » est à l’initiative du Mouvement féminin algérien de solidarité avec la famille rurale, présidé par l’ancienne ministre de la Solidarité, Mme Saïda Benhabylès, et ce, en collaboration avec le Centre international de recherche et d’étude sur le terrorisme. Faisant le bilan de cet épisode qui a ramené le trouble que l’on sait au Maghreb et au Moyen-Orient, M. Bendjana Benaouameur, colonel à la retraite de l’Armée nationale populaire, et secrétaire général de la Fondation nationale des études sécuritaires, a souligné les retombées négatives de ce « printemps» sur les sociétés concernées, faisant observer que suite à ces événements, ce sont des pays comme l’Iran, la Turquie et Israël, qui en ont récolté les dividendes, en ce sens qu’ils sont devenus des acteurs clés. A l’opposé, a-t-il précisé, des pays comme l’Egypte, la Syrie, voire l’Algérie, marquent le pas, alors qu’il n’y a pas longtemps ils étaient des pays leaders. « On assiste à l’émergence d’un pôle pétrolier formé par les pays du Golfe, alors que l’Union du Maghreb arabe est plongée dans un sommeil profond », a-t-il regretté. Le colonel Bendjana attribue la recrudescence du terrorisme international constaté dans la région à la présence d’armes massives en Libye suite à l’effondrement de l’Etat libyen. Et de faire constater que « l’insécurité dans ce pays a entravé la mission de l’Assemblée nationale qui devrait rédiger la Constitution ». « L’Etat n’a pas réussi à désarmer les milices. En Tunisie, le groupe armé Ibn Nafaa a menacé la stabilité de ce pays et l’Algérie a vécu l’attaque terroriste de Tiguntourine», a-t-il rappelé. Selon lui la Syrie a vu ses champs de combat rejoints par 50 000 mercenaires recrutés parmi 37 nationalités. Quant à l’Italien
M. Mario Lana, avocat, président de l’UFTDU, organisation membre de la Fédération internationale des ligues de droit de l’Homme (FIDH), il devait mettre en exergue le fait que ce printemps arabe ait porté au pouvoir des islamistes qui ont tué des opposants et relégué au second plan les forces laïques regrettant, au passage, la violence exercée contre les Coptes d’Egypte. Enfonçant le clou, le Canadien d’origine algérienne, M. Ahmed Bensaâda, auteur du fameux ouvrage Arabesque américaine : le rôle des Etats-Unis dans les révoltes de la rue arabe, a carrément mis en relief la similitude existant entre les activités des ONG américaines et celles des services du renseignement, à l’exemple de la CIA. Citant des auteurs américains, M. Ahmed Bensaâda affirme que « les ONG ont fait ce que faisait la CIA il y a 25 ans ». Il a qualifié ces ONG américaines d’« organismes d’exportation de la démocratie ». Selon lui, elles ont dépensé 9 milliards de dollars dans plus de 100 pays dans le monde à l’effet d’encourager les libertés. Les pays arabes ont bénéficié de 100 millions de dollars, a-t-il indiqué. Certaines ONG se distinguent du lot. Il s’agit de Freedom House, CANVAS, NDI et de la NED (National Endowment for Democracy) créée en 1983 par le président Ronald Reagan, mais qui « n’est même pas une ONG ». Le philosophe américain, Gene Sharp’s dont la théorie de la résistance individuelle a été diffusée par ces ONG dans les milieux arabes, a inspiré, selon l’auteur d’Arabesque, nombre de leaders du printemps arabe.
Pour sa part, M. Mohamed Saïb Musette, directeur de recherche au CREAD, a soutenu, à l’entame de la conférence, qu’à l’heure actuelle « on ne sait pas pourquoi et comment les gens émigrent », indiquant que l’on est dans une situation exceptionnelle». Il a appelé les autorités algériennes à réfléchir sur les étrangers se trouvant en Algérie, dont 65 % sont des réfugiés », rappelant que jusque-là toute la réflexion de l’Algérie s’était portée sur l’émigration des Algériens à l’étranger. « 1500 personnes sont mortes en Libye, étaient-elles des êtres humains qui méritaient de survivre ? » s’est-il interrogé. Et M. Musette d’asséner en faisant allusion à la guerre au Mali : « En principe, quand on programme une guerre, on connait les conséquences, on sait que les gens vont fuir pour se réfugier ailleurs, mais apparemment on n’a pas pensé à ça, les gens n’avaient qu’à se débrouiller. »
REPORTERS.DZ