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Maroc :Les Salafistes s’offrent une vitrine légale, le PRV

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  • Maroc :Les Salafistes s’offrent une vitrine légale, le PRV

    Voilà, c’est fait : le salafisme local entre en politique ! Abou Hafs, Hassan Kettani et Omar Haddouchi, les superstars de la Salafia et têtes d’affiche de ce mouvement, ont décidé d’intégrer l’action politique légale. Quelques autres noms moins médiatisés ont également rejoint les rangs du Parti de la Renaissance et de la Vertu, la formation dirigée par Mohamed Khalidi,( )lors de la réunion du conseil national de ce parti en fin de la semaine dernière à Salé, fief, entre autre, des islamistes du PJD et d’Adl Wal Ihssane.



    Le PRV, une micro-formation islamiste sans représentativité parlementaire, qui n’a cessé de faire des clins d’œil aux salafistes depuis leur libération en 2012, a fini apparemment par les convaincre de rejoindre le parti. Dès lors, on peut en déduire que Mohamed Khalidi, le patron de cette formation, joue la carte des salafistes, après notamment celle des pjidistes et autres acteurs associatifs islamistes déçus par l’action politique. Dans ce processus parfaitement conforme à une tactique propre à Khalidi, il y a déjà eu l’adhésion, bien avant les «chioukhs de la Salafiya», Zemzemi, l’imam tangérois si contreversé, Kamal Ibrahim, le compagnon de route du fondateur de la Chabiba Islamya, Moutiï, toujours en exil en Lybie.

    Pourquoi et comment en est-on arrivé là ?

    Le patron du PRV, Mohamed Khalidi, est d’abord un ancien député PJD de la ville d’Oujda. Il fut parmi les premiers militants islamistes à quitter le parti conduit à l’époque par El Khatib. Entre les deux hommes, le courant ne passait plus pour différentes raisons. Khalidi tenta alors une nouvelle formation, qu’il créa en 2005 suite à une longue scission. Membre fondateur du PJD, ancien compagnon de route du défunt Dr. El Khatib, Mohamed Khalidi ne pouvait continuer auprès de Benkirane, Ramid et Othmani, lorsque le MUR fit un entrisme massif dans le MPDC qui devait muer en PJD quelques années plus tard. Maos pour Khalidi, ce parti était entré dans une dérive qui se manifestait déjà un peu avant les attentats du 16 mai 2003. Dès lors, Khalidiétait perçu comme un trublion qu’il fallait marginaliser

    L’islam politique, un bon filon

    Et la goutte qui fit déborder le vase fut sans aucun doute l’exclusion, dans un climat tendu, des amis de Mohamed Khalidi de toutes les instances décisionnelles du PJD, lors de son 5ème congrès. Dès lors, la rupture était consommée. Le Dr Khatib, parrain de Khalidi au sein du MPDC, lui préféra Saadeddine El Othmani. Le patriarche opta alors pour ce choix aux dépens d’une amitié ancienne.



    Aujourd’hui et de l’avis de beaucoup, Mohamed Khalidi est en train de jouer avec les salafistes le même rôle assumé il y a une quinzaine d’années par Abdelkrim Al Khatib avec les islamistes du MUR, la façade idéologico-prédicatrice de l’actuel PJD qui dirige le gouvernement.
    Au lendemain de ce parachutage réussi de cinq salafistes sur le territoire de la petite enseigne politique d’Annahda wal Fadila, des questionnements s’imposent d’un côté comme de l’autre. Au PJD, les ténors du parti restent sur leurs gardes. La transformation du PRV en une formation foncièrement salafiste constitue une source de véritable inquiétude. Et en plus de Chabat, Mohamed Khalidi est un autre souci pour le PJD. C’est un ancien cadre du parti avant qu’il n’en soit éjecté et depuis, il cherche une place sur l’échiquier politique marocain tout en imprimant au PRV une ligne à l’opposé de celle de ses anciens « frères ». Preuve en est son adhésion en octobre 2011, au G8, une alliance de huit formations qui prétendait rivaliser avec le PJD avant de faire flop lors des législatives de novembre .



    Auprès du Makhzen, cette fois-ci, on préfère le ‘‘wait and see’’. L’enjeu reste de taille. Mais c’est avec méfiance, prudence et précaution que l’on essaie d’intégrer les symboles de la Salafia, dans le principal objectif, d’un côté, de marginaliser les éléments les plus extrémistes du mouvement et de l’autre de réconcilier les salafistes avec la politique légale, loin de tout action clandestine, source le plus souvent de tension sociale violente. Et sur ce chapitre, il est quand même important de constater qu’en 1997, ce fut bel et bien le Makhzen, dont Driss Basri fut le principal instrument, qui offrit à pas moins de neufs islamistes du MUR d’intégrer le Parlement, parmi lesquels se trouvaient Ramid, Daoudi, El Othmani, et Benkirane. Quinze ans plus tard, le pays est dirigé par un gouvernement conduit par ces mêmes islamistes du MUR récupérés par Dr El Khatib après de longues négociations avec le Pouvoir. No Comment !

    H.Z

    La Nouvelle Tribune . com
    Dernière modification par Serpico, 12 juin 2013, 09h59.
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