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Commerce informel : le grand retour à l'approche du Ramadan

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  • Commerce informel : le grand retour à l'approche du Ramadan

    En Algérie,le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur s’y étaient engagés : les marchés informels devaient définitivement disparaître avant le mois du Ramadan. Sur le terrain, les vendeurs repartent à la conquête des espaces publics. L’UGCCA avertit : les revendeurs sont en train de s’organiser pour opérer un retour en force pendant le Ramadan.

    - Avec un retour en force par endroits, un peu plus timide à d’autres, le commerce informel refait surface à moins d’un mois du Ramadan. C’est pourtant l’échéance que s’était fixée l’exécutif pour venir à bout d’un phénomène qui gangrène l’économie nationale. Face à l’inertie des pouvoirs publics, les vendeurs à la sauvette réinvestissent doucement les lieux d’où ils avaient été délogés par la force publique.

    A la place des Martyrs, retour à la case départ : des centaines de vendeurs y ont repris leurs activités proposant à même le sol, produits alimentaires et vestimentaires. A Belcourt, la reprise est plus timide. Les plus téméraires proposent leurs articles sans vraiment installer leurs étals, probablement un prélude à un retour en force de l’activité informelle. Le porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) n’écarte pas ce retour pendant le Ramadan. Tahar Boulenouar explique qu’avant fin 2012, le ministère du Commerce et celui de l’Intérieur avaient mené campagne pour venir à bout des commerçants informels. Aux premiers mois de 2013, l’opération avait été concrétisée à hauteur de 40%, dit-il, regrettant de constater un retour progressif de l’activité informelle.

    Tahar Boulenouar affirme que des informations émanant de plusieurs wilayas font état de la volonté des jeunes versés dans l’informel de reprendre leurs activités. Ils ont, en effet, pris attache avec des grossistes pour s’assurer de pouvoir être approvisionnés en perspective du mois de Ramadan. Pour Tahar Boulenouar, si l’opération d’éradication de l’informel n’a pas connu le succès escompté, c’est pour plusieurs raisons.

    Pour le porte-parole de l’UGCAA, la fiscalité est en partie responsable puisque, dit-il, en imposant trop de taxes aux commerçants réguliers, le système fiscal pousse un grand nombre d’entre eux à se diriger vers l’informel. Pour venir à bout de l’informel, ajoute-t-il, il faut revoir le système fiscal algérien dans le sens de l’allégement. Tahar Boulenouar ajoute qu’il faut exploiter les espaces commerciaux fermés depuis des années comme les Souk el-Fellah ou les Galeries ou même les hangars dont les communes ne savent quoi en faire et qui sont totalement à l’abandon. La disparition de l’informel ne peut se faire, explique le porte-parole de l’UGCAA, sans l’implication des communes qui doivent promouvoir le développement local alors qu’elles sont en ce moment un frein à ce dernier. Tahar Boulenouar rappelle que l’éradication de l’informel est un engagement de l’exécutif, s’il devait revenir en force, c’est non seulement toute l’action du gouvernement qui serait discréditée mais ce serait également la preuve que les grands barons qui font transiter 80% des produits périmés ou contrefaits par le circuit de l’informel ont repris le dessus. Pas plus tard que le mois dernier, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales affirmait que l'opération portant élimination des marchés informels atteindra le taux de 90% à l'entame du mois de Ramadan. De son côté, le ministère du Commerce faisait savoir que plus de 100 marchés avaient été construits et livrés à travers le territoire national permettant ainsi d'intégrer 15 000 commerçants. Une enveloppe de 10 milliards de dinars a été dégagée pour la réalisation de nouvelles structures appelées à assurer l'intégration d'environ 40 000 à 50 000 commerçants exerçant dans l'informel. En attendant, ces derniers ne semblent pas vouloir rater l’occasion du Ramadan, pour faire de bonnes affaires.

    Nawal Imès- Alger (Le Soir)
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