L’industrie énergétique, l’importance du gaz en Algérie, la promotion du domaine minier des hydrocarbures, le développement d’une industrie de transformation et de valorisation des ressources extraites, le raffinage, la pétrochimique, le partenariat et les conséquences de l’attaque terroriste du site de Tiguentourine sont autant de sujets que le ministre de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi, a abordé dans cet entretien exclusif accordé à El Moudjahid.
Le secteur des hydrocarbures a connu un développement important ces dernières années. Quelles sont les perspectives attendues pour les prochaines années ?
La politique du secteur vise essentiellement deux objectifs : satisfaire à long terme la demande nationale en produits énergétiques et contribuer au financement de l'économie nationale à travers les exportations des hydrocarbures et des produits dérivés et ce, à travers une consolidation de la position de l'Algérie sur le marché international de l'énergie. Pour les prochaines années, le secteur s'attelle à adapter le cadre juridique par la promulgation des textes d'application de la loi nouvelle sur les hydrocarbures.
Il est également question d’intensifier l'effort d'exploration dans tous les bassins (nouveaux horizons, zones sous explorées, ressources non conventionnelles en hydrocarbures, etc.) en recourant aux techniques et technologies les plus récentes et en s'assurant de l'augmentation du taux de récupération des gisements en exploitation, notamment Hassi Messaoud. Ensuite, vient l’achèvement du programme de réhabilitation des raffineries existantes, le lancement et la réalisation de six nouvelles raffineries d'une capacité totale de plus de 32 millions de tonnes avec en parallèle une augmentation des infrastructures de stockage et de distribution, et un élargissement des capacités de production de GNL et de séparation du GPL. Enfin, assurer le développement et la valorisation de la filière pétrochimie (engrais, polymères, etc.) pour maximiser la valeur ajoutée tirée de nos hydrocarbures liquides et gazeux, renforcer le tissu industriel national et réduire les importations en produits dérivés.
Avec l'arrivée de volumes supplémentaires sur les marchés (gaz de schiste, l'offre de GNL du Moyen-Orient et d'Australie), les tarifs ont enregistré une baisse sensible en dessous des prix pratiqués. N’est-ce pas que le prix du gaz naturel est tombé à son plus bas niveau depuis 20 ans ?
Non, les prix du gaz ne sont pas tombés au niveau que vous indiquez. Ils suivent ceux du pétrole et ceux-ci connaissent effectivement des fluctuations. Ceci étant, les investissements dans l'industrie du gaz sont très capitalistiques et à maturation lente. Cette réalité est encore plus marquée pour ce qui concerne la chaîne GNL qui nécessite des investissements considérables pour se développer, aussi bien au niveau du producteur/exportateur de gaz, qu'au niveau du consommateur appelés à mettre en place l'ensemble des infrastructures de production, de transport, de réception, de stockage et de distribution.
D'où la nécessité d'un partage équitable des risques et donc de garantir un prix rémunérateur du gaz pour encourager et favoriser le développement de nouveaux projets gaziers et ainsi satisfaire la demande mondiale de gaz à moyen et long termes. La solution à ces préoccupations réside donc dans la promotion d'une relation de confiance entre les partenaires engagés dans l'industrie gazière. Cette approche, basée sur la concertation, la coopération et le partenariat entre les différents acteurs de l'industrie et du commerce international du gaz, est largement partagée par tous les exportateurs de gaz.
La question des réserves d'hydrocarbures revient de façon récurrente. Selon les données dont vous disposez, le sous-sol algérien recèle-t-il encore des richesses dont pourraient bénéficier les générations futures ?
Sans la moindre hésitation, ni aucune ambiguïté, je réponds par l'affirmative à cette question, qui d'ailleurs nous intéresse tous en tant qu'Algériens. En effet, les efforts de prospection et de recherche ne cessent de s'accroître.
Ces efforts ont permis la mise en évidence de découvertes d'hydrocarbures liquides et gazeux, classés en différentes catégories de réserves. On compte celles actuellement en cours d'exploitation, les réserves prouvées mais non encore développées, les réserves probables et les réserves possibles. Ces deux dernières catégories font l'objet de travaux et d'études supplémentaires, dans le cadre d'un programme d'intensification des travaux de recherche et d'exploration dont les résultats permettront sans aucun doute d'augmenter les volumes des réserves prouvées. N'oublions pas que les travaux de prospection continuent à proposer de nouvelles perspectives par la mise en évidence de nouveaux prospects pétroliers, dont les réserves correspondantes ne sont pas encore évaluées.
Les réserves en cours d'exploitation ne représentent qu'une fraction des réserves totales réellement en place. Pour prouver l'existence de ces dernières, un budget significatif est consacré au segment amont en vue d'intensifier, durant les prochaines années, les efforts de recherche consentis par la société nationale Sonatrach, dont le nombre de découvertes réalisées ne cesse d'augmenter.
Le partenariat continue également d'apporter sa contribution dans ce domaine. Ajoutons à cela les hydrocarbures non conventionnels, dont la thématique est récente, pour lesquels les premières études sont déjà lancées afin d'en déterminer le potentiel ainsi que leur répartition géographique.
Nous demeurons donc pleinement confiants pour l'avenir et sommes persuadés que notre sous-sol, qui est loin d'avoir livré tous ses secrets, recèle encore d'importantes ressources en matière d'hydrocarbures.
Ces dernières ne demandent qu'à être mises en évidence. Pour que cela se réalise de manière optimale, nous devons faire appel aux nouvelles techniques et technologies et améliorer les conditions au sein desquelles sont menées nos différentes opérations (prospection, recherche, exploitation, transport, commercialisation, etc.). D'où la nécessité d'adapter, à chaque fois que nécessaire, l'environnement législatif en vue de son actualisation par rapport à l'évolution de l'industrie des hydrocarbures dans le monde. Pour revenir aux générations futures, celles-ci trouveront non seulement des hydrocarbures encore en place, mais également un potentiel humain formé et expérimenté, des unités de traitement, de transformation, ainsi qu'un réseau de transport dépassant déjà aujourd'hui les 18.000 km et des capacités d'exportation de gaz appréciables.
Sur un autre plan, le nombre de compagnies qui déposent auprès de l'agence ALNAFT, continuellement soit des dossiers de préqualification pour des nouvelles compagnies, soit des demandes de renouvellement de l'attestation de préqualification pour celles qui étaient déjà pré-qualifiées, démontre la volonté et l'intérêt de ces compagnies à investir dans le domaine minier des hydrocarbures en vue d'acquérir des projets en Algérie, pour la recherche et l'exploitation des hydrocarbures.
Mais on ne le répétera jamais assez, le meilleur héritage reste le développement de la ressource humaine et des ressources dont nous disposons, ce qui permettra aux générations futures d'hériter d'un environnement qui les mettra à l'abri de toute dépendance économique. Notre devoir aujourd'hui est d'accélérer la diversification de notre économie.
Le secteur des hydrocarbures a connu un développement important ces dernières années. Quelles sont les perspectives attendues pour les prochaines années ?
La politique du secteur vise essentiellement deux objectifs : satisfaire à long terme la demande nationale en produits énergétiques et contribuer au financement de l'économie nationale à travers les exportations des hydrocarbures et des produits dérivés et ce, à travers une consolidation de la position de l'Algérie sur le marché international de l'énergie. Pour les prochaines années, le secteur s'attelle à adapter le cadre juridique par la promulgation des textes d'application de la loi nouvelle sur les hydrocarbures.
Il est également question d’intensifier l'effort d'exploration dans tous les bassins (nouveaux horizons, zones sous explorées, ressources non conventionnelles en hydrocarbures, etc.) en recourant aux techniques et technologies les plus récentes et en s'assurant de l'augmentation du taux de récupération des gisements en exploitation, notamment Hassi Messaoud. Ensuite, vient l’achèvement du programme de réhabilitation des raffineries existantes, le lancement et la réalisation de six nouvelles raffineries d'une capacité totale de plus de 32 millions de tonnes avec en parallèle une augmentation des infrastructures de stockage et de distribution, et un élargissement des capacités de production de GNL et de séparation du GPL. Enfin, assurer le développement et la valorisation de la filière pétrochimie (engrais, polymères, etc.) pour maximiser la valeur ajoutée tirée de nos hydrocarbures liquides et gazeux, renforcer le tissu industriel national et réduire les importations en produits dérivés.
Avec l'arrivée de volumes supplémentaires sur les marchés (gaz de schiste, l'offre de GNL du Moyen-Orient et d'Australie), les tarifs ont enregistré une baisse sensible en dessous des prix pratiqués. N’est-ce pas que le prix du gaz naturel est tombé à son plus bas niveau depuis 20 ans ?
Non, les prix du gaz ne sont pas tombés au niveau que vous indiquez. Ils suivent ceux du pétrole et ceux-ci connaissent effectivement des fluctuations. Ceci étant, les investissements dans l'industrie du gaz sont très capitalistiques et à maturation lente. Cette réalité est encore plus marquée pour ce qui concerne la chaîne GNL qui nécessite des investissements considérables pour se développer, aussi bien au niveau du producteur/exportateur de gaz, qu'au niveau du consommateur appelés à mettre en place l'ensemble des infrastructures de production, de transport, de réception, de stockage et de distribution.
D'où la nécessité d'un partage équitable des risques et donc de garantir un prix rémunérateur du gaz pour encourager et favoriser le développement de nouveaux projets gaziers et ainsi satisfaire la demande mondiale de gaz à moyen et long termes. La solution à ces préoccupations réside donc dans la promotion d'une relation de confiance entre les partenaires engagés dans l'industrie gazière. Cette approche, basée sur la concertation, la coopération et le partenariat entre les différents acteurs de l'industrie et du commerce international du gaz, est largement partagée par tous les exportateurs de gaz.
La question des réserves d'hydrocarbures revient de façon récurrente. Selon les données dont vous disposez, le sous-sol algérien recèle-t-il encore des richesses dont pourraient bénéficier les générations futures ?
Sans la moindre hésitation, ni aucune ambiguïté, je réponds par l'affirmative à cette question, qui d'ailleurs nous intéresse tous en tant qu'Algériens. En effet, les efforts de prospection et de recherche ne cessent de s'accroître.
Ces efforts ont permis la mise en évidence de découvertes d'hydrocarbures liquides et gazeux, classés en différentes catégories de réserves. On compte celles actuellement en cours d'exploitation, les réserves prouvées mais non encore développées, les réserves probables et les réserves possibles. Ces deux dernières catégories font l'objet de travaux et d'études supplémentaires, dans le cadre d'un programme d'intensification des travaux de recherche et d'exploration dont les résultats permettront sans aucun doute d'augmenter les volumes des réserves prouvées. N'oublions pas que les travaux de prospection continuent à proposer de nouvelles perspectives par la mise en évidence de nouveaux prospects pétroliers, dont les réserves correspondantes ne sont pas encore évaluées.
Les réserves en cours d'exploitation ne représentent qu'une fraction des réserves totales réellement en place. Pour prouver l'existence de ces dernières, un budget significatif est consacré au segment amont en vue d'intensifier, durant les prochaines années, les efforts de recherche consentis par la société nationale Sonatrach, dont le nombre de découvertes réalisées ne cesse d'augmenter.
Le partenariat continue également d'apporter sa contribution dans ce domaine. Ajoutons à cela les hydrocarbures non conventionnels, dont la thématique est récente, pour lesquels les premières études sont déjà lancées afin d'en déterminer le potentiel ainsi que leur répartition géographique.
Nous demeurons donc pleinement confiants pour l'avenir et sommes persuadés que notre sous-sol, qui est loin d'avoir livré tous ses secrets, recèle encore d'importantes ressources en matière d'hydrocarbures.
Ces dernières ne demandent qu'à être mises en évidence. Pour que cela se réalise de manière optimale, nous devons faire appel aux nouvelles techniques et technologies et améliorer les conditions au sein desquelles sont menées nos différentes opérations (prospection, recherche, exploitation, transport, commercialisation, etc.). D'où la nécessité d'adapter, à chaque fois que nécessaire, l'environnement législatif en vue de son actualisation par rapport à l'évolution de l'industrie des hydrocarbures dans le monde. Pour revenir aux générations futures, celles-ci trouveront non seulement des hydrocarbures encore en place, mais également un potentiel humain formé et expérimenté, des unités de traitement, de transformation, ainsi qu'un réseau de transport dépassant déjà aujourd'hui les 18.000 km et des capacités d'exportation de gaz appréciables.
Sur un autre plan, le nombre de compagnies qui déposent auprès de l'agence ALNAFT, continuellement soit des dossiers de préqualification pour des nouvelles compagnies, soit des demandes de renouvellement de l'attestation de préqualification pour celles qui étaient déjà pré-qualifiées, démontre la volonté et l'intérêt de ces compagnies à investir dans le domaine minier des hydrocarbures en vue d'acquérir des projets en Algérie, pour la recherche et l'exploitation des hydrocarbures.
Mais on ne le répétera jamais assez, le meilleur héritage reste le développement de la ressource humaine et des ressources dont nous disposons, ce qui permettra aux générations futures d'hériter d'un environnement qui les mettra à l'abri de toute dépendance économique. Notre devoir aujourd'hui est d'accélérer la diversification de notre économie.
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