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USA : La Fed envisage un "recalibrage" de ses rachats de titres

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  • USA : La Fed envisage un "recalibrage" de ses rachats de titres

    La Banque centrale des Etats-Unis (Fed), qui se réunit aujourd'hui et demain, devrait maintenir inchangée sa politique de soutien exceptionnel à l'économie américaine tout en débattant des modalités d'une sortie en douceur de ce dispositif.
    "Nous ne prévoyons pas que le FOMC (comité de politique monétaire de la Fed, ndlr) annonce un ralentissement du rythme de ses rachats d'actifs à sa réunion de juin. Nous pensons que cela interviendra probablement en septembre", affirmaient dans une note vendredi des analystes de Nomura.
    La Fed, qui maintient son taux directeur proche de zéro depuis 2008, dépense aussi 85 milliards de dollars par mois en bons du Trésor et titres hypothécaires pour soutenir la croissance.
    Mais elle pourrait enclencher un "recalibrage" de ces rachats de titres "au cours des prochaines réunions", a averti son président Ben Bernanke fin mai tout en excluant un tour de vis "prématuré" alors que le marché de l'emploi ne s'améliore que lentement et que l'inflation est en dessous de l'objectif idéal de 2% pour la Fed.

    Le FMI appelle la Fed à maintenir ses rachats d'actifs massifs "jusqu'à fin 2013"
    La croissance américaine évolue à un rythme "modeste à modéré", selon le Livre Beige de la Fed, rapport de conjoncture le plus récent (avril-mai) sur l'économie du pays.
    Vendredi, le Fonds monétaire international (FMI) a appelé la Fed à maintenir ses rachats d'actifs massifs "au moins jusqu'à la fin 2013".
    Au premier trimestre, la croissance du PIB s'est établie à 2,4% en rythme annualisé mais ne devrait atteindre que 1,9% pour l'ensemble de l'année selon le FMI, et s'établir entre 2,3% et 2,8% selon les projections de la Fed.
    Malgré les coupes budgétaires et les hausses d'impôts, la reprise est notamment portée par la consommation des ménages, dont le moral a rebondi en mai, et par la hausse des prix de l'immobilier.
    Sur le front de l'emploi, l'économie américaine a créé ces douze derniers mois 172 000 emplois par mois en moyenne, pas assez pour faire sensiblement baisser le taux de chômage qui, en mai, est remonté de 0,1 point à 7,6%.

    Une inflation contenue
    L'inflation est, quant à elle, contenue, ce qui avait fait dire au FOMC début mai qu'il était même ouvert à une éventuelle augmentation des rachats d'actifs. A 1,1% en glissement annuel en avril, c'est la plus faible hausse de l'indice des prix depuis fin 2010.
    La Fed a pour mission de promouvoir la stabilité des prix et le plein emploi.
    Wall Street, anxieuse de voir les injections de liquidités s'assécher, a connu des séances agitées la semaine dernière. Et le marché obligataire, inquiet de voir se retirer cet acheteur de poids que constitue la Fed, a fait grimper le rendement sur les bons du Trésor à 10 ans --qui évolue à l'inverse du prix-- à son plus haut depuis avril 2012. Dans la foulée, les taux des prêts immobiliers ont commencé à remonter, affichant 3,98% pour le prêt à 30 ans, un sommet en 14 mois, selon l'organisme de refinancement Freddie Mac.

    La Fed doit continuer ses préparatifs afin de "sortir en douceur" de ce dispositif
    "La Fed doit continuer ses préparatifs pour une sortie en douceur" de sa politique monétaire accommodante, a affirmé le FMI vendredi. Pour sa directrice générale, Christine Lagarde, la stratégie de communication de la Fed sera "cruciale pour réduire les incertitudes" et éviter une panique des marchés.
    C'est ce que tentera de faire Ben Bernanke lors de sa très attendue conférence de presse mercredi alors que les spéculations vont bon train.
    Pour Bryan Brett, économiste chez Deutsche Bank, la Fed "réduira ses achats d'actifs de 25 milliards en septembre puis de 30 milliards en octobre et encore 30 milliards en décembre", a-t-il indiqué à l'AFP, "à la condition qu'au quatrième trimestre, les créations d'emplois dépassent 200.000 par mois et que le taux de chômage approche 7%".

    La Fed cherche le bon moment pour sevrer les marchés
    Ces dernières semaines, même les plus ardents défenseurs du QE, à commencer par le président de la Fed, Ben Bernanke, ont laissé entendre qu'il ne faudrait plus attendre trop longtemps avant de réduire les achats.
    Pour leur part, les opposants au programme jugent qu'il est grand temps de passer des paroles aux actes, afin de ne pas compromettre l'efficacité de la politique monétaire.
    "Alors que les indicateurs s'amélioraient, nous n'avons pas pris de mesures pour réduire (les achats). Je crains donc que les marchés croient que nous n'en avons ni la capacité, ni la volonté", a déclaré le président de la Fed de Philadelphie, Charles Plosser, dans un récent entretien à Reuters.
    En déclarant le 22 mai que la Fed pourrait réduire le rythme de l'assouplissement quantitatif au cours de l'une des "prochaines réunions", Ben Bernanke a déclenché un mouvement de baisse marquée des Bourses et des emprunts d'Etat qui touche la plupart des marchés mondiaux.
    Ben Bernanke et ses collègues doivent donc trouver un juste équilibre, car agir trop tôt risquerait de déstabiliser les marchés, de faire remonter rapidement les taux d'intérêt et d'étouffer le crédit alors que la reprise économique semble encore fragile.

    Quand, combien et comment ?
    Il est peu probable que le comité de politique monétaire (FOMC) de mardi et mercredi se conclue par un vote favorable à une réduction immédiate des achats de dette. Mais il devrait être largement consacré au débat sur le calendrier de ce retrait, son rythme et la nature des titres affectés, ainsi que sur les conditions économiques le justifiant.
    L'une des solutions envisagées consisterait à diminuer les achats de bons du Trésor tout en maintenant, à hauteur de 40 milliards de dollars par mois, les achats de titres adossés à des prêts immobiliers (mortage-backed securities, MBS), jugés plus efficaces.
    Problème: tous les membres du FOMC ne livrent pas le même diagnostic sur la capacité de l'économie américaine à encaisser une telle évolution de la politique monétaire.
    Pour le président de la Fed de St Louis, James Bullard, la faiblesse de l'inflation est préoccupante; pour Esther George, son homologue de Kansas City, c'est au contraire le risque de voir les prix s'envoler à l'avenir qui l'emporte.
    Reste que la plupart des membres du FOMC souhaitent davantage de preuves tangibles du redressement de l'économie avant de passer à l'action. Un jugement qui risque d'entretenir la fébrilité des marchés avant les réunions de politique monétaire de juillet et de septembre.
    Cette fébrilité est déjà mesurable: à environ 2,23%, le rendement des obligations d'Etat américaines à 10 ans est proche de son plus haut niveau depuis plus d'un an et la volatilité s'est envolée sur le marché obligataire.

    Incertitude aussi sur les taux
    Le directeur général de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, a laissé entendre la semaine dernière que la Fed souhaitait peut-être instiller un peu de tension sur les marchés pour orienter les anticipations en matière de politique monétaire.
    "Pour gérer au mieux la situation, on crée un peu plus d'incertitude sur le marché", a-t-il dit lors d'une conférence organisée par Politico.
    Une remontée des rendements obligataires faciliterait en effet la réduction des achats de la Fed tout en freinant un peu les investisseurs. Mais la manoeuvre est délicate car elle risque de fragiliser l'économie. Au-delà de l'avenir du QE, les déclarations de Ben Bernanke ont aussi influencé les anticipations en termes d'évolution des taux d'intérêt de la Fed.
    Celle-ci assure qu'elle n'envisagera même pas de remonter ses taux tant que le taux de chômage, actuellement de 7,6%, ne sera pas ramené à 6,5% ou en dessous et que l'inflation ne menace pas de remonter au-dessus de 2%.
    Sur la base des prévisions actuelles de la banque centrale, ces deux conditions ne seront pas réunies avant les alentours de la mi-2015. Mais la Fed doit aussi présenter de nouvelles prévisions demain.
    le maghréb dz
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