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Reportage. L’administration, l’ennemi intime des Algériens

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  • Reportage. L’administration, l’ennemi intime des Algériens



    Sara Amine








    Le gouvernement promet régulièrement de lutter contre la bureaucratie dans l’administration. Des plans et des instructions sont publiés pour tenter d’améliorer les démarches administratives. Malgré de timides progrès ici et là, les citoyens sont toujours excédés par l’anarchie qui règne bien souvent dans les services de l’Etat.

    Reportage dans les méandres de ces bureaux où les fonctionnaires désespèrent les Algériens.
    A la daïra de Bir Mourad Raïs, les problèmes commencent dès l’entrée. Deux notes signées par le wali délégué, en juin et mai derniers, demandent aux agents de sécurité d’interdire l’accès à tout citoyen qui n’est pas habillé « correctement » pour ne pas « ternir l’image de l’administration et toucher à sa crédibilité ».
    Les tenues sportives, la minijupe et tout habit jugé « indécent » ne sont pas admis. Une jeune femme en pantacourt et une autre en petite jupe ont eu des difficultés à accéder à la daïra. « Ils s’occupent de ça alors que dedans, c’est la désorganisation totale ! », s’emporte une mère de famille. A l’intérieur, la petite salle grouille de monde. Des citoyens de tout âge, debout ou assis, attendent depuis longtemps, espérant que l’on s’occupe d’eux.
    Le travail avance lentement et les fonctionnaires sont débordés. Mohamed est venu à 9h du matin pour déposer le dossier de sa carte d’identité. A 11h, il n’est pas encore passé. « J’ai couru d’un service à un autre pour refaire ma carte d’identité. Ça a duré presque deux mois ! On s’est trompé dans la transcription de mon nom et j’ai été obligé de faire un jugement et de revenir plusieurs fois. » Le jeune homme est revenu trois fois tout simplement parce que les formulaires étaient indisponibles. « On m’a dit de les télécharger sur le site du ministère de l’Intérieur, mais il n’était pas opérationnel ! »
    Les documents biométriques, le fantasme administratif
    Après tout un tapage médiatique, le passeport et la carte d’identité biométriques ne seront finalement disponibles qu’en 2014, apprend-on sur place. Des informations pourtant difficiles à vérifier, même auprès des agents de l’administration. « Eux-mêmes n’en savent rien ! C’est incroyable ! », s’indigne Mustapha, venu renouveler son passeport « ordinaire ». Il est stupéfait d’apprendre qu’il ne sera délivré que dans un délai d’un mois et demi. « Mais pourquoi tout ce temps ? C’est beaucoup ! C’est une perte de temps ! Pour venir ici, j’ai dû prendre une journée de congé ! »
    Des files d’attente interminables continuent de se former devant les guichets, des fonctionnaires aux mines patibulaires exigeant une longue liste de paperasse à fournir pour une quelconque démarche. Le registre de doléances, disponible depuis quelque temps dans la plupart des administrations, est inutile, puisque les citoyens ne cessent de se plaindre de la médiocrité des services et du mauvais accueil.
    Nadia, enseignante à l’école primaire, n’arrive pas à comprendre l’histoire du passeport biométrique. « J’étais toute contente lorsqu’ils ont annoncé cela à la télévision, mais quand j’ai appris que ce n’est pas encore prêt, ça m’a découragé », dit-elle.
    Une galère de six mois entre différents services
    Depuis le décès de son père, ancien moudjahid, la famille de Samia s’est retrouvée sans ressources. Six mois après, sa mère ne touche pas encore de pension. « Heureusement que deux de mes frères travaillent et subviennent à nos besoins », se rassure-t-elle. Cette jeune diplômée de l’université a déposé un dossier de pension au Trésor le mois de février dernier. Aucune réponse ne leur a été donnée à ce jour ! « On attend ! Les administrations ne coordonnent pas leur travail. J’ai été désorientée par les agents administratifs. J’ai galéré pendant des mois entre le Trésor, les chèques postaux, la sécurité sociale et le ministère des Moudjahidine. C’est fatigant ! »
    Des mots blessants, de fausses informations, un paquet de paperasse, Samia en a vu de toutes les couleurs. « Pourquoi nous fait-on vivre tout cela ? Pourquoi notre administration nous tourne le dos, comme si nous étions les ennemis à abattre ? », se demande-t-elle.
    AADL : deux fois convoqué pour déposer son dossier
    Dans un bureau voisin, plusieurs souscripteurs concernés par la mise à jour des dossiers de logements AADL ont été étonnés par la bureaucratie de l’organisme. Plusieurs personnes ont été convoquées deux fois par l’administration pour déposer leurs dossiers. « C’est quoi ça ? On nous informe sur le site internet que nous avons un rendez-vous tel jour à telle heure, et une fois sur place, on nous donne un second rendez-vous pour déposer nos dossiers ! Pourquoi ces allers-retours ? », s’indigne Kamel qui attend la réception de son logement depuis 13 ans. Fonctionnaire dans une agence de voyages, il a perdu toute sa journée dans l’attente sous le soleil avec une foule de citoyens. « C’est un châtiment qu’on nous inflige, alors que tout existe pour nous faciliter les choses. »
    Des instructions du ministère de l’Intérieur sans effet
    « Servir le citoyen algérien et le mettre au cœur des préoccupations et des actions de l’Etat » est l’objectif majeur du gouvernement actuel, avait affirmé le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, lors d’une réunion avec les cadres de l’administration locale. Une feuille de route a été tracée pour ces représentants de l’administration pour améliorer leur travail. Visiblement, ces recommandations sont encore restées lettre morte.

    TSA

  • #2
    L’administration, l’ennemi intime des Algériens


    Tiens c'est un peu comme chez nous, à mon avis c'est le pire de l'héritage colonial
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

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    • #3
      L’administration algérienne equivaut au triangle des Bermudes.On s'y perd et quand on ressort il y a comme un décalage temporaire,un peu comme d'aller au moyen age ,et revenir aujourd'hui

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      • #4
        Qui dit administration algérienne dit enfer, donc cheytane se retrouve parmi la plupart de ces fonctionnaires corrompus et qui pensent avoir un cerveau illuminé, tous dans un sac et hop à la mer, il faut nettoyer, nettoyer et nettoyer jusqu'à ce que le dernier corrompu dise : ça suffit maintenant, je ne recommencerai plus

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