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Et la révision de la Constitution ?

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  • Et la révision de la Constitution ?

    Depuis l’absence de Bouteflika pour des raisons de santé, le Premier ministre rassure à tout-va que les affaires du pays continuent d’être gérées normalement.
    Mais il ne souffle mot sur le projet de révision constitutionnelle, initié par le Président et confié à un petit comité, loin de tout débat ou dialogue avec la classe politique ou les représentants de la société civile. Il ne se prive toutefois pas d’en parler avec la sous-secrétaire d’Etat américaine, Wendy Sherman, repartie hier après deux jours de visite à Alger. «Nous avons discuté des réformes constitutionnelles qui ont été énoncées et sur le travail nécessaire pour les mettre en œuvre pleinement afin de répondre aux aspirations du peuple algérien», a-t-elle dit à l’issue de ses entretiens avec les hauts responsables algériens. Ainsi, l’invitée de l’Algérie en connaît bien plus sur le sujet que la classe politique réunie qui, elle, reste suspendue aux moindres déclarations ou signes lancés par les décideurs.

    La petite réunion du chef de l’Etat, du Premier ministre et du chef d’état-major de l’ANP pour discuter des affaires de l’Etat dans une enceinte militaire française, n’étant pas encore digérée par l’opinion, voilà que l’on parle de la Loi fondamentale au stade de projet à des émissaires étrangers, alors que l’on tient hors jeu le peuple algérien qui est censé être le premier concerné par ce qui se discute autour du destin du pays.
    Parler du projet de révision constitutionnelle, c’est évoquer sans conteste la succession et donc les scénarios possibles de passage d’une ère à une autre.

    S’il est «normal» que des Etats avec qui l’Algérie entretient des liens cherchent à déchiffrer l’équation algérienne et comprendre ce qui se prépare pour le futur de ces liens, il est toutefois inacceptable que l’on cache et mette à l’écart tout un peuple sur le choix de sa destinée. Une Loi fondamentale est l’émanation par essence de la volonté populaire et non une loi qu’on impose ou qu’on décrète.

    Quand le Premier ministre ou Gaïd Salah ou tout autre responsable autorisé daignera-t-il dire aux Algériens ce qui se prépare en coulisses ? Quand va-t-on associer ces mêmes Algériens au pouvoir de décision ? Quand cessera-t-on enfin d’ignorer cette volonté populaire pourtant capable de soulever des montagnes et destituer la plus grande des puissances pour peu qu’elle le décide ? Le mépris n’a que trop duré et continuer dans ces transitions cousues et ciselées à la sauce des décideurs et au gré du poids des clans n’augure pas d’un changement salutaire pour le pays.
    A l’heure actuelle, nous ignorons où nous allons, mais pas Paris et Washington.


    Nadjia Bouaricha- El Watan
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