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La Syrie ou le « trou noir » qui menace d’absorber toute la région -

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  • La Syrie ou le « trou noir » qui menace d’absorber toute la région -

    Les maronites libanais ont appelé leurs concitoyens musulmans à maintenir le Liban loin du conflit syrien et à s’abstenir de tout agissement qui pourrait lier le pays du cèdre à la situation embrasée au Moyen-Orient.
    Dans leur communiqué, rapporté hier par le quotidien politique arabophone An-nahar, la ligue chrétienne, créée en 1954 pour « défendre la souveraineté et l’indépendance du Liban dans une atmosphère pluraliste et démocratique » s’est dite préoccupée de la recrudescence de la tension entre Libanais Chiites et Libanais Sunnites. Les Maronites ont également exprimé leur inquiétude face à l’acuité croissante des déclarations tenues par les leaders des deux camps opposés. Une acuité qui rappelle les années douloureuses de la guerre fratricide des années 80 et qui a déjà résulté en un grand nombre d’incidents, souvent tragiques et sanglants, notamment à Tripoli, au nord du pays.
    Vu les liens historiques, géographiques et ethniques entre les deux voisins, les répercussions de la situation syrienne s’étaient senties au Liban dès le début des évènements en mars 2011. Mais, les retombées politiques et sécuritaires se sont particulièrement aggravées depuis l’engagement des combattants chiites du Hezbollah auprès de l’armée régulière en soutien à Bachar Al-Assad, dont la confession alaouite est une branche de Chiisme.
    Ainsi, la crise syrienne risque-t-elle de réveiller les vieux démons de la guerre civile au Liban. Inversement, le front ouvert à distance sur le sol libanais, donne à la crise syrienne une dimension sectaire qui s’affine de jour en jour. La Syrie risque, tel un « trou noir » d’absorber son voisinage et de le trainer dans le chaos. « On s’oriente vers une guerre de cent ans entre Sunnites et Chiites » a estimé Peter Harling, le directeur de projet Egypte/Syrie/Liban du programme Moyen-Orient de l’International Crisis Group. En parfait connaisseur du terrain, l’analyste a même craint que les impacts d’une telle faille sectaire soient difficiles à résorber, d’autant plus que la crise syrienne implique, outre le Liban qu’elle enclave géographiquement, d’autres pays dans la région et de part le monde.
    Israël, « obligé d’intervenir »
    Israël pèse en effet de tout son poids sur le conflit. Et même si l’Etat hébreu garde encore ses distances, il serait, selon Peter Harling, obligé d’intervenir au moyen de frappes ou de raids aériens. Les sionistes seraient en quelque sorte amenés à compter sur eux-mêmes à la suite du désengagement et de l’hésitation de l’administration Obama sur ce dossier cuisant. Les sionistes seraient même réjouis de voir la Syrie s’enfoncer dans le désordre et la désintégration. « Les structure ethniques de la Syrie l’exposent à un démantèlement qui pourrait aboutir à la création d’un Etat chiite le long de la côte, d’un Etat sunnite dans la région d’Alep, d’un autre à Damas, et d’une entité druze qui pourrait souhaiter constituer son propre Etat – peut-être sur notre Golan- en tout cas avec l’Houran et le nord de la Jordanie ». C’est ainsi que les sionistes présageaient la balkanisation de la Syrie dans le 14ème numéro de Kivounim (Orientations) datant de février 1982. Dans cette revue stratégique publiée à Jérusalem par l’organisation sioniste mondiale, les stratèges israéliens ambitionnaient, sur un ton confiant et optimiste : « Un tel Etat serait, à long terme, une garantie de paix et de sécurité pour la région. C’est un objectif qui est déjà à notre portée. »
    - l'économiste maghrébin
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