Enniskillen (Royaume-Uni), envoyé spécial. Le président François Hollande a créé la surprise au terme du sommet du G8 en Irlande du Nord, mardi 18 juin, en affirmant que la France ne s'opposerait pas à la participation de l'Iran à une future conférence internationale sur la crise syrienne à Genève alors que Paris, à l'instar des autres capitales occidentales, y était jusqu'alors hostile.
"Il faut attendre les déclarations du nouveau président iranien, mais s'il peut être utile, oui, il sera le bienvenu" à la table des négociations, a déclaré M. Hollande lors d'une conférence de presse sur le site de Lough Erne, près de la ville d'Enniskilen, où s'est déroulée la rencontre du G8. C'est la première fois qu'un dirigeant occidental laisse ainsi entendre que les Iraniens pourraient être formellement associés à la recherche d'une sortie politique à la guerre en Syrie, alors que Téhéran est l'un des principaux soutiens, avec la Russie, au régime de Bachar Al-Assad.
"Il ne faut pas fermer la porte tout de suite à Hassan Rohani", un religieux modéré, élu le 14 juin à la tête de l'Etat iranien, dit-on dans l'entourage du chef de l'Etat français, en commentant cette sortie inattendue de François Hollande. Il a, selon cette source, évoqué cette idée avec le président américain, Barack Obama, au cours de leur entretien de mardi. L'éventuelle participation de l'Iran à des pourparlers sur la crise syrienne constituerait une innovation majeure. Cette piste avait toujours été écartée par les Occidentaux en raison de l'aide militaire massive apportée par Téhéran au pouvoir de Damas. "Sans l'appui de l'Iran, la survie du régime de Bachar Al-Assad serait compromise", assure un diplomate français.
AUCUNE MENTION DU DÉPART DE BACHAR AL-ASSAD
La présence de l'Iran ne serait qu'un des nombreux obstacles à lever pour l'organisation d'une conférence sur l'avenir de la Syrie, baptisée "Genève 2", en référence à la première, qui s'était soldée par un échec, le 30 juin 2012. A l'issue du sommet du G8, aucun compromis n'a pu être trouvé sur le calendrier des négociations. Le communiqué final se borne à indiquer que les pays du G8 souhaitent qu'elles se déroulent "dès que possible", alors qu'elles avaient été envisagées en juillet.
Autre point litigieux : le texte ne mentionne pas, non plus, le départ de Bachar Al-Assad, une référence réclamée par l'opposition avant toute participation à des négociations avec des représentants du régime. "Les Russes ne sont pas prêts à le dire, à l'écrire", a reconnu François Hollande, en soulignant toutefois "qu'il n'y aura pas d'avenir avec Bachar".
Lire aussi : Syrie : l'objectif du G8 est de "trouver une solution politique"
Le sort de Bachar Al-Assad reflète les vives divergences sur la Syrie entre la Russie et les pays occidentaux, qui se sont étalées au grand jour pendant la réunion du G8. Mais la déclaration finale comporte néanmoins deux nouveautés par rapport au texte adopté en 2012, à Genève : il précise que les compétences du "gouvernement transitoire ayant les pleins pouvoirs exécutifs" s'exercera aussi sur "les forces militaires et de sécurité". Et il lance un appel à peine voilé aux cadres du régime à lâcher Bachar Al-Assad, en affirmant la nécessité de maintenir "la continuité des institutions de l'Etat".
UNE NOUVELLE DYNAMIQUE ?
"C'est une main tendue à l'establishment alaouite", souligne un diplomate français. Le premier ministre britannique, David Cameron, l'hôte du G8, l'a dit en des termes plus directs, lors de sa conférence de presse de mardi : "Que tous ceux qui travaillent aujourd'hui avec le régime prennent bien note de ce point."
Cela suffira-t-il à impulser une nouvelle dynamique ? On peut en douter au vu de la réaction russe. La déclaration à peine signée, le président Vladimir Poutine s'est empressé de dire qu'il n'excluait pas de nouvelles livraisons d'armes au gouvernement syrien. Plus tôt dans la journée, son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait mis en garde tous ceux qui verraient dans "Genève 2" une "capitulation" du régime.
Interrogé sur les blocages à surmonter avant de parvenir à une conférence internationale sur la Syrie, François Hollande s'est autorisé une pirouette : "Pour trouver une solution, mieux vaut que tout le monde ne soit pas d'accord, et là nous avons été servis"...
Source le monde
"Il faut attendre les déclarations du nouveau président iranien, mais s'il peut être utile, oui, il sera le bienvenu" à la table des négociations, a déclaré M. Hollande lors d'une conférence de presse sur le site de Lough Erne, près de la ville d'Enniskilen, où s'est déroulée la rencontre du G8. C'est la première fois qu'un dirigeant occidental laisse ainsi entendre que les Iraniens pourraient être formellement associés à la recherche d'une sortie politique à la guerre en Syrie, alors que Téhéran est l'un des principaux soutiens, avec la Russie, au régime de Bachar Al-Assad.
"Il ne faut pas fermer la porte tout de suite à Hassan Rohani", un religieux modéré, élu le 14 juin à la tête de l'Etat iranien, dit-on dans l'entourage du chef de l'Etat français, en commentant cette sortie inattendue de François Hollande. Il a, selon cette source, évoqué cette idée avec le président américain, Barack Obama, au cours de leur entretien de mardi. L'éventuelle participation de l'Iran à des pourparlers sur la crise syrienne constituerait une innovation majeure. Cette piste avait toujours été écartée par les Occidentaux en raison de l'aide militaire massive apportée par Téhéran au pouvoir de Damas. "Sans l'appui de l'Iran, la survie du régime de Bachar Al-Assad serait compromise", assure un diplomate français.
AUCUNE MENTION DU DÉPART DE BACHAR AL-ASSAD
La présence de l'Iran ne serait qu'un des nombreux obstacles à lever pour l'organisation d'une conférence sur l'avenir de la Syrie, baptisée "Genève 2", en référence à la première, qui s'était soldée par un échec, le 30 juin 2012. A l'issue du sommet du G8, aucun compromis n'a pu être trouvé sur le calendrier des négociations. Le communiqué final se borne à indiquer que les pays du G8 souhaitent qu'elles se déroulent "dès que possible", alors qu'elles avaient été envisagées en juillet.
Autre point litigieux : le texte ne mentionne pas, non plus, le départ de Bachar Al-Assad, une référence réclamée par l'opposition avant toute participation à des négociations avec des représentants du régime. "Les Russes ne sont pas prêts à le dire, à l'écrire", a reconnu François Hollande, en soulignant toutefois "qu'il n'y aura pas d'avenir avec Bachar".
Lire aussi : Syrie : l'objectif du G8 est de "trouver une solution politique"
Le sort de Bachar Al-Assad reflète les vives divergences sur la Syrie entre la Russie et les pays occidentaux, qui se sont étalées au grand jour pendant la réunion du G8. Mais la déclaration finale comporte néanmoins deux nouveautés par rapport au texte adopté en 2012, à Genève : il précise que les compétences du "gouvernement transitoire ayant les pleins pouvoirs exécutifs" s'exercera aussi sur "les forces militaires et de sécurité". Et il lance un appel à peine voilé aux cadres du régime à lâcher Bachar Al-Assad, en affirmant la nécessité de maintenir "la continuité des institutions de l'Etat".
UNE NOUVELLE DYNAMIQUE ?
"C'est une main tendue à l'establishment alaouite", souligne un diplomate français. Le premier ministre britannique, David Cameron, l'hôte du G8, l'a dit en des termes plus directs, lors de sa conférence de presse de mardi : "Que tous ceux qui travaillent aujourd'hui avec le régime prennent bien note de ce point."
Cela suffira-t-il à impulser une nouvelle dynamique ? On peut en douter au vu de la réaction russe. La déclaration à peine signée, le président Vladimir Poutine s'est empressé de dire qu'il n'excluait pas de nouvelles livraisons d'armes au gouvernement syrien. Plus tôt dans la journée, son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait mis en garde tous ceux qui verraient dans "Genève 2" une "capitulation" du régime.
Interrogé sur les blocages à surmonter avant de parvenir à une conférence internationale sur la Syrie, François Hollande s'est autorisé une pirouette : "Pour trouver une solution, mieux vaut que tout le monde ne soit pas d'accord, et là nous avons été servis"...
Source le monde
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