Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les Meknassas de L'Ouarsenis de Noureddine Benamara

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les Meknassas de L'Ouarsenis de Noureddine Benamara

    L'OUBLI de soi, lorsqu'il est souverain bien-aimé, fait - hélas! - parfois d'heureux ignorants.

    Dans le monde actuel, il faut savoir d'où l'on vient, - ce qui déterminerait ce que l'on est et où l'on se situe dans les rangs des peuples libres. Le passé idéologique forge la nationalité qui définit l'identité. Ces mots «nouveaux» ne seraient-ils formulés que pour préciser la réalité d'une conscience nouvelle, l'idée persisterait encore, car c'est ce que chacun est aujourd'hui qui lui donne sa valeur, - et d'autant que le monde, comme il va, exige de chacun à être soi... Justement, Noureddine Benamara nous ramène à cette vérité-là décrite dans sa longue et riche réflexion autobiographique qu'il nous propose dans son livre Les Meknassas de L'Ouarsenis (*).

    Ces Berbères du vrai fonds berbère

    D'emblée, ça tire l'oeil. Ce travail de recherche annonce son fort volume de documents consultés et laisse apparaître la scrupuleuse vigilance de l'auteur qui semble devoir ne rien écarter ou perdre des tenants et des aboutissants de l'Histoire perdue puis retrouvée des Meknassas. La structure, qu'il donne à son ouvrage, se distingue par un caractère d'utilité, elle sous-tend un assemblage d'informations à la fois en grande quantité et pressées. La modestie de sa plume juste et vive sert efficacement l'intérêt de l'objectif recherché qui est celui de combler la lacune d'un fait historique trop souvent oublié et, qui plus est, manque de sources fécondes. Peu d'écrits existent, en effet, sur cette période et sur le thème abordé, sauf peut-être chez René Basset, par exemple, sa belle Étude sur la Zanatia de l'Ouarsenis et du Maghreb central, (Publication de l'École des Lettres d'Alger), éd. Ernest Leroux, éditeur, Paris, 1895. Quoi qu'il en soit cet essai intitulé Les Meknassas de L'Ouarsenis est un chant d'amour et de liberté, dédié à la «Numide Algérie», berceau sublime des Meknassas héroïques de tous les temps et, par ainsi, c'est également une oeuvre de courage infini et de passion d'écrire librement pour témoigner, car cette oeuvre est éditée à compte d'auteur...

    Noureddine Benamara est natif de Tiaret, la cité chargée d'histoires humaines dans les Hautes Plaines d'Algérie, docteur d'État en droit de l'université Paris X et enseignant universitaire. Il sait ce dont il parle: de ce qu'il a vécu lui-même et de ce qu'il a reçu de ses «aïeux, les Meknassas de L'Ouarsenis», eux-mêmes issus d'une lointaine tribu nomade berbère, celle des Zenâta (Zénètes). Leur histoire, autant attachante que complexe, est impossible à évoquer ici en quelques lignes. Ces Berbères, du vrai fonds berbère, furent de grands chameliers originaires d'Ifrîqiya et, au témoignage de l'éminent Ibn Khaldoun, ils furent aussi, à l'avènement de l'islâm, des représentants dignes de la branche Botr, les descendants d'un éponyme légendaire Maghdis el-Abtar. Beaucoup d'entre eux, à la suite de la conquête de l'Andalousie sous la direction de Tariq ibnou Ziyâd, à laquelle ils avaient pris part, s'installèrent, à leur retour, dans l'émirat de Sijilmassa dans le Tafilelt. Leur chef Meknassa el-Moutazz s'allia aux Khâridjites et ses troupes adoptèrent l'islâm khâridjite dont le foyer central s'organisera, plus tard, sur le versant du Djebel Djouzzoul, dans la ville de Tâhert (ou Tîhert, «La lionne», en berbère), aujourd'hui Tagdemt, non loin de Tiaret, l'ancienne cité romaine. Cette cité, accédant à l'imâmat vers 766, deviendra capitale des Ibâdites. Mais bientôt, la tribu guerrière des Maghrawa en chassa les Meknassas qui allèrent se disperser approximativement dans les Hautes Plaines proches du Sahara. Tout particulièrement, un grand nombre de Meknassas se fixèrent sur les pentes de la chaîne de l'Ouarsenis («Rien de plus haut», en berbère) abritant Tiaret. L'Histoire révèle, du reste, qu'«un Miknassa, Messalla ibn Habbous, obtint du khalife fatimide Oubaïd Allah le gouvernement de Tihart et du Maghreb central.»

    Dans l'«Avant-propos» à son ouvrage Les Meknassas de L'Ouarsenis, Noureddine Benamara décrit ses motivations d'enfant de Tiaret s'éveillant, «à peine plus âgé de 6 ans en 1954» à la découverte de l'histoire de ses origines. Il situe spécialement ce qu'il appelle «le Douar Méknassas» de ses rêves et de ses émotions. Il finit par y apprendre progressivement que ses «aïeux» n'étaient pas «Gaulois», car «Comme tous les enfants indigènes de mon quartier, écrit-il, ´´Ras e'Soq´´ ou ´´Douar Méknassas´´, j'avais fréquenté en effet, ces écoles traditionnelles coraniques où l'on m'avait enseigné de manière pragmatique, que j'étais musulman et par raccourci habituel, que j'étais donc ´´Arabe´´.» De même, les films égyptiens parlant arabe, produisaient sur lui une profonde impression, «Mais cette image, elle aussi, était brouillée dès que je replonge dans mon milieu familial où l'on me répétait sans cesse que j'étais ´´Méknassi´´. Mais qu'était-ce être Méknassi? La réponse était simple, les ´´Benamara ´´appartiennent à la tribu des Méknassas de l'Ouarsenis occidental, établie sur les deux rives centrales de la vallée de l'oued Rhiou. Et comme tous les jeunes Méknassis, j'eus droit à mon voyage initiatique dans cette région, chez des oncles et des cousins des grands-parents, restés accrochés à leurs maigres lopins de terres. J'appris là que les ´´Benamara´´ avaient été expropriés de leur terre à la fin du XIX e siècle. Comme tant d'autres Méknassis [...], ils avaient dû émigrer vers Tiaret où ils s'étaient établis à la périphérie nord de la ville française de Tiaret. Ils y avaient reconstitué leur ´´boqâà´´, ´´cercle´´ ou ´´douar´´ Méknassas, tout proche du marché indigène ´´Ras e'Sog´´ affublé par les habitants de la ville moderne, du nom méprisant de ´´bazar´´ Méknassas. Ces Méknassas de Tiaret, repartaient de manière périodique vers leur région d'origine, comme on peut aller en pèlerinage. Ils allaient se ressourcer pour ne pas oublier, et nous emmenaient enfants avec eux, pour nous transmettre leur mémoire. Je leur en suis reconnaissant. Et là, j'appris que j'avais des liens très forts avec cette terre de l'Ouarsenis, pourtant âpre et rugueuse.»

    L'Ouarsenis numide

    Entrons vite, sans hésiter, à travers l'histoire de l'Homme de l'Ouarsenis, dans la grande Histoire des origines de l'Algérie et de ses populations jusqu'à «La Renaissance» et découvrons le «Très lourd héritage» du territoire ancestral, non seulement régional, mais bel et bien national. Jugurtha le Numide et ses fils, Abdelkader l'Algérien et ses fils, «les dignes filles et fils de Novembre» sont effectivement une découverte ou une remémoration pour nous tous. De plus, Noureddine Benamara a pu écrire avec raison dans sa conclusion: «En suivant le fil de laine des Méknassas de l'Ouarsenis, j'ai appris à mieux voir et à apprécier plus, la richesse des motifs et des couleurs du tapis ´´numide-algérien´´. Suivons donc les étapes héroïques de ces Meknassas dont nous faisons partie et qui font partie de nous-mêmes à jamais: l'Algérie plurielle depuis les temps immémoriaux des générations et des générations passées, ayant vécu sur notre terre désormais libre et indépendante.
    En somme, l'émotion est immense, pleine et instructive, celle que met en nous Noureddine Benamara avec son livre Les Meknassas de l'Ouarsenis. Remontons l'Histoire de l'unité essentielle du peuple algérien en quinze chapitres ponctués de plusieurs exergues et appuyés de nombreuses notes, illustrés par des photos et des cartes, accompagnés de textes choisis, suivis d'une chronologie et d'une bibliographie que l'on pourrait compléter encore aisément par des titres qui font autorité dans le domaine de la recherche de cette tranche d'histoire. Il faut lire ces chapitres dont: Les origines (L'apparition de l'homme dans l'Ouarsenis. Les valeurs culturelles et civilisationnelles dans l'Ouarsenis berbère.), Parties d'un tout (L'Ouarsenis massaessylien. Pour une Numidie unifiée, L'Ouarsenis numide.), Vents d'Occident (La «Numidie Algérie» agressée. L'ordre romain en Numidie du Nord. La radicalisation progressive de la révolte numide.), Le Royaume de l'Ouarsenis (Les Royaumes, L'oeuvre des rois tihertins), Vents d'Orient (La résistance aux Oméyades, Les Méknassas et la propagande de l'islam), etc.
    Sincèrement, c'est à cette catégorie d'ouvrages que je tiens. Ils nous permettent, si j'ose dire, d'avancer dans notre passé. Aussi, Noureddine Benamara a-t-il parfaitement raison de «chercher notre vérité par nous-mêmes» et de nous mettre sous les yeux une histoire d'Algérie qui revivifie notre mémoire. La nôtre a tellement été bourrée d'étranges histoires conçues par le système scolaire colonial qu'elle reste encore assez sclérosée et se tient même méfiante des écrits de certains auteurs si bien affidés qu'ils aient été à la colonisation française de 1830 à 1962, - cela dit, évidemment, «sauf le respect dû à ceux qui ne méritent pas cette remarque.»

    (*) LES MEKNASSAS DE L'OUARSENIS de Noureddine Benamara
    Ouvrage édité à compte d'auteur, Alger, 2013, 448 pages.

    Kaddour M'HAMSADJI - L'expression

  • #2
    L'histoire bien singulière de Tiaret

    Envahie depuis toujours par des conquérants venus de l'Est: Phéniciens, Romains, Byzantins, Arabes... ou de l'Ouest : Marocains, Vandales... l'Algérie n'a connu que rarement, dans son histoire, des états durables.
    Aussi, bien peu de villes d'Algérie ont eu le privilège d'être la capitale de l'un de ces Etats : - dans l'Antiquité, Siga (près de Beni-Saf) dans le royaume Masaesyle; Cirta (Constantine) dans le royaume Massyle et Cæsarea (Cherchell) dans le royaume Numide. Au Moyen-âge, Tâhart (Tiaret) dans le royaume kharedjite des Rostémides; Bougie dans le royaume Hammadide et Tlemcen dans le royaume Abdelouadide. Enfin, au XVIe siècle, El Djezaïr (Alger) sous la régence turque.
    Parmi ces capitales Tiaret se distingue par une histoire bien singulière. Voyez, tout d'abord, il y a eu deux villes qui ont coexisté à quelques kilomètres l'une de l'autre, pendant des siècles: Tâhart al Qâdima (l'Ancienne) et Tâhart al H'aditsa (la Neuve).
    Ensuite, Tâhart al H'aditsa va être construite comme la capitale du premier état musulman du Maghrib (761) et, au surplus, sous la bannière de Persans qui ont fait adopter dans le pays, le rite hérétique kharedjite !
    Et Tâhart al H'aditsa, détruite à plusieurs reprises, entre 909 et 1209, lors des guerres entre dynasties concurrentes de l'Afrique du Nord, va renaître sous le nom de Tagdempt, par la volonté de l'émir Abd El Qâder qui en fait l'une de ses capitales dans sa lutte contre les Français (1837).
    Enfin... c'est la vieille cité de Tâhart al Qâdima qui va accueillir les Français qui vont en faire la Tiaret moderne (25 mai 1841).
    Alors, pourquoi ne pas se pencher un instant sur une histoire aussi extraordinaire!
    LES ORIGINES: TINGARTIA
    La région de Tiaret, à l'extrémité sud du massif de l'Ouarsenis, sur le col du Djebel Guezzou qui domine les hautes plaines de Trézel ( sougueur) et du Sersou (mahdia), a accueilli l'homme il y a déjà plus de cinq cent mille ans (Atlanthropus Mauritanicus). Après les successeurs autochtones de ce dernier (Atérien puis Ibéromaurusien), un nouveau venu, arrivé du Proche-Orient, s'installe en Afrique du Nord. C'est le Capsin, ancêtre du Berbère qui fabrique dans la région de Tiaret, un outillage lithique perfectionné appelé le "faciès tiarétien", il y a près de sept mille ans.
    Sur le col du Djebel Guezzou les Romains, qui vont étendre leur domination à toute l'Afrique du Nord, construisent une citadelle qui fait partie du "limes", cette ligne de fortification qui protège les terres cultivées du Tell et des Hautes Plaines contre les nomades du Sud. Ils l'appellent Tingartia.
    II semble bien qu'il s'agisse d'un toponyme berbère latinisé. Il y avait probablement là un village berbère, près duquel le fort romain a été construit, qui pouvait être désigné par l'expression: T(i)n = campement; Gader = lieu fortifié.
    Tiaret et sa région connaissent alors, vers 200, une ère de prospérité grâce à l'huile et au blé du Sersou. Mais au début du Ve siècle, l'empire romain d'Afrique s'effondre et ce sont des princes berbères latinisés qui vont créer dans la région des royaumes dont celui dit de Tiaret ou des Djedars(frenda), nom donné plus tard par les Arabes à leurs tombeaux princiers.
    dz(0000/1111)dz

    Commentaire


    • #3
      Suite 1

      LA PREMIERE TÂHART
      Vers 683, les Arabes qui ont commencé en 670 la conquête du Maghrib, détruisent le royaume des Djedars lors de la bataille dite de Tiaret. Vers 700, ils installent une garnison sur le site de Tingartia sur la grande voie de pénétration est-ouest qui suit les Hautes Plaines d'Algérie.
      Mais ce n'est pas Tingartia qu'ils appellent leur bordj, mais Tâhart.
      Pourquoi?
      Tâhart, en langue berbère, désigne la lionne (le lion, c'est AR ou Ahar, le "t" initial et le "t" final formant le féminin). II faut donc penser que les indigènes qui habitaient dans les environs lui avaient donné ce nom en raison d'une anecdote locale mettant en cause une lionne ou bien parce que les lionnes étaient nombreuses dans le pays...
      LES DEUX TÂHART
      Vers 740, les Berbères islamisés, mais traités par les gouverneurs arabes comme de mauvais, et même comme des non-musulmans (paiement d'impôts non coraniques), vont se révolter contre cette tyrannie. Mais ils le font au nom du rite musulman hérétique du Kharedjisme.
      Les Arabes sont chassés d'Afrique du Nord (sauf de Tunisie) et vont se constituer des royaumes kharedjites: Sijilmassa dans le Tafilalet marocain, Tlemcen et Tiaret, vers 761.
      Celui de Tiaret est fondé par un Persan, 'Abd Er Rahman ibn Rostem, d'où le nom qui lui est donné de royaume Rostémide.
      Pour marquer le caractère égalitaire et pacifique du kharedjisme, Ibn Rostem va installer sa capitale en pleine campagne, ouverte à tous, dans la plaine à dix kilomètres à l'ouest du site fortifié de Tâhart al Qâdima. Ce sera Tâhart al H'aditsa, Tâhart la Neuve.
      Le Chef de l'Etat a un rôle religieux, c'est l'Imân. Il est choisi, parce qu'il est le plus méritant des musulmans, par les docteurs de la loi.
      La vie religieuse est intense mais sans aucun fanatisme. Les musulmans de rite orthodoxe sunnite, et aussi les Chrétiens et les juifs, sont bien accueillis à Tâhart. Cette capitale spirituelle de l'Islam est appelée "l'Iraq du Maghrib".
      Le royaume est prospère: une agriculture florissante favorisée par la paix, un commerce enrichissant car Tâhart est le grand marché entre le "bled essoudân" (l'Afrique Noire) qui fournit l'or, l'ivoire, les plumes d'autruche... et le Tell (céréales) et l'Espagne musulmane (AI Andalous). Toutes les tribus, au nord de Tanger à La Calle, au sud de Tlemcen au Djebel Nafousa (en Lybie, près de la frontière avec la Tunisie) ainsi que celles des oasis sahariennes, sont d'obédience kharedjite et reconnaissent la souveraineté de l'Imân.
      Mais voilà que vers 893 un missionnaire oriental de rite chiite va amener des tribus kabyles des Babors, les Kotama de Petite Kabylie, au rite chiite. Ce "daï" va les convaincre que le Mahdi (l'envoyé d'Allah, qui sauvera l'humanité à la fin du monde et qui sera un descendant du Prophète) est son maître Obeid Allah. Fanatisés, les Kotamas vont se lancer à la conquête du Maghrib, détruire le royaume Aghlabide de Tunis, puis le royaume Kharedjite de Tâhart.
      La ville est prise le 26 août 909. Le Mahdi Obeid Allah, qui se prétend descendant de Fât'ima, la fille du Prophète et de son époux 'Ali (cousin du Prophète), est proclamé Khalife (successeur du Prophète sur terre, pour diriger la Communauté musulmane). Les Kharedjites de Tâhart s'enfuient dans le désert où ils fondent Sédrata, près d'Ouargla, puis dans la région du M'Zab (autour de Gharddïa) où ils sont toujours, d'où le nom de Mozabites qui leur est donné. Par la suite, Tâhart va être l'objet d'une guerre permanente entre le khalife Omeyyade d'Al Andalous, aidé de ses alliés marocains les Idrissides de Fès, et le khalife fatimide. La ville sera détruite à plusieurs reprises, en dernier lieu en 995. Elle va cependant renaître, car elle est une base stratégique pour les nouveaux conquérants du Maghrib que sont les Marocains almoravides (vers 1081) et almohades (vers 1145) et surtout ces derniers qui vont combattre, vers l'est, les tribus arabes des Beni Hilâl.
      Mais, vers 1209, elle va connaître un nouveau malheur: prise par un aventurier originaire de Majorque, Ibn Ghania, qui essaye de se tailler un royaume au Maghrib, elle est pillée et ses habitants massacrés. Reprise par les Almohades, qui dominent alors l'Afrique du Nord, elle est détruite et, nous dit Ibn Khaldoun, "depuis cette époque elle est restée sans habitants".
      C'en est fini de Tâhart al H'aditsa.
      II ne reste plus que Tâhart al Qâdima, petit bourg fortifié sur ses hauteurs.
      Les Turcs des frères Barberousse, partis à la conquête de ce qui est aujourd'hui l'Algérie, dès 1516 vont installer là une garnison pour contrôler les tribus indigènes, et la piste du Sud menant au Sahara (vers 1552 / 1553).
      LA RENAISSANCE DE TÂHART AL H'ADITSA
      Ils n'exerceront aucun pouvoir sur la région de Tiaret, repoussés par les tribus qui leur sont hostiles sous l'influence des marabouts d'Oranie.
      Les Français débarquent à Sidi-Ferruch le 14 juin 1830, le dey Hussein capitule le 5 juillet et l'armée française entre en Alger.
      Oran est occupée le 4 janvier 1831, la conquête de l'ouest algérien commence. Mais les Français se heurtent aux tribus qui proclament Emir 'Adb El Qâder pour diriger la Guerre Sainte.
      Ses capitales du nord, comme Tlemcen et Mascara, étant trop proches du Tell et sous la menace des Français, 'Abd El Qâder va construire une capitale plus au sud et bien abritée. Il choisit le site stratégique de Tâhart al H'aditsa. Et c'est sur les ruines de la Tâhart des Rostémides que va se construire une nouvelle ville: Tagdempt.
      Mais pourquoi ce nom de Tagdempt?
      A cette époque, le nom de l'ancienne capitale des Rostémides, Tâhart al H'aditsa, avait été oublié, depuis bien longtemps, par les indigènes de la région. Pour eux, le site en ruines était celui d'une ancienne ville qui avait existé là. Une ville ancienne se dit en arabe: qadima. Et ce mot arabe a été "berbérisé".
      Selon un phénomène linguistique fréquent dans le Maghrib, les Berbères islamisés et arabisés ont, à leur tour, berbérisé la langue arabe. Le féminin de ville ancienne a été formé selon la grammaire berbère avec un "t" initial et un "t" final d'où le toponyme du lieu "t" + qadîma + "t" TAGDEMPT.
      Mais le 24 mai 1841, la ville est prise et détruite par le corps expéditionnaire organisé par le gouverneur général Bugeaud et le général de Lamoricière.
      Tagdempt, après Tâhart al H'aditsa, disparaît.
      LA TIARET FRANÇAISE
      De Lamoricière occupe, le même jour, le site fortifié de Tâhart al Qâdima, sans rencontrer de résistance. Le village a été abandonné par ses habitants.


      Il décide alors d'établir sur cette hauteur une citadelle entourée de remparts qui permettra le contrôle des tribus de la région, de la grande voie du sud entre la Tunisie et le Maroc et la piste des nomades sahariens, tout comme les Romains. Le Génie relève les plans des ruines de la ville romaine. Une plaque apposée à l'entrée de la citadelle rappellera ces événements. Cette ville militaire c'est la "Redoute" pour les Tiarétiens. Une nouvelle ville moderne va être construite sous la Redoute, vers la plaine. C'est la Tiaret que nous connaissons. Nouveau changement de toponyme, Tâhart va devenir Tiaret. Comment? L'ancien nom berbère était prononcé Tâhart ou Tâhert, ou encore Tîhert...
      Les Français ont "adouci" cette prononciation des indigènes en articulant ce mot avec une voyelle finale, soit Tiaret.
      Et l'administration va entériner cet usage. Le nom officiel de la ville sera donc Tiaret.
      Cette belle ville dont nous gardons le souvenir...
      Tiaret, la capitale des Hauts Plateaux du Sud Oranais, le balcon du Sud, la porte du Sahara...
      GEORGES BENSADOU
      In l'Algérianiste n° 85 de mars 1999
      dz(0000/1111)dz

      Commentaire


      • #4
        A digérer et ensuite sujet à raison critique...

        LES MEKNASSAS DE L'OUARSENIS de Noureddine Benamara
        Ouvrage édité à compte d'auteur, Alger, 2013, 448 pages.
        ça ressemble à une auto-promotion, une pub personnelle, mais bon on va étudier en détail et critiquer...

        Commentaire


        • #5
          "A compte d'auteur" ne peut eu aucun cas être assimilé à "auto-promotion ou pub personnelle". Pour éditer à compte d'éditeurs, il faut avoir un nom, être connu mais ne préjuge aucunement de la qualité du travail.
          Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

          Commentaire


          • #6
            Non à compte d'auteur veut dire qu'il l'a fait publier lui même, sans avoir trouver d'éditeur, par exemple qui ne croyaient pas à son projet, ou encore qu'ils estimaient que personne n'allait acheter ce type de livre...
            Cela veut dire que tout le monde peut écrire ce type de livre et le faire publier de ses propres deniers, cela peut être assimilé à de l'autopromotion, c'est pas un mal en soit, mais par exemple les travaux "savants" sont publiés par une université, ou chez un éditeur connu pour ce type de travaux etc...

            Je vais te donner un exemple plus précis. Toi Ettargui tu vient d'une tribu, apparemment de l'Ouest du pays, du sahara. Tu connais quelques petites choses sur ta famille, ta tribu. Tu décide d'écrire tes mémoires. Tu fait ce grand travail, en cinq dix ans. Ton projet fini tu démarche les professionnels de l'édition, en Algérie, en France, au Maroc... Personne ne veut de ton projet, pas rentable, pas porteur etc ! Tu décide de le faire publier tout de même, ben tu sors un paquet de fric pour le tirer à 500 exemplaires chez un éditeur qui veut bien, ben tu as ton livre ! Mais qui dit que ce qu'il y a à l'intérieur est un travail scientifique, soigné, avec des données sérieuses, que l'on peut vérifier ? C'est peut être un tissu de mensonge, une vie rêvée ou un simple canulars !

            Non non il convient de rester prudent et critique sur ce genre de chose.

            Commentaire


            • #7
              Voila une occasion rêvée, aller voir l'auteur et faite vous votre propre opinion !!!


              ''Venez découvrir "LES MEKNASSAS DE L'OUARSENIS" lors de la VENTE DÉDICACE du livre par Noureddine BENAMARA, le Vendredi 08 novembre 2013 à partir de 15h00, Pavillon A - Stand 07 - Casbah Editions, SILA 2013''

              Il y'a aussi une page sur facebook ''Les Meknassas De L'ouarsenis de Noureddine Benamara''

              Commentaire

              Chargement...
              X