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Maroc : La Banque Populaire commence à digérer ses acquisitions en Afrique subsaharienne

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  • Maroc : La Banque Populaire commence à digérer ses acquisitions en Afrique subsaharienne

    Le groupe concentre ses efforts sur le renforcement de la banque de détail. La Côte d'Ivoire sert de marché pilote pour la reconfiguration entamée ce mois de juin. Une structure de microcrédit devrait être implantée et desservira toute la région.


    Quelques mois après avoir pris pied dans 7 nouveaux marchés d’Afrique subsaharienne simultanément, à travers la prise de contrôle du groupe Banque Atlantique, la Banque Populaire commence à dérouler sa stratégie pour digérer ses nouvelles implantations. Sachant que l’activité corporate est déjà bien couverte par Banque Atlantique, c’est sur la banque de détail que la BP concentre l’essentiel de ses efforts. Le potentiel en la matière est considérable. «Le taux de bancarisation dans les 7 marchés de Banque Atlantique se situe entre 8 et 12% seulement. Qui plus est, la classe moyenne émergente au niveau de la région est évaluée à plus de 30 millions d’individus», explique Laïdi El Wardi, directeur général de la banque de détail au sein de la BP. Pour tirer profit de ce gisement, la banque du cheval va se reproduire sous le même modèle deployé au Maroc. Modalités de segmentation du marché, contours de l’offre, configuration du réseau, formation…, tout devrait être inspiré de l’expérience acquise au Maroc, une démarche d’autant plus indiquée que plusieurs similitudes sont identifiées entre les marchés d’Afrique subsaharienne et celui national.

    A vrai dire, le travail de reconfiguration a déjà été entamé ce mois de juin en Côte d’Ivoire qui servira de site pilote pour dresser un premier bilan et étendre l’expérience. Au niveau de ce dernier pays, «les systèmes informatiques ont déjà été implémentés, et le réseau d’agences est en train d’être revu», fait savoir M. El Wardi. A ce titre, l’on sait d’ores et déjà que les agences au niveau des 7 pays d’implantation arboreront la marque Banque Atlantique. «Une étude menée récemment a fait ressortir que la marque actuelle jouissait d’une bonne notoriété. Nous n’avons donc pas jugé opportun de la modifier», justifie le directeur. L’offre qui sera proposée en guise de pilote a également été arrêtée.

    L’objectif est de porter à un tiers la contribution de la banque de détail dans l’activité en Afrique

    Au volet épargne, l’offre s’étend des produits de placement de base à l’investissement avancé pour le compte de la clientèle patrimoniale, étant à préciser que Banque Atlantique dispose d’une base historique de ce dernier genre de clientèle, notamment à Abidjan en Côte d’Ivoire. La BP compte également mettre en œuvre un ensemble de solutions pour capter l’épargne de la diaspora régionale et internationale dans les pays d’implantation. «Ces marchés comptent beaucoup de migrants en Europe et en Amérique du nord ainsi qu’au niveau régional, compte tenu du fait qu’il s’agit d’une zone économiquement intégrée», détaille M. El Wardi.

    Côté crédit, la BP va initier progressivement le crédit immobilier, ce dernier étant encore à ses balbutiements en Afrique subsaharienne. Le crédit à la consommation figure aussi dans le catalogue de la banque. Même si elle est répandue à l’heure actuelle, cette solution n’a pas encore été industrialisée, en l’absence d’un système de scoring dont compte justement se doter la BP.

    Plus que la banque de détail classique ciblant les revenus stables, la BP envisage de déployer un programme d’inclusion financière, via le microcrédit, au sein de ses nouveaux marchés. Bien que la démarche en soit encore à la phase d’étude, l’idée est d’installer au niveau de l’un des nouveaux marchés une structure de microcrédit qui devrait opérer au niveau de toute la région.

    En déroulant progressivement sa stratégie dans ses nouveaux marchés d’Afrique subsaharienne (qui s’ajoutent à deux implantations historiques en Centrafrique et Guinée Conakry), l’objectif de la Banque Populaire est de porter à moyen terme la part de la banque de détail à un tiers dans l’ensemble de son activité en Afrique. Un objectif à la portée du groupe si l’on considère les prouesses du modèle de banque de détail adopté au Maroc. En effet, les dépôts à la clientèle de la BP ont marqué une croissance de 10% en 2012 alors que le marché s’est contenté d’une timide hausse de 2% sur la période. Pour s’en justifier, M. El Wardi évoque simplement la centaine d’ouvertures d’agences par an sur les dernières années, qui ont fini par payer en matière de collecte de dépôts.






    Questions à Laïdi El Wardi, Directeur général Banque de détail à la Banque Populaire : "La crise a fait émerger des pratiques bancaires plus responsables"

    La Vie éco : La Banque Populaire vient d’être sacrée meilleure banque de détail d’Afrique lors des African Banker Awards. Que récompense au juste ce prix ?
    Ce trophée distingue la filière «banque de détail» du groupe Banque Populaire sur trois aspects fondamentaux. Il reconnaît, en premier lieu, les performances commerciales du réseau, notamment en matière d’extension de la bancarisation et de mobilisation de l’épargne publique. Il récompense, en second lieu, les efforts de la filière pour soutenir dans la durée l’innovation, tant en termes de services bancaires que d’approches marketing et commerciales. Il atteste, enfin, des capacités du groupe à délivrer des services de qualité et au juste prix.

    Quel est aujourd’hui le modèle de banque de détail qui s’adapte le mieux au marché africain ?
    La crise financière a eu le mérite de faire émerger de nouvelles pratiques bancaires plus responsables. Il s’agit, désormais, d’offrir aux clients des produits et services financiers utiles et adaptés à leurs besoins. Il n'est plus question d'aborder tous les besoins et attentes des clients de manière générique, mais de proposer une palette de produits qui va de l’offre de base aux produits sur mesure qui répondent à la complexité de la demande du client.

    Outre la capacité à développer des produits et services qui vont du plus simple au plus complexe, les banques de détail africaines doivent relever un autre défi. En raison de la disparité de leurs marchés, elles doivent s’ingénier à déployer des canaux de distribution multiples. Ceux-ci doivent non seulement s'adapter au comportement des clients qu’ils servent (clients à faibles revenus, classe moyenne émergente avec plus d’exigences…), mais ils doivent aussi s’adapter aux territoires dans lesquels ils opèrent, étant donné que souvent ces derniers ne sont pas homogènes en matière d’aménagement et d’infrastructure.


    Réda Harmak. La Vie éco
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