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Israël Science : Révolution en matière de fractures osseuses
L’hôpital israélien Hadassah divise par trois le temps de guérison
Le magazine Israël Science Info a présenté en avant-première vendredi 14 juin sur Judaïques FM à l’émission “Atomes Crochus”* une méthode révolutionnaire développée par l’équipe du Pr Meir Liebergall à Hadassah pour guérir rapidement les fractures. Cette méthode unique au monde, résultat de 15 années de recherche, permet de réparer des fractures osseuses en réduisant considérablement le temps de reconstitution du tissu osseux.
Fruit des travaux du Pr Meir Liebergall, chef du service d’orthopédie à l’hôpital Hadassah et de son collègue le Pr Eithan Galun, responsable de l’Institut Goldyne Savad de thérapie génique (Hadassah), cette technique nécessite une anesthésie générale ou locale. Dans un premier temps, elle consiste à prélever sur le patient 50 ml de moelle osseuse au niveau de la hanche (crête iliaque) et 100 ml de sang afin d’en isoler les cellules souches mésenchymateuses et un plasma riche en plaquettes sanguines.
L’équipe du Pr Liebergall a effectué un tri des cellules souches avec des billes magnétiques couplées à un anticorps spécifique CD105. Ces cellules sont ensuite mélangées avec de la matrice osseuse déminéralisée (DBM) et le plasma riche en plaquettes sanguines et réinjectées sous contrôle radioscopique dans le foyer de fracture. La préparation cellulaire du Pr Meir Liebergall est effectuée en quelques heures. Les cellules souches adultes se différencient alors en cellules osseuses, afin de coloniser la matrice osseuse et de réparer l’os lésé. Les premiers patients ayant bénéficié de cette innovation ont vu leur fracture se cicatriser 3 à 4 fois plus rapidement (2 mois au lieu de 6 à 9 mois).
L’injection de ce mélange cellulaire a par ailleurs permis la guérison de fractures qui ne parvenaient pas à se consolider. Les résultats d’un essai clinique randomisé portant sur 24 patients a permis de confirmer les bénéfices de cette technique. Tous ces patients étaient porteurs de fractures du tibia distal, des fractures connues pour consolider très lentement. La moitié des patients a été traitée par la méthode mise au point à Hadassah, l’autre moitié servait de groupe témoin. On n’observe aucune complication dans les deux groupes mais le délai de consolidation s’élève à 3 mois dans le groupe témoin contre 1,5 mois seulement dans le groupe soigné par cellules souches. Publication dans Molecular Therapy , 4 Juin 2013.
Note : Les cellules mésenchymateuses sont des cellules souches adultes multipotentes présentes en très faible quantité dans la moelle osseuse chez l’adulte et capables de produire plusieurs types de cellules appartenant aux tissus squelettiques, cartilage, os et graisse. Les CSM pourraient être utilisées pour traiter les maladies des os et du cartilage.
Pour rappel : Israël Science Info, magazine fondé et dirigé par EstherAMAR KAGAN, avait déjà présenté les essais cliniques du Pr Meir Liebergall dans le N°1 d’Israël Science Info.
L’avis de l’expert : Le Dr Pierre Layrolle, Coordinateur du projet européen REBORNE et Directeur de recherche Inserm UMR957, situe REBORNE par rapport aux travaux du Pr Liebergall : « Notre essai clinique dans le cadre de REBORNE concerne les fractures non consolidées des os longs (tibia, fémur, humérus). Il porte sur des fractures de tailles plus importantes que celles de l’essai du Pr Liebergall (pertes osseuses entre 5 et 10 cm3) nécessitant une greffe osseuse d’apposition. La thérapie cellulaire de Hadassah se fait sur une seule journée ce qui représente unconfort indéniable pour le patient.
Dans le projet REBORNE, on aspire une petite quantité de moelle osseuse sous anesthésie locale, on isole et amplifie en culture pendant 3 semaines plusieurs centaines de millions les cellules souches mésenchymateuses dans une unité de thérapie cellulaire. Les cellules souches sont fixées sur un substitut osseux synthétique à base de granulés de phosphate de calcium dans la salle d’opération, puis le mélange est apposé au niveau du site de la fracture. Pour démarrer cet essai dans plusieurs hôpitaux en France, Allemagne, Espagne et Italie, deux ans et demi de recherches ont été nécessaires afin de démontrer la sécurité et l’efficacité de cette nouvelle procédure thérapeutique.
Notre méthode se distingue par le fait qu’on a standardisé au niveau européen la production de ces cellules et que la méthode d’association avec des biomatériaux synthétiques est simple. Le matériau hybride se pose comme une greffe osseuse ». Les projetsREBORNE et Adipoa (voir Israël Science Info N°11) ont démarré en même temps car ils ont été présentés au même moment à la Commission européenne, les mêmes centres de production de cellules sont impliqués.
Le projet REBORNE : REBORNE allie les biomatériaux et les cellules souches pour la régénération osseuse. REBORNE vise 5 essais cliniques en orthopédie et maxillo-facial et s’appuie sur 23 partenaires européens, académiques, hospitaliers, unités de thérapie cellulaire et fabricants de biomatériaux. Le projet est coordonné par Pierre Layrolle, directeur de recherche Inserm rattaché au laboratoire de physiopathologie de la résorption osseuse, Inserm U957 à Nantes et financé dans le cadre du FP7 à hauteur de 11,94 M€ pour un coût total de 15,5 M€ sur 5 ans.
Dossier réalisé par Esther KAGAN et Cendrine BARRUYER, Israël Science Info.
L’hôpital israélien Hadassah divise par trois le temps de guérison
Le magazine Israël Science Info a présenté en avant-première vendredi 14 juin sur Judaïques FM à l’émission “Atomes Crochus”* une méthode révolutionnaire développée par l’équipe du Pr Meir Liebergall à Hadassah pour guérir rapidement les fractures. Cette méthode unique au monde, résultat de 15 années de recherche, permet de réparer des fractures osseuses en réduisant considérablement le temps de reconstitution du tissu osseux.
Fruit des travaux du Pr Meir Liebergall, chef du service d’orthopédie à l’hôpital Hadassah et de son collègue le Pr Eithan Galun, responsable de l’Institut Goldyne Savad de thérapie génique (Hadassah), cette technique nécessite une anesthésie générale ou locale. Dans un premier temps, elle consiste à prélever sur le patient 50 ml de moelle osseuse au niveau de la hanche (crête iliaque) et 100 ml de sang afin d’en isoler les cellules souches mésenchymateuses et un plasma riche en plaquettes sanguines.
L’équipe du Pr Liebergall a effectué un tri des cellules souches avec des billes magnétiques couplées à un anticorps spécifique CD105. Ces cellules sont ensuite mélangées avec de la matrice osseuse déminéralisée (DBM) et le plasma riche en plaquettes sanguines et réinjectées sous contrôle radioscopique dans le foyer de fracture. La préparation cellulaire du Pr Meir Liebergall est effectuée en quelques heures. Les cellules souches adultes se différencient alors en cellules osseuses, afin de coloniser la matrice osseuse et de réparer l’os lésé. Les premiers patients ayant bénéficié de cette innovation ont vu leur fracture se cicatriser 3 à 4 fois plus rapidement (2 mois au lieu de 6 à 9 mois).
L’injection de ce mélange cellulaire a par ailleurs permis la guérison de fractures qui ne parvenaient pas à se consolider. Les résultats d’un essai clinique randomisé portant sur 24 patients a permis de confirmer les bénéfices de cette technique. Tous ces patients étaient porteurs de fractures du tibia distal, des fractures connues pour consolider très lentement. La moitié des patients a été traitée par la méthode mise au point à Hadassah, l’autre moitié servait de groupe témoin. On n’observe aucune complication dans les deux groupes mais le délai de consolidation s’élève à 3 mois dans le groupe témoin contre 1,5 mois seulement dans le groupe soigné par cellules souches. Publication dans Molecular Therapy , 4 Juin 2013.
Note : Les cellules mésenchymateuses sont des cellules souches adultes multipotentes présentes en très faible quantité dans la moelle osseuse chez l’adulte et capables de produire plusieurs types de cellules appartenant aux tissus squelettiques, cartilage, os et graisse. Les CSM pourraient être utilisées pour traiter les maladies des os et du cartilage.
Pour rappel : Israël Science Info, magazine fondé et dirigé par EstherAMAR KAGAN, avait déjà présenté les essais cliniques du Pr Meir Liebergall dans le N°1 d’Israël Science Info.
L’avis de l’expert : Le Dr Pierre Layrolle, Coordinateur du projet européen REBORNE et Directeur de recherche Inserm UMR957, situe REBORNE par rapport aux travaux du Pr Liebergall : « Notre essai clinique dans le cadre de REBORNE concerne les fractures non consolidées des os longs (tibia, fémur, humérus). Il porte sur des fractures de tailles plus importantes que celles de l’essai du Pr Liebergall (pertes osseuses entre 5 et 10 cm3) nécessitant une greffe osseuse d’apposition. La thérapie cellulaire de Hadassah se fait sur une seule journée ce qui représente unconfort indéniable pour le patient.
Dans le projet REBORNE, on aspire une petite quantité de moelle osseuse sous anesthésie locale, on isole et amplifie en culture pendant 3 semaines plusieurs centaines de millions les cellules souches mésenchymateuses dans une unité de thérapie cellulaire. Les cellules souches sont fixées sur un substitut osseux synthétique à base de granulés de phosphate de calcium dans la salle d’opération, puis le mélange est apposé au niveau du site de la fracture. Pour démarrer cet essai dans plusieurs hôpitaux en France, Allemagne, Espagne et Italie, deux ans et demi de recherches ont été nécessaires afin de démontrer la sécurité et l’efficacité de cette nouvelle procédure thérapeutique.
Notre méthode se distingue par le fait qu’on a standardisé au niveau européen la production de ces cellules et que la méthode d’association avec des biomatériaux synthétiques est simple. Le matériau hybride se pose comme une greffe osseuse ». Les projetsREBORNE et Adipoa (voir Israël Science Info N°11) ont démarré en même temps car ils ont été présentés au même moment à la Commission européenne, les mêmes centres de production de cellules sont impliqués.
Le projet REBORNE : REBORNE allie les biomatériaux et les cellules souches pour la régénération osseuse. REBORNE vise 5 essais cliniques en orthopédie et maxillo-facial et s’appuie sur 23 partenaires européens, académiques, hospitaliers, unités de thérapie cellulaire et fabricants de biomatériaux. Le projet est coordonné par Pierre Layrolle, directeur de recherche Inserm rattaché au laboratoire de physiopathologie de la résorption osseuse, Inserm U957 à Nantes et financé dans le cadre du FP7 à hauteur de 11,94 M€ pour un coût total de 15,5 M€ sur 5 ans.
Dossier réalisé par Esther KAGAN et Cendrine BARRUYER, Israël Science Info.