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Alger, la vie après les années blafardes

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  • Alger, la vie après les années blafardes

    Écrit par Lena azizi




    Alger by night ? Plus personne n’y pensait depuis les temps anciens où son centre-ville faisait à la fois office d’agora, de quartier latin, de shopping et de flâneries. Il est toujours difficile d’exprimer la déchéance d’une ville, sa perte d’âme et de vie.

    Mais on pouvait le sentir et le faire sentir en emmenant, dans les années 1990 et même plus tard dans les années de relative paix de la décennie 2000, un visiteur «flâner » après 19 heures entre Didouche et Ben Mhidi. Une fois surmontée l’envie presque irrésistible de fuir, on pouvait marcher dans ce qui reste du « cœur » de la ville. Des portes fermées et des ombres furtives qui s’échappent dans une sorte de précipitation effrayée. Alger où l’on s’attablait sur les terrasses pour discourir du monde et des révolutions à faire ou, plus prosaïquement et non moins délicieusement, conter fleurette, c’était du passé. Une autre histoire, une autre vie.

    Le centre-ville exprime une ville dit-on ! Celui d’Alger n’exprimait plus que très vaguement ce qu’elle a pu être en des temps sans pognon, mais infiniment plus riche. C’était un centre-ville fantôme devenu le symbole d’un pays entré en tristesse, un espace où seuls les souvenirs de ceux qui en ont connu l’indicible poésie le sauvent de la laideur blafarde qui en émanait. Il est vrai aussi que les politiques publiques n’ont rien fait pour inverser la tendance. Quand on veut « souffler » on part à l’étranger, on fuit Alger…

    Ou alors on va s’encanailler dans les quartiers nouveaux riches sans âmes et très bétonnés. A Alger, quand elle avait un centre, on venait parler de poésie, dans les quartiers « vachers » ou la « côte ouest », on parle des sous, du « bezness » et des « relations» dans les couloirs stratégiques du commerce et du pouvoir. Et pourtant qu’Alger est belle ! Il ne suffisait de presque rien pour que les aveugles que nous sommes devenus s’en rendent compte. Une idée simple et une volonté. L’idée simple est qu’Alger ne peut se passer d’un centre déjà fait par l’histoire. Ce ne sont pas les quartiers nouveaux présumés branchés qui vont remplacer ce centre où des générations se sont amusées, se sont cultivées, se sont rencontrées…
    Sans jamais se séparer vraiment, même quand on se fâche.

    Le « centre » finissait par réconcilier les fâchés. C’est sa disparition qui a créé le vide. Ceux qui sont partis n’ont plus trouvé le centre où l’on pouvait rencontrer ceux qui sont restés… Quand il n’y a pas de centre, la séparation est définitive. Ce centre, on le souhaite, commence à renaître. Aller déambuler le soir à Alger-Centre commence à voir du sens. Les choses se mettent en place. Alger attend peut-être le retour des poètes, des rêveurs, des facétieux et des « sérieux », des blagueurs, des romantiques et des amoureux de tout, des roses et des livres. Peut-être qu’en le voulant très fort, on fera renaître Alger où l’on pouvait rencontrer au hasard de la flânerie Kateb Yacine ou Eldridge Cleaver… Et tant d’autres… Rêvons !

    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Des capitales avec un front de mer, il n'y a pas beaucoup dans le monde, dommage qu'Alger n'a pas su exploiter cet atout pour animer la ville.

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