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L'écrivain égyptien Naguib Mahfouz est mort

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  • L'écrivain égyptien Naguib Mahfouz est mort

    Une grande perte. Le grand écrivain égyptien, prix Nobel de littérature est décédé. L’auteur de la Belle du Caire, sublime roman que je viens de lire cet été, des nouvelles de mon quartier, l’homme à la mallette, de la trilogie, … n’est plus. Assurément une grande perte pour la création littéraire.

    ---------------------
    LE CAIRE (AFP) - L'écrivain égyptien Naguib Mahfouz, lauréat du Nobel de littérature en 1988, est mort mercredi dans un hôpital public du Caire à l'âge de 94 ans, selon des sources officielles.

    Naguib Mahfouz était gravement malade et avait été hospitalisé le 16 juillet.



    Né au Caire en 1911, l'écrivain était l'intellectuel le plus célèbre d'Egypte. Il est l'auteur d'une cinquantaine de romans, dont la trilogie "L'impasse des deux palais", "Le palais des désirs" et "Le sucrier".

    Yahoo
    Dernière modification par Adhrhar, 30 août 2006, 09h03.
    Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
    L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann

  • #2
    Bonjour

    Paix en son âme. quelle tristesse et quelle perte pour la littérature égyptienne et arabe.

    Commentaire


    • #3
      Allha yerhmou !! j'aimais bien en lui son raport infaillible avec l'homme de la rue !!
      Le faite de rester populaire malgré sa celebrité internationale l'a fait grandir encore plus !!

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      • #4
        J'ai fait qq recherches sur internet ..

        Ci dessous un lien vers le documentaire
        Naguib Mahfouz : passage du siècle
        Rencontre avec le Prix Nobel égyptien
        (Vous pouvez visualiser l'extrait)
        http://www.vodeo.tv/18-104-2433-nagu...du-siecle.html

        J'espères qu'il sera rediffusé sur ARTE...vu la triste circonstance

        12 Extraits de Impasse des deux palais

        Quand on a la foi, le coeur suffit à vous guider.

        Tous ceux qui débutent modestement ne finissent pas par arriver.

        Le sage ne doit pas s'entêter si la chance lui a fait grise mine.

        La vie est sage de nous tromper, car si elle nous disait dès le début ce qu'elle nous réserve, nous refuserions de naître.

        Que celui qui meurt d'amour meurt donc de chagrin, car il n'y a rien de bon à aimer sans mourir.

        Le poète est parti, la radio a pris sa place.

        Si l'argent est le but de ceux qui se disputent le pouvoir, il n'y a pas de mal à ce qu'il soit aussi le but des malheureux électeurs.

        Les mots d'amour sont propres à émouvoir les oreilles, même si leur musique ne touche pas le coeur, ils sont comme un baume sur une âme renfermée.

        La souffrance a son côté de joie, le désespoir a sa douceur et la mort a un sens.
        Je souhaite être tout ce que je suis capable de devenir. K.M.
        Je suis épuisée par la peine de mon pays.
        Je ne peux rien pour toutes ces femmes, mes soeurs de là-bas. D.K.

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        • #5
          Vienne la nuit

          par Catherine Argand
          Lire, décembre 1996 / janvier 1997


          Ils avaient une petite bonne et un semblant d'aisance.

          L'aîné traînait ses guêtres, les deux cadets jouaient dans un club de football tandis que la fille attendait un prétendant.

          Avec la mort soudaine du père, la famille sombre d'un coup dans l'indigence. Nous sommes dans les années 30 au Caire.

          Tandis que la mère tente vaille que vaille d'assurer la vie des siens, les quatre enfants découvrent la contingence et les dures lois de la misère.

          Comment gagner sa vie? Comment rester digne? Qui doit se sacrifier? Le roman s'achève sur une scène inouïe de désespoir et ces quelques mots lancés dans la nuit noire: «Je ne crierai pas... Qu'au moins une fois dans ma vie je sois courageux. Dieu nous pardonne.»


          Lorsqu'il publie en 1949 Vienne la nuit, ce livre de la condition humaine, l'un des plus puissants qu'il ait écrits et qui signe son entrée dans l'école naturaliste, Naguib Mahfouz est ici un inconnu notoire.

          Il devra attendre 1988 pour que ses talents de conteur, son sens du tragique et son humanisme radical soient enfin couronnés par le prix Nobel de littérature.

          Au grand dam des intégristes qui tenteront de le supprimer.

          L'attentat auquel il échappa - de peu -, il en parle parmi mille autres choses graves et légères dans un livre d'entretien avec son ami l'écrivain Mohammed Salmawy (Mon Egypte, Lattès).

          Des mots précieux.

          Naguib Mahfouz a décidé aujourd'hui, à 85 ans, de raccrocher sa plume.
          Je souhaite être tout ce que je suis capable de devenir. K.M.
          Je suis épuisée par la peine de mon pays.
          Je ne peux rien pour toutes ces femmes, mes soeurs de là-bas. D.K.

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          • #6
            el ahram hebdo

            Dans Propos du matin et du soir, Naguib Mahfouz rompt avec l'architecture romanesque traditionnelle. Il lance un défi, en dressant la fresque d'une famille, énumérant un à un ses membres par ordre alphabétique. Nous publions un extrait de cet ouvrage, traduit par l'Universitaire Marie Francis et paru dans Acte Sud.
            Daoud Yazid el-Masri


            Il était le benjamin de Yazid el-Masri et Forga el-Sayyad. Il vint au monde une année après son frère, Aziz, dans un appartement à Ghoureyya, à proximité de Bab el-Metoualli. Forga attendait le moment opportun pour les envoyer tous les deux chez sa mère, au marché, afin qu’ils s’exercent à vendre le poisson, mais Yazid lui dit :

            — Je voudrais qu’ils aillent d’abord du kuttâb.

            Elle objecta :

            — Mais nous allons peut-être perdre du temps inutilement ?

            Mais il répondit fortement :

            — Si je ne savais pas lire, écrire et compter, je n’aurais pas pu avoir mon emploi, dans la régie de Warraq ...

            La femme préférait de loin la vente du poisson au travail de son mari à la régie, mais elle ne put l'empêcher de mûrir son projet. Il trouva un appui chez son ami le cheikh Qalyoubi, enseignant à Al-Azhar, qui lui dit :

            — Le kuttâb, d’abord, Al-Azhar ensuite, si Dieu le veut.

            Mais la piété de Yazid, comme celle de son ami Ata el-Marâkîbi qui habitait le même immeuble que lui, ne dépassait pas certaines obligations religieuses, comme la prière ou le jeûne, elle ne signifiait nullement des études religieuses approfondies. Il souscrivit dons au kuttâb comme une voie d’accès à la vie pratique.

            Un jour, les deux frères déambulaient dans le quartier lorsqu’au tournant de Ghoureyya, ils aperçurent des agents de police qui se dirigeaient vers eux. Instinctivement, Aziz prit la fuite. Quant à Daoud, les agents de police l’emmenèrent vers une destination inconnue. Aux parents inquiets, la nouvelle parvint rapidement : le gouverneur d’Egypte, le wâli Mohamed Ali, retenait les jeunes en otage pour leur donner une instruction nouvelle et les initier aux disciplines de l’enseignement moderne. Aziz dit à son père :

            — Sans la providence divine, je serais tombé entre leurs mains …

            Yazid se plaignit de son infortune au Cheikh Qalyoubi, qui lui dit :

            — Ne te désespère pas, ton fils est en parfaite sécurité et Dieu le protégera de tout mal …

            Mais la famille était en fait au comble du désespoir et Forga appela sur le wâli la malédiction divine. Elle prit de grandes précautions pour épargner le même sort à Aziz, qui poursuivit ses études au kuttâb. Quelques années plus tard, il fut nommé au poste de surveillant de la fontaine publique de Bein el-Qasrein, et il épousa Neama el-Marâkîbi, la fille de Ata. Après avoir terminé ses études, Daoud revient à la maison. Les siens s’en réjouirent, mais leur joie fut de courte durée car Daoud leur annonça :

            — Ils nous envoient, comme boursiers en France.

            Yazid s’écria :

            — Les pays des infidèles !

            — Pour des études de médecine.

            Aziz s’exclama :

            — Sans ta Providence, mon Dieu, je devrais y aller moi aussi !

            Daoud partit donc en France pour mener une expérience dont il n’aurait jamais rêvé. Durant son absence, Yazid el-Masri et Forga Al-Sayyad moururent et Aziz devint père de trois enfants, Rachwana, Amr et Sourour. De son côté, Ata el-Marâkîbi passa d’un extrême à l’autre, de la misère la plus noire à la richesse la plus grande, et il quitta Ghoureyya pour habiter le palais de la place Khayrat.

            Devenu médecin, Daoud retourna chez lui, dans le vieil appartement de Ghoureyya qu'Aziz occupait avec sa famille. De nouveau, l’amour réunit les deux frères et incita Aziz à observer Daoud avec attention et à s’assurer qu’il continuait de faire ses dévotions et montrait toujours le même empressement à rendre visite à Al-Hussein. Sa mise avait toutefois changé et il parlait maintenant avec un léger accent. De plus, il sembla à Aziz que son frère cherchait à refouler la seconde nature qu’il avait acquise dans le pays des infidèles. Il lui demanda :

            — Est-ce qu’ils n’ont pas essayé de te convertir ?

            — Pas du tout …

            Aziz aurait voulu lui parler davantage d’eux, mais il ne voulait pas le contrarier. Néanmoins il lui demanda :

            — Est-il vrai que vous faites l’autopsie des cadavres ?

            — Oui, quand c’est nécessaire et aussi pour le bien de l’humanité !

            Dans son for intérieur Aziz remercia de nouveau le ciel qui lui avait donné de fuir, en ce jour lointain. Il dit à son frère :

            — Sans toutes ces circonstances imprévues, tu serais père depuis longtemps …

            Daoud répondit :

            — Je ne cesse d'y penser.

            Et il lui parla d’une famille turque, qui habitait Darb Qermez, les Raafat :

            — Peut-être voudront-ils, pour leur fille, d’un médecin qui revient de France !

            Ata el-Marâkîbi, devenu riche et respecté, leur apparut comme le médiateur parfait. Mais Daoud se vit opposer un refus des parents de la jeune fille en raison de son origine paysanne très modeste. Ses études, sa mise et sa profession ne purent ...

            fin de l'extrait (un peu brutal je trouve)
            Dernière modification par nadia77, 30 août 2006, 19h12.
            Je souhaite être tout ce que je suis capable de devenir. K.M.
            Je suis épuisée par la peine de mon pays.
            Je ne peux rien pour toutes ces femmes, mes soeurs de là-bas. D.K.

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