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Il se passe «quelque chose» à Alger.

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  • Il se passe «quelque chose» à Alger.

    Il se passe quelque chose



    Il se passe «quelque chose» à Alger. C'est avec scepticisme que l'on entend ce refrain depuis quelques semaines. Il ne s'agit pas de politique bien entendu. On sait tous, d'Alger à Tamanrasset, qu'en politique tout est figé depuis un «certain temps» et pour un temps incertain, selon la délicieuse précision d'un comique français. S'il se passe quelque chose en ce domaine, c'est comme d'habitude en secret ou dans quelques salons où l'on «décide».

    Ce quelque chose est plus concret, n'est pas caché, mais on a tendance à ne pas le voir par habitude du désenchantement. Il se rapporte au «centre-ville» historique d'Alger ou, pour faire court, les rues Didouche, Ben Mhidi et les environs. Deux grandes avenues où pas mal de rêves, de projets, de certitudes et d'illusions révolutionnaires ont déambulé, flâné et habité pleins d'esprits. C'était, dans les années soixante, soixante-dix et même un peu dans les années 80, un espace limité où l'on pensait grave, sérieux ou léger, très léger. On s'y croisait, on y mangeait et buvait, on dévorait des bouquins qu'on discutait sans fin. Et bien entendu, on y faisait aussi du shopping, on allait au cinéma. On y avait même des ciné-clubs où l'on a vu les meilleurs films du monde. Voilà, Alger n'était pas libre, il y avait un parti unique, une police politique, mais son centre-ville avait du charme. On «descendait» ou «on montait» à Alger, que l'on soit sérieux ou insouciant.

    Ce centre a commencé à s'affadir dans le milieu des années 80 et il est devenu dans les années 90 le reflet triste du pays. On le quitte avant le coucher du soleil. Ceux qui reviennent d'ailleurs et qui l'ont connu si intéressant s'étonnaient de le voir si vide. Ce centre a été presque abandonné. Dans l'Algérie «riche» de cette dernière décennie, les gens friqués et les nouveaux riches ont créé leur «centres» à eux, des coins bling-bling sans aucune histoire et en général moches. Pas de quoi faire oublier le vrai centre qui est passé du délaissement à un climat glauque où l'on n'ose pas se risquer le soir. Le centre vivant d'Alger est devenu ainsi pendant des années le triste révélateur de la perte d'un art de vivre. Il se passe quelque chose à Alger, disait-on. Il fallait donc aller, le soir, pour vérifier que ce ne sont pas des paroles en l'air. La ville semble en effet renaître, les terrasses de cafés sont ouvertes, de nouvelles apparaissent. Il y a même, grande nouveauté, un café-théâtre qui s'est ouvert et où des groupes de jeunes musiciens passent gratter leurs instruments dans un climat gai. C'est à côté d'un escalier transformé au fil des années en vespasienne et qu'on est surpris de trouver propre.

    Les murs aveugles pourraient d'ailleurs être «traités» par les jeunes des beaux-arts, histoire d'accompagner cette tentative de ramener la gaieté dans une ville devenue triste et ennuyeuse. Il faudrait que le métro se mette au diapason et cesse de fermer à 23 heures pour qu'on ait l'amorce d'une renaissance du centre-ville. C'est déjà bien. En attendant que la Promenade des Sablettes soit prête, Alger se redonne un centre. Il reste à vérifier que la vie va y revenir durablement. Et pas seulement durant les soirées du ramadhan.

    par M.Saadoune


    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    rien de propre à Alger

    un phénomène connu et étudié par socialoques, architectes et urbaniste, l'abandon du centre ville des cités qui se modernisent.

    les centres sont délaissés pour plusieurs raisons. Logements insalubres et circulation infernale. Les citoyens à l'aise préfèrent construire en banlieues prisées par les commerçants soucieux de mettre des parkings à la disposition de leurs clients.

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