Le roi Mohammed VI est rentré samedi au Maroc après un séjour privé à l'étranger, selon une source officielle, alors que le principal allié des islamistes au pouvoir a récemment sollicité son arbitrage pour mettre fin à une crise gouvernementale. Le souverain chérifien, en France depuis le 10 mai selon la presse locale, a présidé samedi à Rabat la cérémonie de fin d'année à l'école royale, où sont scolarisés le prince héritier Moulay Hassan et la princesse Khadija, a rapporté l'agence MAP. Ce retour était scruté par les médias locaux alors que le Maroc traverse une crise gouvernementale depuis la décision prise le 11 mai par le parti conservateur Istiqlal, principal allié des islamistes, de se retirer du gouvernement, une démarche ouvrant la voie à un remaniement voire à des élections anticipées. Après un échange téléphonique entre le souverain et le patron de ce parti, le maire de Fès (centre) Hamid Chabat, l'Istiqlal a toutefois rapidement mis sa décision en suspens, précisant attendre un "arbitrage" définitif du roi. "Nous attendons toujours son retour (...) et nous n'avons pas changé de position", a réaffirmé mardi à l'AFP Adil Tchikitou, député et membre du Conseil national de l'Istiqlal. Selon plusieurs journaux, Mohammed VI, s'appuyant sur la nouvelle Constitution adoptée en 2011 dans le contexte du Printemps arabe, pourrait néanmoins décider de ne pas intervenir dans ce conflit "entre acteurs politiques". Le gouvernement est emmené depuis début 2012 par les islamistes du Parti justice et développement (PJD). Le PJD, cantonné des décennies dans l'opposition, avait remporté quelques semaines plus tôt un succès historique aux législatives. Mais, faute de majorité, son chef Abdelilah Benkirane avait dû former une coalition hétéroclite avec trois autres formations, dont l'Istiqlal, le parti de l'indépendance. Le blocage actuel fait craindre un retard dans la mise en oeuvre de réformes sociales à haut risque que le Maroc doit entreprendre pour améliorer sa situation économique et financière alors que le déficit public a dépassé les 7% du PIB l'an dernier.
Ennahar 16 juin
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