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hommage à la diva du hawzi Fadhila Dziria

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    Hommage à Fadhila Dziria à la bibliothèque multimédia : L’élégance algéroise de la diva du hawzi

    L’établissement Arts et culture de la wilaya d’Alger, à l’initiative de l’association « Ahbab Fadhila Dziria » que dirige actuellement la nièce de la chanteuse, a organisé dimanche dernier un vibrant hommage à la diva du hawzi dont la talentueuse interprétation, même après l’apparition de nouvelles générations d’interprètes, reste inimitable car jamais une d’entre elles n’a pu égaler son style si particulier.
    Qui se souvient de la belle époque où l’écran de notre téléviseur, en noir et blanc, diffusait des concerts improvisés dans le patio d’un célèbre palais d’architecture mauresque, comme il en existe quelques-uns dans la ville d’Alger ? Même si la sonorisation n’était pas bonne et les images un peu floues, la cantatrice algérienne, figure de proue du hawzi, apparaissait entourée de jeunes chanteuses et de musiciennes en tenue de fête typiquement algéroise.
    C’était une dizaine d’années après l’indépendance, l’imperceptible nostalgie de ce temps aigre-doux nous revient en revoyant le visage affectueux de celle que l’on surnommait Fadhila Dziria avec une certaine déférence, une silhouette habillée de son kaftan, le karakou avec saroual doré, coiffée et de son khit erroh qu’elle arborait fièrement sur le front, une femme qui emplissait de ces chants à la voix chaude et assurée les soirées après le f’tour du ramadhan.
    L’établissement Arts et culture de la wilaya d’Alger, à l’initiative de l’association « Ahbab Fadhila Dziria » que dirige actuellement la nièce de la chanteuse, a organisé dimanche dernier un vibrant hommage à la diva du hawzi dont la talentueuse interprétation même après l’apparition de nouvelles générations d’interprètes, reste inimitable car jamais une d’entre elles n’a pu égaler son style si particulier.
    Un hommage qui nous a permis de faire une halte dans la mémoire et un flash-back dans le temps, le temps de se rappeler au bon vieux souvenir de la disparue née un certain 25 juin 1917, soit il y a quelque 96 années, un prodigieux saut dans le temps.
    L’association œuvre depuis presque une décennie à la valorisation du patrimoine musical algérien, celui que nous a légué justement notre chanteuse à l’aura inoubliable, un legs précieux que son initiatrice veut sauvegarder de l’oubli et qui fait intrinsèquement partie de l’histoire de l’Algérie puisqu’elle a programmé en ce jour des activités culturelles comme l’exposition de photographies inédites de l’artiste que l’on voit descendre d’un avion pour effectuer une tournée en France, la projection de ce documentaire de la RTA qui retrace tout parcours de l’artiste, ces morceaux de musique chaâbie interprétés par un jeune chanteur qui manie bien sa guitare ou encore cette petite conférence où il a été question de rappeler à l’auditoire la stature exceptionnelle en son temps de Fadhila Dziria.
    Si l’évocation du nom de la chanteuse peut susciter une réaction de la part de quelques personnes, le souvenir de sa prestigieuse carrière d’interprète féminin du hawzi semble s’estomper alors qu’un simple retour sur la vie de l’une des figures les plus marquantes de la chanson traditionnelle citadine peut nous éclairer sur tout un pan historique de la capitale et nous renseigner surtout sur le destin de ces femmes qui ont su briser des tabous en osant s’affirmer, seules contre tous, parce qu’elles avaient une foi et de l’amour pour l’art qu’elles pratiquaient en dehors des conventions sociales et ce, en pénétrant l’univers clos des artistes, celui des hommes. En effet rien ne prédisposait la jeune Fadhila Madani, née dans une famille conservatrice à Djenan Beit El Mel du côté de Notre-Dame d’Afrique, à la chanson si ce n’est le remariage de sa mère qui donnera après son unique sœur Goucem — une musicienne talentueuse et qui devait l’accompagner toute sa vie — naissance à trois autre enfants : deux autres sœurs et un frère Amar.
    Fadhila gardera une petite blessure sans en être profondément affectée car elle se tourne désormais vers sa nouvelle passion. Elle est subjuguée par la voix de la grande cheikha Yamna Ben El Hadj El Mehdi alors au sommet de sa carrière, elle se met à chanter et ne tarde pas à être remarquée dans une émission de Radio Alger animée par Hachelaf et Djilali Haddad qui lui composeront plus tard sur le modèle classique beaucoup de chansons.
    Mais c’est un certain Mustapha Kechkoul, discothécaire à la Radio, qui se chargera de son initiation à la musique. Il fallait lui souffler les paroles pendant les enregistrements car Fadhila était analphabète.
    La carrière de la chanteuse commence à se préciser avec quelques succès au point où elle devient quarante ans plus tard le soutien majeur de sa famille. Mariée à l’âge de 13 ans à un chômeur, qui en avait trente, elle donne naissance à une fille qui ne vécut pas.
    Sa mésentente avec son mari, qui décédera, la pousse à fuguer à Paris en 1935, elle commence à chanter au cabaret El Djazair du Asri (moderne) et fait la connaissance de Abdelhamid Ababsa mais sa mère la fait revenir en Algérie.
    Fadhila imperturbable et découvrant un public qui acclame ses chansons, poursuit le chemin qu’elle s’était choisi, en se produisant pendant le ramadhan au Café des Sports dans la Basse Casbah. Elle s’initie quelque temps au théâtre et rencontre Mustapha Skandrani qui aura une grande influence sur elle et l’introduit surtout dans le cercle musical de l’Algérois, elle entre alors dans le groupe de Meriem Fekkai. Mais la vraie gloire, elle la connaîtra en 1949 en enregistrant son premier disque chez Pacific avec le titre Mal Hbibi Malou.
    C’est alors que Mahieddine Bachetarzi l’engage pour animer la partie concert de ses tournées, elle joue en tant que comédienne des rôles secondaires dans les pièces Ma yenfaâ ghir Essah ou Dawlette Enissa entre autres.
    Mais elle quitte les planches pour retrouver sa véritable passion en faisant sortir un nouveau succès Ana Toueiri que lui a écrite Hachelaf. Femme généreuse, affable et pleine de bonté, Fadhila Dziria était aussi une grande patriote, elle s’était engagée dans la guerre de Libération par la collecte de fonds qui lui vaudra un emprisonnement à Serkadji.
    A sa sortie de prison, elle forme son propre orchestre musical s’entourant de sa sœur, Reinette Daoud, dite l’Oranaise, et de sa nièce Assia. Elle mourut un samedi 6 octobre 1970 en son domicile de la rue Asselah Hocine et fut enterrée au cimetière El Kettar.
    Lynda Graba
    EL MOUDJAHID
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