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Le jour du grand danger : Risque de guerre civile en Egypte

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  • Le jour du grand danger : Risque de guerre civile en Egypte

    Aujourd'hui, un jour dangereux en Egypte avec des manifestations et des contremanifestations dont on appréhende le dérapage vers la violence voire la guerre civile.

    Au cours de ces derniers jours, les confrontations entre partisans et adversaires du président Mohamed Morsi ont fait sept morts. Trois personnes ont été tuées vendredi, dont un jeune américain de 21 ans, Andrew Pochter, qui travaillait pour une organisation non-gouvernementale. Des locaux du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), vitrine politique des Frères Musulmans, ont également été attaqués par des manifestants hostiles dans plusieurs localités du Delta. En l'absence de toute perspective d'issue politique, c'est le bras de fer. Chacun rassemble ses troupes, les opposants tiennent la Place Tahrir, les défenseurs de Morsi, occupent une place jouxtant la Mosquée Rabi'a al-Adawiya où ils étaient venus par milliers, vendredi, pour la deuxième fois en une semaine. Les premiers veulent dégager Morsi en lançant le «tamarod», la rébellion, les seconds le défendent sous le slogan «la légitimité est une ligne rouge». La rue «révolutionnaire» contre un président élu, il y a tout juste une année. Un bras de fer aux conséquences redoutées qui a suscité des fortes mises en garde de l'armée et d'Al Azhar. Les opposants, faisant valoir la collecte de plus de 20 millions de signatures, veulent faire «dégager» Mohamed Morsi en faisant jouer la rue et imposer une élection présidentielle anticipée. Des rassemblements sont prévus devant le palais présidentiel à l'appel d'une coalition hétéroclite, unie dans son rejet de la «frérisation» de l'Etat. On y trouve des opposants libéraux, laïcs, de gauche, mais également des notables et des affairistes de l'ancien régime qui continuent de vaquer à leur occupation grâce à la clémence de la justice.

    DE «L'ETAT PROFOND» AU RISQUE DE CHAOS

    Le système judiciaire, très largement phagocyté par les hommes de l'ancien régime, aura réussi à entraver l'action de Mohamed Morsi en lui faisant endosser l'état de paralysie. Certains n'hésitent pas à faire le parallèle avec la Turquie en parlant «d'Etat profond» qui bloque l'action du président élu. Mais celui-ci a manqué de sens politique en choisissant de répondre par des ukases et des actions autoritaires au blocage, réel, de cet «Etat profond».

    Le bilan d'une année de mandat est peu reluisant, l'Egypte se trouve plus que jamais plongée dans une crise politique. Les opposants paraissent tabler, un peu trop, sur les militaires. Mais ces derniers savent qu'ils n'ont rien à gagner à prendre en charge le pouvoir dans un climat et un contexte aussi tendu. Ils y seront peut-être contraints si le basculement dans les violences prend une proportion de guerre civile.

    Les Frères Musulmans, soutenus par d'autres organisations islamistes, ont signifié qu'ils ne permettront pas un «coup d'Etat».

    L'armée, qui s'est déployée pour protéger des «installations vitales», a signifié qu'elle ne laisserait pas les choses dériver. Les Egyptiens appréhendent la situation et font des stocks. C'est la ruée générale vers les stations-service pour s'approvisionner en carburant. Mohamed Morsi a appelé mercredi au dialogue en soulignant que la polarisation entre deux camps mettait l'Egypte dans un risque de «chaos» et de «paralysie». L'appel n'a pas été entendu. Place à la rue, à la bataille des places. Les égyptiens retiennent leurs souffles
    le quotidien d'oran
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