Biographie de : Mourad Zimu
Mourad Zimu est né dans un village de Kabylie, Achallam (Commune d’Ifigha, Daïra d’Azazga, wilaya de Tizi-Ouzou) le 2 janvier 1970. Après des études à Azazga sanctionnées par l’obtention d’un baccalauréat en 1989, Mourad Zimu entreprend des études de sociologie à l’université d’Alger. Sa licence en poche, il rejoint le département de langue et culture amazighes de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou pour y préparer un magistère. C’était en 1995.
Dans les différentes interviews qu’il a donné à la presse ou lors des émissions auxquelles il été convié, Mourad Zimu n’a jamais manqué l’occasion de rendre un hommage particulier à son frère Moh Welhadj qui lui a permis de toucher à sa première guitare d’où sont sorties ses premières notes de musique qu’il a crées. Mais la vraie carrière de Mourad Zimu commence à l’université de Tizi-Ouzou. Son passage dans ce milieu mythique a joué dans le choix de sa voie artistique. C’est durant cette période qu’il rencontra Si Moh, Meziane Kezzar et toute la bande du Club Scientifique du département amazigh.
D’une discrétion absolue, effacé, presque timide, Mourad Zimu entame sa carrière artistique en 1997 avec un album, « Ijeǧǧigen n tsusmi » (Les fleurs du silence), connu seulement des intimes puisqu’il n’a jamais été diffusé. Il faut attendre 2001 pour que sorte un premier album, Salupri, chez Tafsut Edition (Tizi-Ouzou). C’est durant cette même période que Mourad Zimu atterrit à Paris pour y poursuivre des études doctorales en sociologie. Après un certain succès du premier album, Mourad Zimu enregistre « Maɛlic tant pis », un album qui sort en 2004 chez Belda Diffusion (Alger). Le troisième album, Apipri kan, sort en 2007 chez Izem Pro (Tizi-Ouzou) et un quatrième en chantier.
Mourad Zimu n’est pas seulement chanteur. Il touche, pour ainsi dire, à plusieurs domaines mais tous ont un rapport avec l’écriture, la création. Ainsi, il fonda et anima Tira, le magazine culturel du club scientifique entièrement en tamazight. Mourad Zimu était membre du comité de rédaction de la revue d’études amazighes ANADI. Il a été aussi producteur et animateur d’émissions culturelles à la radio kabyle Chaîne II durant 4 années. Il a aussi à son actif un recueil de nouvelles en tamazight intitulé Tikli édité par le HCA en 2004. Mourad Zimu collabore régulièrement à la revue Tamazight Tura, revue éditée par le HCA entièrement en tamazight et est auteur de plusieurs chroniques et nouvelles qu’il compte publier incessamment.
Mourad Zimu a été aussi lauréats de plusieurs festivals de poésie et de chanson, à l’exemple du Festival Youcef Oukaci, du Festival de la chanson kabyle moderne, des Poésiades de Béjaïa.
Imprégné de l’œuvre de Si Moh, d’Ameziane Kezzar, de Brassens, de Mohand Ouyahia et de Renaud … Mourad Zimu ne cesse d’innover, ce qui lui donne un cachet propre à lui, une sorte de signature, presque un courant artistique original.
Source : www.mouradzimu.net
Le couscous de tante Malha
Là où j'entendais parler de couscous
Enterrement ou mariage
Je me souviens,
j'en ai mangé des tas
Mais il n'avait pas de saveur
Pas la saveur de celui que roule
Que roule tante Malha
J'ai goûté Le Couscous au bœuf
A table pendant les fêtes ;
Combien d'assiettes avalées!
Mais crénom, il n'avait pas de saveur
Pas la saveur de celui que roule
Que roule tante Malha
J'ai goûté le Couscous des riches
Avec des cuillères en argent
Que de viandes j'ai dévorées
Pourtant, il n'avait pas de saveur
Pas la saveur de celui que roule
Que roule tante Malha
J'ai goûté le Couscous des Imazighen
Avec du lait caillé, du petit lait, de la bière
Ils nous l'ont fait manger avec des fourches "berbères"
Nonobstant, il n'avait pas de saveur
Pas la saveur de celui que roule
Que roule tante Malha
J'ai goûté le couscous du Parti
Juste une petite louche
Le bouillon était : « un seul peuple »
Néanmoins, il n'avait pas de saveur
Pas la saveur de celui que roule
Que roule tante Malha
J'ai goûté le couscous des moudjahid
Quand la guerre a cessé
Le bouillon était : « armée de libération »
Par ma patrie, il n'avait pas de saveur
Pas la saveur de celui que roule
Que roule tante Malha
J'ai goûté le couscous des zaouïas
A l'huile de baraka
Au bouillon de bénédictions
Par ma foi, il n'avait pas de saveur
Pas la saveur de celui que roule
Que roule tante Malha
Vous tous qui étuvez le couscous
Étuvez comme il vous plaira
Les marmites ne font pas la gloire.
Voyez plutôt s'il a de la saveur
A l'égal de celui que roule
Que roule ma tante Malha
A l'égal de celui que roule
Que roule votre tante Malha
Commentaire