qui n'a jamais vécu ces moments où on perd toute notion du temps, les événements s'enchainent, on cours comme un forcené dans l’espoir d'y mettre un peu d'ordre... de vouloir essayer de contrôler l’incontrôlable, et puis, arrivant à la limite du supportable, notre corps nous fait défaut, il nous lâche et on se retrouve incapable de prendre les décisions les plus futiles.
ca m'est arrivé hier... du balcon je faisais face à un somptueux couché de soleil qui recouvrait le toit de la ville de son rideau couleur or rougeâtre, la tête lourde de pensées insensées, les paupières encore plus lourdes que du plomb, ...les ruelles de la cité me racontaient des tas de choses vécues, les arbres sous lesquelles nous jouions aux docteurs, le bout de terre plate qui abritait des parties de foot où des centaines de but étaient marqués, les cimes d'arbres témoins des vestiges de la foret désormais à peine visibles de derrière une rangée d'immeuble en béton laid et étouffant, je me surprenais à sourire quand les murs de la ville m'évoquaient les conneries que nous faisions moi et les copains.
je suis resté longtemps comme ca ...dans la position de l'homme qui réfléchit, le regard perdu dans le décors ... ma tête reposait sur mon poing fermé qui écrasait ma joue, quand la douleur qui s'était faite invisible jusqu’alors devint subitement insupportable , je sortis de ma ballade dans le passé en gémissant, les quelques os qui soutiennent mon dos accompagnèrent de leur craquement l'étirement que j'exécutais, je me suis levé, me suis dirigé vers la porte quand un homme qui traversait la rue tout en bas avec une démarche étrangement calme attira mon attention, je le suivis du regard jusqu’à ce qu'il disparaisse de mon champs de vision.
je le connaissais, sa façon de se déplacer, sa casquette bleue me disaient quelque chose, une silhouette floue se dessina dans ma tête, quelques bribes d'images grises, des voix lointaines, une canne à pèche, des rires, voilà on y est...
l'homme était un voisin, parmi les plus anciens dans le quartier, il vivait aux rez-de-chaussée avec sa grand-mère, Messaouda et le fils de cette dernière marié et père de deux enfants.
Khalti messaouda était une de ces vieilles dames qui arboraient fièrement leur habille traditionnel algérois, fille de la Casbah, ayant vécu une partie de sa vie (peut être la plus importante) pendant la colonisation, elle portait toujours un serouel loubia jaune, un foulard rouge brique qui cachait en partie son crane semi- désert et un gilet qui était sensé être serré... son visage ridé et sa peau pendante sur laquelle la fente qui lui servait de bouche nous lançait des jurons avec toujours ce même regard terrifiant à moi et aux copains quand nous faisions atterrir notre ballon dans son jardin mal entretenu...
on a longtemps partagé notre vie de mômes avec cette famille à peu près comme les autres...et puis vint le jour où elle nous a quitté, son fils l'a pleuré, ca oui il en a versé des larmes, mais ses mauvaises habitudes sont revenues à peine quelques semaines après son enterrement, je me rappel qu'un matin, en rentrant de l'école, j'entendis un cri aigu quand la voisine du Rez de chaussé surgit de la cage d’escalier, pieds-nus avec sa main sur son visage ensanglanté son mari voulant la rattraper effaré, il s'est expliqué plus tard avec les voisins (dont mon père) en disant qu'il ne savait pas que dans le sachet avec lequel il lui a frappé le visage, il y avait une boite de tomate en conserve (ta3 kilou en plus).
le petit fils de khalti messaouda lar y"rhamha quant à lui n'a pas versé de larme. enfin, pas devant nous...il est de nature tellement mélancolique et calme qu'il donne l’impression d'être triste, tout le temps, j'appris plus tard qu'il l'était vraiment et que ce n'était pas qu'une simple impressionné.
les jours et les années passèrent, j'ai perdu Hamid de vu, il avait l'habitude de porter un shangaï, je le croisais le soir alors qu'il revenait de la pèche, mais sans que je ne m'en aperçoive, il est sorti de mon quotidien. quelque temps après, il m'avait servi une pizza au fastfood du coin, toujours aussi peu bavard...
j'appris plus tard qu'il avait été chassé de la maison qu'il occupait avec son oncle et sa famille, la maison était celle de sa grand mère pourtant qui sur son lit de mort avait fait jurer à son fils de toujours prendre soin de lui...je l'ai vu une fois entrain de pénétrer ce qui était avant un magasin abandonné, son nouveau domicile peut être.
quand je l'ai apériteur hier, c'est toute une page de mon passé dont il faisait partie qui me revenait, doux mélange savoureux de tristesse et de nostalgie...., j'ai couru demander à ma mère de ses nouvelles, assise à faire de la broderie éclairé par l'apaisante lueur d'une veilleuse, elle déposa l'aiguille, frotta ses yeux et s'appuya contre le coussin:
- le pauvre Hamid, tu savais qu'il est plus âgé que moi? non?! eh bien, sa mère l'a mis au monde en pleine nature, les soldats français avaient encerclé le village et elle et son mari accompagnés par Ma messaouda lah yérham'ha ont fuit avec un groupe d'autre villageois, puis ils ont été obligés de se séparer des autres, eux trois devaient accueillir Hamid pour ses premières bouffés d'air frais en pleine foret.
sa mère lah yerhamha est morte après l'avoir enfanté, sur place son père le pris et s'éloigna du corps de sa défunte femme transpirante , Ma messaouda l'a suivi craignant le pire et l'a rattraper avec qu'il ne commette l'irréparable.
- pourquoi a t-il voulu le tuer? -demandais-je en essayant de cacher ma stupeur-
- à cause des soldats français, c'était un moudjahid, il savait que les soldat allaient faire pression sur sa mère avec son bébé à l'aide des harkis. par la suite, c'est sa grand mère qui l'a élevé, son père vit à Alger, il s'est remarié, et a une grande maison - elle marqua une pause, j'ai gardé un visage implacable mais mon cœur restais serré la larme voulait s'échapper en me brulant les yeux, par chance je n'en laissais rien paraitre à la vénérable dame brodeuse-
- récemment... -reprit t-elle en continuant de vérifier le bout de tissus qu'elle avait entre les mains - son père a envoyé quelques uns de ses fils le chercher après qu'il ait appris qu'il s'est fait jeter de la maison, ils sont venus et lui ont expliqué que sa place était avec eux, qu'il pouvait avoir une maison à lui, se marier... il a refusé. -j'allais aussi demander pourquoi un tel choix, mais la réponse était évidente-.
il y a l'autre voisine qui a voulu lui trouver une femme, elle y est parvenue, mais l'épouse de son oncle (celle qui se faisait taper par son mari) est allée la voir et l'en a empêché, en provoquant un scandale, une autre lui offrait le repas du ftour pendant le ramadan de l'an dernier, tout les soirs, à l'heure de la rupture du jeune, il se mettait devant chez elle. sa tente est une fois de plus parti voire la dame charitable pour la dissuader de continuer à le nourrir, celle ci lui a aurait répondu: je fais ce que je veux chez moi.
ca m'est arrivé hier... du balcon je faisais face à un somptueux couché de soleil qui recouvrait le toit de la ville de son rideau couleur or rougeâtre, la tête lourde de pensées insensées, les paupières encore plus lourdes que du plomb, ...les ruelles de la cité me racontaient des tas de choses vécues, les arbres sous lesquelles nous jouions aux docteurs, le bout de terre plate qui abritait des parties de foot où des centaines de but étaient marqués, les cimes d'arbres témoins des vestiges de la foret désormais à peine visibles de derrière une rangée d'immeuble en béton laid et étouffant, je me surprenais à sourire quand les murs de la ville m'évoquaient les conneries que nous faisions moi et les copains.
je suis resté longtemps comme ca ...dans la position de l'homme qui réfléchit, le regard perdu dans le décors ... ma tête reposait sur mon poing fermé qui écrasait ma joue, quand la douleur qui s'était faite invisible jusqu’alors devint subitement insupportable , je sortis de ma ballade dans le passé en gémissant, les quelques os qui soutiennent mon dos accompagnèrent de leur craquement l'étirement que j'exécutais, je me suis levé, me suis dirigé vers la porte quand un homme qui traversait la rue tout en bas avec une démarche étrangement calme attira mon attention, je le suivis du regard jusqu’à ce qu'il disparaisse de mon champs de vision.
je le connaissais, sa façon de se déplacer, sa casquette bleue me disaient quelque chose, une silhouette floue se dessina dans ma tête, quelques bribes d'images grises, des voix lointaines, une canne à pèche, des rires, voilà on y est...
l'homme était un voisin, parmi les plus anciens dans le quartier, il vivait aux rez-de-chaussée avec sa grand-mère, Messaouda et le fils de cette dernière marié et père de deux enfants.
Khalti messaouda était une de ces vieilles dames qui arboraient fièrement leur habille traditionnel algérois, fille de la Casbah, ayant vécu une partie de sa vie (peut être la plus importante) pendant la colonisation, elle portait toujours un serouel loubia jaune, un foulard rouge brique qui cachait en partie son crane semi- désert et un gilet qui était sensé être serré... son visage ridé et sa peau pendante sur laquelle la fente qui lui servait de bouche nous lançait des jurons avec toujours ce même regard terrifiant à moi et aux copains quand nous faisions atterrir notre ballon dans son jardin mal entretenu...
on a longtemps partagé notre vie de mômes avec cette famille à peu près comme les autres...et puis vint le jour où elle nous a quitté, son fils l'a pleuré, ca oui il en a versé des larmes, mais ses mauvaises habitudes sont revenues à peine quelques semaines après son enterrement, je me rappel qu'un matin, en rentrant de l'école, j'entendis un cri aigu quand la voisine du Rez de chaussé surgit de la cage d’escalier, pieds-nus avec sa main sur son visage ensanglanté son mari voulant la rattraper effaré, il s'est expliqué plus tard avec les voisins (dont mon père) en disant qu'il ne savait pas que dans le sachet avec lequel il lui a frappé le visage, il y avait une boite de tomate en conserve (ta3 kilou en plus).
le petit fils de khalti messaouda lar y"rhamha quant à lui n'a pas versé de larme. enfin, pas devant nous...il est de nature tellement mélancolique et calme qu'il donne l’impression d'être triste, tout le temps, j'appris plus tard qu'il l'était vraiment et que ce n'était pas qu'une simple impressionné.
les jours et les années passèrent, j'ai perdu Hamid de vu, il avait l'habitude de porter un shangaï, je le croisais le soir alors qu'il revenait de la pèche, mais sans que je ne m'en aperçoive, il est sorti de mon quotidien. quelque temps après, il m'avait servi une pizza au fastfood du coin, toujours aussi peu bavard...
j'appris plus tard qu'il avait été chassé de la maison qu'il occupait avec son oncle et sa famille, la maison était celle de sa grand mère pourtant qui sur son lit de mort avait fait jurer à son fils de toujours prendre soin de lui...je l'ai vu une fois entrain de pénétrer ce qui était avant un magasin abandonné, son nouveau domicile peut être.
quand je l'ai apériteur hier, c'est toute une page de mon passé dont il faisait partie qui me revenait, doux mélange savoureux de tristesse et de nostalgie...., j'ai couru demander à ma mère de ses nouvelles, assise à faire de la broderie éclairé par l'apaisante lueur d'une veilleuse, elle déposa l'aiguille, frotta ses yeux et s'appuya contre le coussin:
- le pauvre Hamid, tu savais qu'il est plus âgé que moi? non?! eh bien, sa mère l'a mis au monde en pleine nature, les soldats français avaient encerclé le village et elle et son mari accompagnés par Ma messaouda lah yérham'ha ont fuit avec un groupe d'autre villageois, puis ils ont été obligés de se séparer des autres, eux trois devaient accueillir Hamid pour ses premières bouffés d'air frais en pleine foret.
sa mère lah yerhamha est morte après l'avoir enfanté, sur place son père le pris et s'éloigna du corps de sa défunte femme transpirante , Ma messaouda l'a suivi craignant le pire et l'a rattraper avec qu'il ne commette l'irréparable.
- pourquoi a t-il voulu le tuer? -demandais-je en essayant de cacher ma stupeur-
- à cause des soldats français, c'était un moudjahid, il savait que les soldat allaient faire pression sur sa mère avec son bébé à l'aide des harkis. par la suite, c'est sa grand mère qui l'a élevé, son père vit à Alger, il s'est remarié, et a une grande maison - elle marqua une pause, j'ai gardé un visage implacable mais mon cœur restais serré la larme voulait s'échapper en me brulant les yeux, par chance je n'en laissais rien paraitre à la vénérable dame brodeuse-
- récemment... -reprit t-elle en continuant de vérifier le bout de tissus qu'elle avait entre les mains - son père a envoyé quelques uns de ses fils le chercher après qu'il ait appris qu'il s'est fait jeter de la maison, ils sont venus et lui ont expliqué que sa place était avec eux, qu'il pouvait avoir une maison à lui, se marier... il a refusé. -j'allais aussi demander pourquoi un tel choix, mais la réponse était évidente-.
il y a l'autre voisine qui a voulu lui trouver une femme, elle y est parvenue, mais l'épouse de son oncle (celle qui se faisait taper par son mari) est allée la voir et l'en a empêché, en provoquant un scandale, une autre lui offrait le repas du ftour pendant le ramadan de l'an dernier, tout les soirs, à l'heure de la rupture du jeune, il se mettait devant chez elle. sa tente est une fois de plus parti voire la dame charitable pour la dissuader de continuer à le nourrir, celle ci lui a aurait répondu: je fais ce que je veux chez moi.
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