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Les femmes du Maghreb craignent une régression de leurs droits

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  • Les femmes du Maghreb craignent une régression de leurs droits

    Si le Printemps arabe se voulait une promesse de changements d'envergure, les sociétés maghrébines répondent encore de manière insuffisante aux requêtes d'égalité en matière de droits pour les femmes.

    Et selon les participants réunis lors d'une récente conférence organisée à Casablanca consacrée à la question des droits des femmes, il reste encore énormément à faire pour mettre un terme aux discriminations sexuelles dans la région.

    "Contrairement à ce qu'on avait espéré lors du Printemps arabe, nous avons perdu les quelques acquis obtenus auparavant'', a déclaré Nafissa Lahrache, présidente de l'Association algérienne de la femme, lors de ce forum organisé du 14 au 16 juin.

    Il s'agissait de la seconde rencontre organisée sur ce thème par la Fédération marocaine de la ligue démocratique des Droits des Femmes (FLDDF) et par l'Entité des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes ("ONU Femmes").

    Le Printemps arabe était avant tout un projet de changement vers plus de démocratie et de justice sociale à travers toute la région, a expliqué à Magharebia la présidente de la FLDDF Fouzia Assouli.

    ''Les femmes comme les jeunes et toutes les composantes de la société ont tous manifesté pour le droit, l'égalité, l'équité, la justice et la démocratie'', a-t-elle indiqué.

    Les femmes ont le droit de se poser des questions sur le devenir de l'égalité entre les sexes et leur inquiétude est légitime, a ajouté Assouli.

    Cette rencontre a été l'occasion pour les militants et pour les organisations féminines de discuter des réussites et des échecs recensés dans la lutte régionale en faveur des droits de l'Homme.

    Après le Printemps arabe, la femme maghrébine n'est toujours pas parvenue à arracher les droits escomptés et espérés par tous les mouvements féministes, a affirmé Nivine Abdelfettah, avocate et actrice politique en Libye.

    Les participantes à ce forum ont unanimement reconnu que le chemin du changement est encore long pour pouvoir réaliser les aspirations des sociétés, notamment celles des femmes et des jeunes, qualifiant ces derniers de principal moteur du changement en Afrique du Nord.

    A cet effet, il est important de renforcer les énergies des mouvements de femmes au sein des organisations et associations non gouvernementales, des partis politiques et des syndicats, a souligné Leila Rhiwi, représentante régionale des Nations Unies.

    Lors du premier forum qui avait été organisé par la FLDDF, une chercheuse tunisienne en religion comparée avait préféré se référer au "Mouvement arabe" plutôt qu'au "Printemps Arabe". Un choix délibéré, avait indiqué Amal Karami, qui avait expliqué ne pas avoir encore assisté à un Printemps arabe.

    "Il y a un différend majeur dans la rue tunisienne entre les courants salafistes et modernistes", avait-elle expliqué lors de cette conférence qui s'était tenue au mois d'avril à Casablanca.

    "Il existe de nombreux discours qui prennent la direction d'une islamisation de l'Etat. Il y a des tentatives qui visent à détruire les avancées que les femmes ont obtenu au travers des décennies", avait dit la chercheuse.

    Et ce sont les femmes qui paient le prix de ce plan wahhabite, avait ajouté Karami.

    Une femme membre de l'ONG libyenne "Nisaa Quadimoon" (Les femmes arrivent) avait alors livré une image encore plus pessimiste.

    "Malheureusement, la situation des femmes en Libye est devenue désastreuse", avait indiqué Madiha al-Naas. "Malgré l'échec des mouvements religieux lors des élections, tout cela s'est propagé à travers la société et domine la vie au quotidien."

    "Il y a des plans visant à évincer les femmes libyennes, à les marginaliser et à réduire leur rôle. C'est malheureux parce que les aspirations des femmes à améliorer leur situation tragique étaient grandes sous l'ancien régime", avait ajouté al-Naas.

    Les femmes "attendaient avec impatience de plus grandes opportunités", avait précisé la militante libyenne, "elles ont au contraire perdu celles dont elles jouissaient alors".

    Source: Magharebia
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