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Les liens terroristes menacent la Tunisie

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  • Les liens terroristes menacent la Tunisie

    Le terrorisme est un phénomène nouveau en Tunisie. Après l'assassinat d'un important leader politique, la découverte de caches d'armes dans le désert, la mise en place de camps par les extrémistes armés dans les régions forestières reculées et des explosions de bombes artisanales tuant et mutilant des soldats tunisiens, beaucoup se demandent si al-Qaida a trouvé un nouveau refuge dans un pays autrefois pacifique.

    Magharebia a rencontré Bassel Torjeman, spécialiste tunisois du terrorisme et des groupes salafistes au Maghreb, pour en apprendre plus sur la crise qui couve.

    Magharebia : Qui finance ces groupes terroristes en Tunisie et dans le Grand Maghreb ?

    Bassel Torjeman : L'une des questions délicates qui préoccupent les pays dans lesquels le terrorisme s'est répandu… concerne précisément ces sources de financement, notamment au vu des mécanismes qui ont été mis en place au niveau international pour empêcher l'argent de parvenir à ces groupes. Bien que de nombreuses années se soient écoulées depuis la mise en place de ces restrictions internationales, l'argent afflue encore, en immenses quantités, vers les groupes terroristes dans le monde entier.

    Quant au Maghreb, et à la Tunisie en particulier, où ces groupes terroristes et salafistes jihadistes se procurent-ils leur argent ?

    Un simple calcul permet de voir que le coût du déplacement des membres d'Ansar al-Sharia venus de différentes régions de Tunisie, la location de bus pour se rendre à leur congrès à Kairouan, et d'autres frais d'organisation de ce rassemblement (auquel cinquante mille d'entre eux étaient attendus) représentent plus d'un million de dinars tunisiens (464 391 euros). Une somme très importante pour n'importe quel parti ou groupe souhaitant organiser un congrès.

    Les sources de financement sont variées. Celui-ci se fait dans les mosquées et dans les rues, par des ventes de livres et des dons non contrôlés, dont les agences de l'Etat ont certes connaissance, mais sur lesquelles elles ferment les yeux, bien que ces activités soient illicites.

    Un autre moyen consiste à transférer de l'argent d'un pays à un autre, en utilisant des moyens frauduleux. S'y ajoutent la zakat et les aumônes, qui sont considérées comme la première source de financement des groupes terroristes. Il est difficile d'en savoir les montants, de connaître les sources ou de savoir où ces sommes sont dépensées…

    Si nous voulons parler de manière plus sérieuse, selon les sources du ministère tunisien de l'Intérieur, le nombre de Tunisiens ayant rejoint le groupe terroriste Jabhat al-Nusra pour aller combattre en Syrie est de huit cents.

    Ce chiffre est très différent des chiffres indiqués par les médias, notamment au vu de l'augmentation du nombre de prisonniers détenus par le régime syrien et le nombre de Tunisiens tués, qui dépasse largement la centaine.

    Le transport de centaines de combattants par avion et la remise d'argent de poche jusqu'à ce qu'ils aient atteint les points de rassemblement situés le long de la frontière turco-syrienne nécessitent des centaines de milliers de dinars.

    Je ne pense pas que cet argent vienne de dons et de subventions en espèces.

    Sans exagération, l'argent nécessaire au transport de ces personnes est estimé à des millions de dinars. Une telle somme ne peut provenir de dons et de trafics…

    Les groupes terroristes bénéficient d'un argent facile : ils n'ont pas besoin de déployer de grands efforts pour l'obtenir. Cela montre qu'ils disposent de sources de revenus fixes et garanties…

    Mettre à jour les sources de financement des groupes terroristes et tarir ces sources ne peut être fait par un seul pays. Cela nécessite un effort international sincère pour en garantir le succès, et exige un suivi permanent pour empêcher que cet argent ne tombe entre les mains de ces groupes.

    Les efforts de la Tunisie destinés à contrôler les sources de financement de ces groupes sont manifestement insuffisants et ont besoin d'une décision politique qui ne semble pas venir.

    Magharebia : Les États du Maghreb sont-ils équipés pour lutter contre le terrorisme et l'extrémisme ?

    Torjeman : Lutter contre le terrorisme n'est pas qu'une question de moyens. Bien que les capacités logistiques, militaires et sécuritaires soient importantes, cette lutte relève d'une décision claire, explicite, souveraine et politique. Elle implique de s'engager dans une bataille pour l'éliminer et le détruire. Nous sommes en droit de nous demander si le gouvernement avait l'intention de lutter contre des groupes terroristes, ou si ces derniers ont contraint le gouvernement à se lancer dans la bataille en lançant l'assaut contre les forces de sécurité dans le Jebel Chaambi.

    Les affrontements avec les groupes terroristes en Tunisie ne sont pas un phénomène nouveau. Depuis longtemps, ces groupes collectent et amassent des armes, entraînent leurs combattants à les utiliser en Tunisie et à l'extérieur, recrutent de jeunes combattants et se livrent à un lavage des cerveaux. Ils ont aussi mené des opérations terroristes soigneusement préparées.

    L'assassinat de Chokri Belaid [le leader de l'opposition] était un acte terroriste parfaitement intégré. Or le gouvernement continue de traiter le terrorisme non pas comme un phénomène contre lequel il convient de lutter dans tous les domaines, mais comme des cas isolés, qu'il traite de manière indépendante. Cela rend les efforts et les capacités de lutte antiterroriste inefficaces.

    De plus, fournir les capacités et les équipements nécessaires pour lutter contre ces groupes terroristes relève de la responsabilité de l'État, pas de l'armée...

    Magharebia : Al-Qaida est-elle sur le point de s'implanter en Tunisie ?

    Torjeman : Al-Qaida est déjà implantée en Tunisie, et sa présence y est devenue une réalité…

    Selon la vision de certains de ses dirigeants, l'organisation a un avenir dans ce pays, en particulier parce qu'ils ont réussi à implanter une base humaine large et efficace qui est répartie dans l'ensemble du pays sous différents noms.

    Ils opèrent désormais librement, avec une faible surveillance, recrutent plus de partisans et répandent leur idéologie dans toutes les régions. Toutefois, cette présence d'al-Qaida ne signifie pas qu'ils lanceront des opérations militaires. Pour l'heure, il existe une certaine distance réticente entre ceux qui veulent frapper sans distinction et détruire toutes les institutions, et ceux qui pensent qu'il est encore trop tôt pour s'engager dans cette voie.

    Il semble toutefois que le courant jihadiste extrémiste soit l'entité qui a commencé à imposer sa décision sur l'ensemble du groupe, dans la mesure notamment où il a réussi à envoyer des centaines de combattants en Syrie, en Irak et au Liban pour se former au jihad et s'y consacrer.

    Il a également envoyé des centaines de combattants dans les camps d'entraînement d'AQMI. Cela lui permet de s'assurer qu'il dispose d'éléments entraînés, disposant d'une expérience du combat et de la lutte.

    Ils seront comme des incubateurs, servant à former d'autres combattants pour des projets futurs.

    Source: Magharebia

  • #2
    Si nous voulons parler de manière plus sérieuse, selon les sources du ministère tunisien de l'Intérieur, le nombre de Tunisiens ayant rejoint le groupe terroriste Jabhat al-Nusra pour aller combattre en Syrie est de huit cents.
    .
    La question qui se pose ?
    Huit cent ( 800 ) tunisiens chair à canon en Syrie , est du à quoi ?

    *Esprit sans conscience et lucidité n est que ruine de l étre humain
    A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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