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Écrit par Khaled Zeghmi
Après avoir gardé pendant longtemps le silence sur son combat et celui de son mari, Abdelkader Safir, Mme Eveline Safir Lavalette participera cet après-midi à partir de 14 h à la librairie Chihab International, à Bab El Oued, à une rencontre-débat ouverte au public, à l’occasion de la sortie de son livre Juste Algérienne, comme une fissure paru aux éditions Barzakh.
Militante nationaliste, puis moudjahida durant la guerre de Libération nationale, elle occupa plusieurs postes politiques après l’indépendance. Tour à tour membre de l’Assemblée constituante, elle fut également élue à la première Assemblée nationale en 1964, avant de participer à la mise en place du nouveau système éducatif algérien. Elle poursuit sa carrière en tant que ministre du Travail jusqu’à sa retraite. Mais Mme Eveline Lavalette est également connue pour avoir épousé, en 1967, Abdelkader Safir, connu aujourd’hui comme le « père du journalisme algérien ». Disparu en 1993, il s’était, pour des raisons de santé, retiré dans le petit village montagneux de Benchicao, situé dans la wilaya de Médéa. Ce nom est resté dans les mémoires pour lui avoir inspiré le titre d’une chronique « Lettre de Benchicao » qu’il a publiée au seuil de sa mort.
Lui rendant hommage, Mme Eveline Safir Lavalette aborde aussi dans son livre, Juste Algérienne, comme une fissure, leur engagement commun pour l’indépendance et la dignité. Essai qualifié d’autobiographique par la critique, son livre est écrit dans un style inédit, mêlant poésie, description des aléas de la vie et histoire mouvementée du pays. Son texte, bien qu’abordable par sa forme, reste cependant un écrit profond et complexe, parfaitement à l’image de la vie qu’elle menait. En effet, Mme Eveline Lavalette est née en 1927 dans une famille cultivée de négociants de vin, directement issus de la colonisation et résidant en Algérie depuis trois générations, ils ont cependant été des défenseurs des valeurs humanistes. Et c’est dans ce contexte paradoxal qu’Eveline Lavalette a dû faire face au dilemme que connurent beaucoup d’enfants de colons arrivés à l’âge adulte, déchirés entre leur loyauté pour leur pays et leur famille, d’une part, mais aussi scandalisés par le caractère inhumain et humiliant du système colonial, d’autre part.
Devant faire son choix, Mme Lavalette choisit très tôt son camp, celui des Algériens. Menant tout d’abord son combat dans le milieu associatif, elle franchit le pas en 1955, en côtoyant et en apportant son soutien à certaines des plus illustres figures de la lutte armée que furent Abane Ramdane et Larbi Ben M’hidi. De plus en plus importante dans le milieu indépendantiste, elle fut tout d’abord chargée de mission de liaison, de transport de documents ou encore de porter assistance et héberger les moudjahidine en fuite.
On lui confia ensuite des missions de communication. C’est à cette époque qu’elle se chargea de l’impression et de la distribution des tracts. Prenant de plus en plus de risque et traquée par les autorités coloniales, elle fut finalement capturée en 1956 par la police française, torturée et placée en résidence surveillée, jusqu’en 1959. Elle connut durant cette période l’enfermement en asile psychiatrique, cette méthode étant fréquemment utilisée par le système colonial pour décrédibiliser ses adversaires et tout particulièrement l’engagement des Européens pour l’indépendance.
REPORTERS.DZ
Après avoir gardé pendant longtemps le silence sur son combat et celui de son mari, Abdelkader Safir, Mme Eveline Safir Lavalette participera cet après-midi à partir de 14 h à la librairie Chihab International, à Bab El Oued, à une rencontre-débat ouverte au public, à l’occasion de la sortie de son livre Juste Algérienne, comme une fissure paru aux éditions Barzakh.
Militante nationaliste, puis moudjahida durant la guerre de Libération nationale, elle occupa plusieurs postes politiques après l’indépendance. Tour à tour membre de l’Assemblée constituante, elle fut également élue à la première Assemblée nationale en 1964, avant de participer à la mise en place du nouveau système éducatif algérien. Elle poursuit sa carrière en tant que ministre du Travail jusqu’à sa retraite. Mais Mme Eveline Lavalette est également connue pour avoir épousé, en 1967, Abdelkader Safir, connu aujourd’hui comme le « père du journalisme algérien ». Disparu en 1993, il s’était, pour des raisons de santé, retiré dans le petit village montagneux de Benchicao, situé dans la wilaya de Médéa. Ce nom est resté dans les mémoires pour lui avoir inspiré le titre d’une chronique « Lettre de Benchicao » qu’il a publiée au seuil de sa mort.
Lui rendant hommage, Mme Eveline Safir Lavalette aborde aussi dans son livre, Juste Algérienne, comme une fissure, leur engagement commun pour l’indépendance et la dignité. Essai qualifié d’autobiographique par la critique, son livre est écrit dans un style inédit, mêlant poésie, description des aléas de la vie et histoire mouvementée du pays. Son texte, bien qu’abordable par sa forme, reste cependant un écrit profond et complexe, parfaitement à l’image de la vie qu’elle menait. En effet, Mme Eveline Lavalette est née en 1927 dans une famille cultivée de négociants de vin, directement issus de la colonisation et résidant en Algérie depuis trois générations, ils ont cependant été des défenseurs des valeurs humanistes. Et c’est dans ce contexte paradoxal qu’Eveline Lavalette a dû faire face au dilemme que connurent beaucoup d’enfants de colons arrivés à l’âge adulte, déchirés entre leur loyauté pour leur pays et leur famille, d’une part, mais aussi scandalisés par le caractère inhumain et humiliant du système colonial, d’autre part.
Devant faire son choix, Mme Lavalette choisit très tôt son camp, celui des Algériens. Menant tout d’abord son combat dans le milieu associatif, elle franchit le pas en 1955, en côtoyant et en apportant son soutien à certaines des plus illustres figures de la lutte armée que furent Abane Ramdane et Larbi Ben M’hidi. De plus en plus importante dans le milieu indépendantiste, elle fut tout d’abord chargée de mission de liaison, de transport de documents ou encore de porter assistance et héberger les moudjahidine en fuite.
On lui confia ensuite des missions de communication. C’est à cette époque qu’elle se chargea de l’impression et de la distribution des tracts. Prenant de plus en plus de risque et traquée par les autorités coloniales, elle fut finalement capturée en 1956 par la police française, torturée et placée en résidence surveillée, jusqu’en 1959. Elle connut durant cette période l’enfermement en asile psychiatrique, cette méthode étant fréquemment utilisée par le système colonial pour décrédibiliser ses adversaires et tout particulièrement l’engagement des Européens pour l’indépendance.
REPORTERS.DZ
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