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Dans les collines d’Hébron, Tsahal veut expulser des Palestiniens troglodytes

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  • Dans les collines d’Hébron, Tsahal veut expulser des Palestiniens troglodytes

    Le Monde, Laurent Zecchini, mercredi 3 juillet 2013

    Les plus grands écri*vains israé*liens se mobi*lisent, et plu*sieurs asso*cia*tions de défense des droits de l’homme ont saisi la justice


    Mufakara (Cisjordanie)

    Le secré*taire d’Etat amé*ricain, John Kerry, qui a quitté Jéru*salem, dimanche 30 juin, après une nou*velle ten*tative infruc*tueuse pour relancer les négo*cia*tions israélo-​​palestiniennes, n’a pas ren*contré Mahmoud Hamandeh, et c’est dommage : il aurait pu évaluer, avec un cas concret, la poli*tique des faits accomplis à laquelle se livre depuis des années le gou*ver*nement du premier ministre israélien, Benyamin Néta*nyahou, pour étendre la colo*ni*sation en Cis*jor*danie. Pour ren*contrer le chef du village de Mufakara, dans la région dite des " col*lines du sud d’Hébron ", il faut tra*verser une zone déser*tique, emprunter un mauvais chemin de pierres, avant de déboucher sur le " village " pro*prement dit, composé d’une dizaine de bara*que*ments rudi*men*taires et de quelques tentes.

    Du moins est-​​ce la partie émergée de Mufakara. Car ses quelque 90 habi*tants pri*vi*lé*gient leur habitat tro*glodyte. C’est dans une de ces grottes que Mahmoud Hamandeh est né, le 25 avril 1965. L’endroit est frais. Un réfri*gé*rateur est relié à un groupe élec*trogène, une grosse bon*bonne d’eau est posée sur une table et une dizaine de matelas sont étendus sur le sol, avec des vête*ments épars.

    En hiver, les animaux trouvent aussi refuge dans la vaste grotte de Mahmoud Hamandeh, où jusqu’à 21 membres de sa famille se ras*semblent parfois pour la nuit. " Même si vous me pro*posez un bel appar*tement à Tel-​​Aviv, assure-​​t-​​il, je préfère vivre ici, là où mon père est né. "

    Pendant des années - " plus de deux cents ans ", dit-​​il -, les Pales*ti*niens de Mufakara ont vécu sur cette terre aride, avec leurs trou*peaux de chèvres et de moutons, et aussi quelques cha*meaux, sans que nul ne leur en conteste le droit. La décision, prise dans les années 1970 par l’armée israé*lienne, de décréter que le village était inclus dans une " zone mili*taire fermée " de quelque 33 km2 est passée presque inaperçue. Mais, en 1999, le cou*peret est tombé : douze vil*lages, soit un peu plus de 1 000 per*sonnes habi*tuées à un mode de vie tro*glodyte depuis des géné*ra*tions, devaient être évacuées de ce qui est devenu la " zone de tir 918 ".

    L’administration mili*taire, qui, selon les accords d’Oslo de 1993, est chargée de la " zone C " (62 % de la Cis*jor*danie), a publié des ordres de démo*lition pour cause de " rési*dence illégale ", les*quels ont été exé*cutés le 16 novembre 1999 : ce jour-​​là, 700 rési*dents ont été expulsés, l’armée rasant toutes les struc*tures exis*tantes, notamment à Mufakara. Mais les vil*la*geois sont revenus et ont reconstruit.

    S’ils sont tou*jours là, c’est que le sort de ces douze hameaux a pro*voqué une forte mobi*li*sation. La plus média*tique est la pétition publiée, le 25 juin, par 24 écri*vains israé*liens de renom, parmi les*quels David Grossman, Amos Oz, A. B. Yehoshua, Yoram Kaniuk, Zeruya Shalev, Ronit Matalon et Eyal Megged, pour dénoncer cet exemple " cruel et cynique " de l’occupation israélienne.

    Plu*sieurs asso*cia*tions de défense des droits de l’homme, comme B’Tselem, Breaking the Silence et l’Association pour les droits civiques (ACRI), ont saisi la justice. L’âpre bataille avec l’armée qui s’est pour*suivie ces der*nières années devant les tri*bunaux a permis de sus*pendre les ordres d’expulsion. La Cour suprême doit entendre une nou*velle fois les parties, mi-​​juillet, avant de se pro*noncer définitivement.

    Les Pales*ti*niens arguent de droits de pro*priété ances*traux reconnus, disent-​​ils, par le tabu (bail per*manent) ottoman et l’administration du Mandat bri*tan*nique. Peine perdue, puisque l’Etat d’Israël ne reconnaît pas la valeur juri*dique de ces réfé*rences historiques.

    Entourés de colonies juives

    La loi mili*taire dispose que des vil*la*geois ne peuvent être expulsés de leur " lieu de rési*dence per*manent ", y compris dans une " zone de tir ". Qu’à cela ne tienne : les habi*tants de Mufakara et autres lieux des " col*lines du sud d’Hébron " partent parfois dans la ville voisine de Yatta pour rendre visite à leurs familles ? Ils ne sont donc pas " en per*ma*nence " dans leurs villages…

    Pour l’armée, les bergers et fer*miers pales*ti*niens de la " zone de tir 918 " (où pas un coup de feu n’a été tiré depuis des années) ne sont que des " enva*his*seurs ", qui plus est sus*cep*tibles d’espionner les manoeuvres militaires…

    Cet achar*nement se com*prend mieux lorsqu’on embrasse le paysage : autour de Mufakara, ce ne sont que des colonies juives : Maon, Havat Maon, Avi*gayil, plus loin Susiya. L’intention poli*tique est claire : dans le jargon mili*taire, on parle de " sté*ri*liser " la zone, autrement dit la net*toyer de toute pré*sence pales*ti*nienne pour étendre la colo*ni*sation et garder le contrôle de la " zone C ".

    Ce 25 juin, la poignée d’écrivains pré*sents à Mufakara a fait part de son émotion, de sa " honte ", a dit Zeruya Shalev en dénonçant " l’énormité de cette injustice ". Quant à Eyal Megged, il s’est interrogé sur " l’état de santé mentale de la société israé*lienne ". Mahmoud Hamandeh a remercié tous les visi*teurs du jour pour leur soli*darité, puis il est retourné dans ses grottes, son village, où, a-​​t-​​il confié, il vivait " pai*si*blement, jusqu’au cancer des colonies ".

    Source : france palestine

  • #2
    "Israël" : une base de l'OTAN en Palestine, un apartheid, un néo-nazisme, une occupation illégale et illégitime de la Palestine.

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