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Le professeur Alaa el-Ghoneimi, un génie de la médecine.

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  • Le professeur Alaa el-Ghoneimi, un génie de la médecine.

    Bonjour, les génies dans le monde arabe, il y en a, la démocratie, la paix et la bonne gouvernance peut propulser ces pays à la pointe de la technologie et du savoir.
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    Chirurgien pédiatre à Paris, originaire d’Égypte, il court le monde pour transmettre son savoir… et sa passion.

    L’hôpital Robert-Debré élève son imposante structure aux confins de Paris et de sa banlieue Nord. Son nom est emprunté à un célèbre pédiatre qui, dans les années 1960, a révolutionné la médecine infantile. Vingt mille mètres carrés, cinq cents lits, une modernité maîtrisée où le béton et la verdure s’harmonisent en paix.

    Le professeur Alaa el-Ghoneimi, un quadragénaire à la voix chaude et à l’accent roulé, vous accueille avec une sobre distinction. Tout juste sorti du bloc opératoire, il est encore vêtu de sa tenue de chirurgien, un « pyjama » vert et une blouse blanche. Son Égypte natale, où il a vu le jour en 1959 dans le delta, son éducation dans une famille de notables fortunés voués au service de l’État - diplomates, généraux, hauts fonctionnaires - ont forgé un personnage à la fois élégant et passionné. Faire sa carrière en France ? Pas de problème, aux yeux de ce professeur de chirurgie pédiatrique, l’un des quatre praticiens au monde à maîtriser les opérations les plus complexes en matière de chirurgie infantile, notamment par laparoscopie, une méthode d’examen vidéo-assisté.

    « Je ne fais pas de complexe en me disant que j’aurais dû rester au Caire parce que j’y ai été formé. Car c’est ici même que je suis le plus utile à mon pays, au monde arabe en général. En effet, dans la position où je suis, à la tête de ce service de chirurgie viscérale et d’urologie pédiatrique, à la pointe de la recherche médicale, je suis en mesure de former de nombreux médecins, des chirurgiens marocains, tunisiens, saoudiens… mais aussi des Russes ou des Américains, qui s’initient aux techniques que j’ai mises au point depuis dix ans. »

    Son amour de la France est aussi celui d’une Française, qui l’a soutenu pendant toute sa carrière. Il n’y a pas aux yeux d’Alaa el-Ghoneimi de contradiction entre sa patrie et son pays d’adoption. Pour le prouver, il a accepté de suivre une formation complète de médecin et de chirurgien dans les deux pays ! Dix années à l’université égyptienne d’Ain Shams, d’où il est sorti chef de clinique, puis presque autant en France.

    Son nom, qui veut dire « celui qui apporte le butin », il en est fier. Il revendique aussi son origine ancienne : sa famille, qui possède toujours le village appelé El-Ghoneimi, fait remonter son arbre généalogique au VIIe siècle.

    Respect des structures. Respect des hiérarchies. Respect avant tout de la science. Son maître, le professeur qui l’a invité à s’installer en France, M. Aigrain, il en est resté jusqu’à aujourd’hui l’adjoint. Mais son principal objet de respect, ce sont les enfants qu’il soigne. « Il n’y a pas d’autre relation à entretenir avec l’enfant malade que celle dictée par le respect. À cette seule condition, il vous accorde sa confiance. » Les parents sont plus difficiles à séduire, à convaincre.

    L’hôpital Robert-Debré est situé aux abords d’une zone multiethnique. Lorsqu’une décision difficile doit être prise, il consacre de longs moments aux parents, qui hésitent devant des choix pénibles par rapport à leurs convictions religieuses. Lui-même est croyant et il ne veut heurter la foi de personne. Néanmoins, cette écoute, cette patience n’ont pas d’autre objectif que de conduire les familles vers la solution que la médecine impose. « Si la morale me quittait, je quitterais la médecine », assure-t-il avec force. Il exige en contrepartie d’être également respecté en tant qu’universitaire et scientifique de haut rang partout où il est invité - un long déplacement chaque mois aux quatre coins du monde - pour effectuer les démonstrations chirurgicales délicates que, presque seul au monde, il réussit à réaliser.

    « J’accomplis une mission politique à travers chaque acte chirurgical. Je ne suis pas allé au Vietnam pour sauver tel enfant par hasard tombé entre mes mains, mais pour donner l’exemple à tous mes confrères vietnamiens qui sauront désormais effectuer cet acte médical difficile. »

    L’Amérique lui fait les yeux doux et lui offre un pactole. « Je préfère la discrétion française aux dollars américains. »

    Le bloc appelle le professeur el-Ghoneimi. Un nouveau-né vient d’accéder à la vie avec une grave malformation génitale. Les mains du magicien vont donner à cet enfant, hier condamné, le bonheur de vivre…

    BERNARD LECHERBONNIER
    27 août 2006 Jeune Afrique
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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