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Les nouveaux milliards de Kadhafi

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  • Les nouveaux milliards de Kadhafi

    Bonjour, avec les lancements de projets au Maroc, en Algérie, en Libye, en même temps, ces pays ne pourront même pas compter sur la main d'oeuvre qualifiée de leurs voisins, à moins d'augmenter considérablement les salaires dans le secteur du bâtiment.

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    Irrigué par la manne pétrolière, ce pays, longtemps classé parmi les Etats terroristes, s’ouvre au monde

    Voilà déjà quatre ans qu’Ibrahim a quitté son Maroc natal pour s’exiler ici, à Tripoli, avec femme et enfants. Les raisons ? « L’argent, comme tout le monde », répond-il comme une évidence. « C’est vrai, le quotidien n’est pas toujours très drôle. Pas de sorties, pas d’alcool, pas de cinéma… Mais on s’y fait. On gagne tellement bien sa vie que ça compense le reste. » Chef de rang au Corinthia, le grand hôtel de Tripoli, ce quadragénaire au français impeccable touche près de 1 000 euros par mois. Près du triple, dit-il, de ce qu’il gagnerait au pays ! Ils sont près d’un million d’étrangers, un habitant sur six, venus d’Afrique noire, du Maghreb, de Palestine aussi, attirés par le décollage économique du pays. Sans oublier les entreprises indiennes et chinoises, qui se bousculent pour rafler les meilleurs marchés. Le pays est en pleine reconstruction. Il manque de bras, et surtout de matière grise. « C’est aujourd’hui le problème numéro un du pays, constate un industriel français. On s’arrache les gens compétents, et les salaires flambent. »

    La Libye s’éveille et recrute à tout-va ! Après une décennie difficile, le pays ne figure plus, depuis mai dernier, sur la liste américaine des pays soutenant le terrorisme. Une véritable ambassade va ouvrir à Tripoli. La Grande Jamahiriya – l’autre nom de la Libye – a normalisé ses relations avec la plupart des pays occidentaux. Certes, des portraits géants du « Guide » comme on appelle Kadhafi, ornent toujours les rues de la ville. Les grandes artères rectilignes, les tristes magasins d’Etat, où on ne trouve que de l’huile, de la farine, du sucre et autres produits de base largement subventionnés pour être vendus quelques dirhams, rappellent le régime soviétique. Tout comme la fonction publique, pléthorique.

    Et un système de délation institutionnalisé qui pèse sur les habitants. Mais petit à petit un vent de liberté s’est levé sur le pays. On voit des femmes, non voilées, présentatrices à la télévision. Les paraboles sont enfin autorisées, offrant l’accès aux chaînes internationales. Les magasins privés se multiplient, des restaurants ouvrent aux quatre coins de la ville, et on voit même aujourd’hui des boutiques de luxe distribuant les plus grandes marques occidentales dans les beaux quartiers de la capitale. « Il y a trois ans, on ne trouvait rien d’autre que les articles de base, raconte Ibrahim. Petit à petit, on a vu arriver tous les produits dans les magasins. »
    Dopé par une manne pétrolière inespérée, le pays voit tous ses indicateurs passer au vert : 3,5% de croissance, une balance des paiements en excédent, une dette extérieure ramenée sous la barre des 5 milliards de dollars…

    Avec un baril de brut qui dépasse les 70 dollars, certains ici se prennent même aujourd’hui à rêver d’un destin façon Arabie Saoudite », constate un diplomate français. N’exagérons rien ! Avec une production quotidienne de 1,7 million de barils/jour, contre 11 en Arabie Saoudite, la Libye est loin du compte. N’empêche : elle détient 3,3% des réserves mondiales et se place au troisième rang des producteurs africains d’hydrocarbures, aiguisant tous les appétits.

    La bataille pour le contrôle de la rente pétrolière, qui a rapporté 23 milliards d’euros l’an passé, a commencé. Tombera-t-elle entre les mains d’une poignée de chefs de tribu influents, dans ce pays où se mélange curieusement un système totalitaire avec une structure tribale forte. Ou au contraire permettra-t-elle d’irriguer un pays qui manque de tout ? Infrastructure, traitement de l’eau et des déchets, logements, tout est à faire ici. Mais la corruption reste endémique et les processus de décision sont plutôt opaques, c’est toute la question. N’empêche : le Guide s’y est engagé, 380 000 logements vont être construits en cinq ans. Les cimenteries tournent à plein régime. Les réformes se mettent en place, des privatisations sont engagées… « On ne peut pas parler encore de boom, mais l’économie sort de sa torpeur. Ce réveil offre de très belles perspectives… », affirme un diplomate français. Pour les premiers arrivés en tout cas.

    Et la France ?

    Au moment où toutes les grandes puissances se bousculent pour s’asseoir à la table libyenne, la France serait-elle en train de rater le coche ? « Tandis que les Italiens et les Anglo-Saxons se partagent le gâteau, elle ne récolte en tout cas que des miettes », regrette le député Patrick Ollier (UMP), président du groupe d’amitié France-Libye. Un comble dans un pays qui a longtemps été l’ennemi juré des Etats-Unis et où l’Italie, ex-puissance coloniale, est plutôt mal vue. Certes, il y a des exceptions, comme Areva ou encore RTE, le gestionnaire du réseau électrique, qui a récemment signé un accord de coopération avec l’entreprise nationale libyenne. Mais elles sont rares. « Alors que la France bénéficie d’une excellente image », d’après Patrick Ollier. Les raisons de cette frilosité ? « Toujours les mêmes, soupire le député. Les Anglo-Saxons savent mettre leur diplomatie au service de leurs entreprises. Nos fonctionnaires en sont loin. » Il boucle d’ailleurs un rapport sur le rôle des missions économiques à l’étranger. Sévère.

    Natacha Tatu
    31 août 2006 NouvelObs
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    la journaliste se pose la question...pourquoi la france n' a pas sa part du gateau.....
    elle donne elle meme la reponse dans son article......"Mais petit à petit un vent de liberté s’est levé sur le pays. On voit des femmes, non voilées, présentatrices à la télévision".........la france n' a toujours rien compris à ce monde....tellement orgueilleux et egocentrique....ils vont jamais arrivé à rien......
    asghoun jevdith, jevdith ad i-neqdou...
    une corde ne peut etre tendu, et encore tendu, sans finir par rompre.

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