J’ai trouvé un document fort intéressant sur le thème des choques des civilisations. Il est long mais riches en analyses pertinentes. En plus il est illustré de cartes facilitant la compréhension. Ce sujet sera publié sur plusieurs postes vu sa taille. Bonne cogitations.
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Fiche de lecture sur l'ouvrage de Samuel Huntington
Depuis la chute du mur de Berlin et la fin du monde bipolaire, les conflits et les affrontements n’ont cessé d’augmenter si bien qu’il est possible de considérer la guerre froide comme un facteur de paix. C’est dans ce contexte de l’après-guerre froide que Samuel P. Huntington a écrit « Le choc des civilisations ». L’auteur, qui dirige actuellement l’Institut des études stratégiques d’Harward, a été membre du Conseil national de sécurité au sein de l’administration Carter. Il possède donc une grande connaissance des relations internationales d’autant qu’il participe aux réflexions relatives à la définition d’une politique étrangère américaine.
A travers son livre, l’auteur cherche à démontrer qu’à l’ordre bipolaire de la guerre froide s’est substitué un ordre multipolaire basé sur les civilisations ; il en déduit que le XXIème siècle se caractérisera par un affrontement probable des grandes civilisations, conformément à une pensée de Malraux sur la caractéristique du siècle à venir qui est sensé être essentiellement religieux.
Après avoir, dans un premier temps, essayé de déterminer quelle est la thèse de l’auteur, il est intéressant de suivre le mécanisme de sa démonstration puis de se demander si cette thèse est pertinente.
La thèse de l’auteur.
Samuel Huntington part du constat que les distinctions essentielles entre les individus ne sont pas de nature idéologique, politique ou économique mais culturelle, car le monde est en butte à une crise générale d’identité. Lorsque les peuples s’efforcent de répondre à la question : qui sommes nous ? leur réponse fait référence aux ancêtres, à la religion, à la langue, à l’histoire, aux valeurs, aux coutumes, aux institutions. Il en déduit que les peuples s’identifient à des groupes culturels qui reposent sur la religion, disons sur un système de pensée. Pour se déterminer et pour savoir qui il est, l’homme cherche au premier chef à définir qui il n’est pas. La reconnaissance identitaire ne s’effectue pas par une accumulation de traits commun, mais par une opposition aux autres : « Je suis Occidental parce que je ne suis pas musulman, confucéen, hindou, etc. »
Les Etats-nations qui constituent les principaux acteurs de la scène internationale prennent en compte les liens communautaires, c’est-à-dire qu’il regroupent des individus ayant le sentiment d’appartenir à une même aire culturelle. Ce ne sont pas les blocs enfantés par la guerre froide mais ceux formés par des aires possédant une unité religieuse qui dominent les relations entre les pays et qui constituent les civilisations majeures de notre planète. Il en résulte que la rivalité entre les différentes puissances a changé de nature : il ne s’agit plus d’une rivalité idéologique opposant le libéralisme au collectivisme, mais une opposition entre des civilisations, des modes de pensée différents reposant sur le fait religieux. Dans ce monde qui s’élabore, la politique locale est celle de l’ethnicité (ou des particularismes locaux) et la politique globale ou internationale, celle des différences civilisationnelles.
C’est la première fois dans l’histoire que la politique est à la fois multipolaire et multicivilisationnelle. En effet, jusqu'à présent, l’Occident s’était opposé à chacune des autres civilisations ; les techniques et la mondialisation ont pour conséquence le fait que chaque civilisation se trouve désormais confrontée à l’ensemble des autres civilisations.
Les distinctions primordiales entre les groupes humains concernent les croyances religieuses, les valeurs morales, les institutions et non les aspects physiques (couleur de la peau, taille, etc.). La différence est du domaine de la pensé et non de l’apparence. Un civilisation est constituée par le groupement humain le plus élevé ayant atteint le niveau d’identité culturelle dont les hommes ont besoin pour se distinguer des autres groupes. Comme ces civilisations reposent sur une identité culturelle commune, elles n’ont aucune vocation politique et peuvent englober des unités politiques de types différents (cité-état, fédération, état-nation de type démocratique, monarchiste, etc.)
Actuellement Huntington dénombre huit civilisations :
la civilisation chinoise qui repose sur le confucianisme ;
la civilisation japonaise, dérivée de la culture chinoise, est shintoïste
la civilisation hindoue avec l'hindouisme ;
la civilisation musulmane autour de l'islam ;
la civilisation occidentale ou judéo-chrétienne ;
la civilisation orientale ou orthodoxe
la civilisation d'Amérique latine est chrétienne, mais s'éloigne de la civilisation occidentale devant le renouveau des cultures indigènes ;
la civilisation africaine à partir de la religion dite « traditionnelle ».
Aires des civilisations selon Huntington
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Fiche de lecture sur l'ouvrage de Samuel Huntington
Depuis la chute du mur de Berlin et la fin du monde bipolaire, les conflits et les affrontements n’ont cessé d’augmenter si bien qu’il est possible de considérer la guerre froide comme un facteur de paix. C’est dans ce contexte de l’après-guerre froide que Samuel P. Huntington a écrit « Le choc des civilisations ». L’auteur, qui dirige actuellement l’Institut des études stratégiques d’Harward, a été membre du Conseil national de sécurité au sein de l’administration Carter. Il possède donc une grande connaissance des relations internationales d’autant qu’il participe aux réflexions relatives à la définition d’une politique étrangère américaine.
A travers son livre, l’auteur cherche à démontrer qu’à l’ordre bipolaire de la guerre froide s’est substitué un ordre multipolaire basé sur les civilisations ; il en déduit que le XXIème siècle se caractérisera par un affrontement probable des grandes civilisations, conformément à une pensée de Malraux sur la caractéristique du siècle à venir qui est sensé être essentiellement religieux.
Après avoir, dans un premier temps, essayé de déterminer quelle est la thèse de l’auteur, il est intéressant de suivre le mécanisme de sa démonstration puis de se demander si cette thèse est pertinente.
La thèse de l’auteur.
Samuel Huntington part du constat que les distinctions essentielles entre les individus ne sont pas de nature idéologique, politique ou économique mais culturelle, car le monde est en butte à une crise générale d’identité. Lorsque les peuples s’efforcent de répondre à la question : qui sommes nous ? leur réponse fait référence aux ancêtres, à la religion, à la langue, à l’histoire, aux valeurs, aux coutumes, aux institutions. Il en déduit que les peuples s’identifient à des groupes culturels qui reposent sur la religion, disons sur un système de pensée. Pour se déterminer et pour savoir qui il est, l’homme cherche au premier chef à définir qui il n’est pas. La reconnaissance identitaire ne s’effectue pas par une accumulation de traits commun, mais par une opposition aux autres : « Je suis Occidental parce que je ne suis pas musulman, confucéen, hindou, etc. »
Les Etats-nations qui constituent les principaux acteurs de la scène internationale prennent en compte les liens communautaires, c’est-à-dire qu’il regroupent des individus ayant le sentiment d’appartenir à une même aire culturelle. Ce ne sont pas les blocs enfantés par la guerre froide mais ceux formés par des aires possédant une unité religieuse qui dominent les relations entre les pays et qui constituent les civilisations majeures de notre planète. Il en résulte que la rivalité entre les différentes puissances a changé de nature : il ne s’agit plus d’une rivalité idéologique opposant le libéralisme au collectivisme, mais une opposition entre des civilisations, des modes de pensée différents reposant sur le fait religieux. Dans ce monde qui s’élabore, la politique locale est celle de l’ethnicité (ou des particularismes locaux) et la politique globale ou internationale, celle des différences civilisationnelles.
C’est la première fois dans l’histoire que la politique est à la fois multipolaire et multicivilisationnelle. En effet, jusqu'à présent, l’Occident s’était opposé à chacune des autres civilisations ; les techniques et la mondialisation ont pour conséquence le fait que chaque civilisation se trouve désormais confrontée à l’ensemble des autres civilisations.
Les distinctions primordiales entre les groupes humains concernent les croyances religieuses, les valeurs morales, les institutions et non les aspects physiques (couleur de la peau, taille, etc.). La différence est du domaine de la pensé et non de l’apparence. Un civilisation est constituée par le groupement humain le plus élevé ayant atteint le niveau d’identité culturelle dont les hommes ont besoin pour se distinguer des autres groupes. Comme ces civilisations reposent sur une identité culturelle commune, elles n’ont aucune vocation politique et peuvent englober des unités politiques de types différents (cité-état, fédération, état-nation de type démocratique, monarchiste, etc.)
Actuellement Huntington dénombre huit civilisations :
la civilisation chinoise qui repose sur le confucianisme ;
la civilisation japonaise, dérivée de la culture chinoise, est shintoïste
la civilisation hindoue avec l'hindouisme ;
la civilisation musulmane autour de l'islam ;
la civilisation occidentale ou judéo-chrétienne ;
la civilisation orientale ou orthodoxe
la civilisation d'Amérique latine est chrétienne, mais s'éloigne de la civilisation occidentale devant le renouveau des cultures indigènes ;
la civilisation africaine à partir de la religion dite « traditionnelle ».
Aires des civilisations selon Huntington
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