Après les Frères musulmans en Egypte, le PJD sera-t-il le prochain sur la liste ?
| Publié le 04.07.2013 à 14h18 | Par Mohammed Jaabouk
Le 11 février 2011, l’ancien président égyptien démissionne. Un célèbre blogueur local, Waïl Ghonaim, avait écrit « The game is over ». Deux années et six mois plus tard, l’expression est plus que jamais d’actualité mais cette fois « The game is over » pour les Frères musulmans et les partis satellites. Le PJD serait-il affecté par cette vague de changements ?
Mercredi, les militaires égyptiens, juste quelques heures après l’expiration de l’ultimatum de 48 heures accordé à Mohamed Morsi, passent à l’action et destituent le président, pourtant démocratiquement élu. Ce coup d’Etat n’est guère un incident de parcours ou juste une affaire de cuisine interne mais elle pourrait annoncer une nouvelle reconfiguration de la carte politique dans le monde arabe dans laquelle l’Arabie saoudite reprendrait le leadership régional. D’ailleurs, et jusqu’à présent, c’est Ryad qui se réjouie du changement au Caire. Le roi Abdellah a adressé un message de félicitation au chef de l’armée égyptienne.
Mais il est légitime de penser que cette reconfiguration régionale a débuté, le 25 juin au Qatar. L’émir Hamad abdique au profit de son fils Tamim. Le père, considéré comme le parrain de la montée au pouvoir des islamistes dans certains pays arabes, n’a plus la cote des Américains. Il quitte le trône doucement. Alors que son bras droit, l’ancien Premier ministre et chef de la diplomatie, est écarté sans ménage. Après le Qatar, le tour est venu aux Frères musulmans d’Egypte. Le PJD de Benkirane, serait-il le prochain sur la liste ?
Relations froides, voire même conflictuelles, avec l’entourage royal
Catégorique, le député du PJD, Abdelaziz Aftati, rejette « toute comparaison entre l’Egypte et le Maroc. Au Caire, il y a une dispute entre les deux factions qui ont mené la révolution et une troisième partie, en embuscade, qui tente de les affaiblir pour revenir au pouvoir. Alors que chez-nous, il s’agit de conflit avec une élite au sein du parti de l’Istiqlal qui veut saper le travail du gouvernement ». Et d’ajouter que « pour le moment, nous privilégions la voie du dialogue. Mais si elle ne s’avère pas concluante, c’est au peuple de résoudre cette problématique par des élections anticipées ».
Même si les choses au Maroc n’ont pas encore atteint le niveau du cas égyptien, force est de constater que la relation entre Benkirane et le Palais traverse un moment de flottement. « Les appels téléphoniques du roi Mohammed VI » avec lesquels le chef de gouvernement agrémentait ses discours, ont complètement disparu. Il faut remonter la machine de temps pour tomber sur une citation de ce genre. Mieux encore. Le 22 juin à Jerada, Benkirane n’est pas invité à la présentation de l’état d’avancement du cinquième programme de l’INDH. Trois jours plus tard, le roi Mohammed VI recevait, à Oujda, le chef de la direction du Millennium Challenge Corporation sans la présence de Benkirane, remplacé par Nizar Baraka. Et pourtant, il assure la présidence du conseil d'orientation stratégique de l'Agence de partenariat pour le progrès. Le 26 juin, le Palais affrète un avion pour amener Hamid Chabat à se réunir avec le monarque dans la capitale de l’Oriental. Et le 1er juillet, le ministre des Affaires islamiques qui décide, sans consulter le chef de gouvernement, de fermer les écoles coraniques de Marrakech du salafiste Mohamed Maghraoui, un grand allié du PJD.
C’est dans ce contexte de relations froides avec l’entourage royal que s’inscrivent les prophéties de mouvements sociaux plus virulents que celui du 20 Février annoncées par la direction du PJD. Benkirane a ouvert le bal, dimanche à Rabat, lors d’une réunion interne, en avertissant ses détracteurs que : « le feu n’est pas encore éteint ». Hier, c’est autour de son ministre des Relations avec le parlement et la société civile, de réitérer la même menace.
ya biladi
| Publié le 04.07.2013 à 14h18 | Par Mohammed Jaabouk
Le 11 février 2011, l’ancien président égyptien démissionne. Un célèbre blogueur local, Waïl Ghonaim, avait écrit « The game is over ». Deux années et six mois plus tard, l’expression est plus que jamais d’actualité mais cette fois « The game is over » pour les Frères musulmans et les partis satellites. Le PJD serait-il affecté par cette vague de changements ?
Mercredi, les militaires égyptiens, juste quelques heures après l’expiration de l’ultimatum de 48 heures accordé à Mohamed Morsi, passent à l’action et destituent le président, pourtant démocratiquement élu. Ce coup d’Etat n’est guère un incident de parcours ou juste une affaire de cuisine interne mais elle pourrait annoncer une nouvelle reconfiguration de la carte politique dans le monde arabe dans laquelle l’Arabie saoudite reprendrait le leadership régional. D’ailleurs, et jusqu’à présent, c’est Ryad qui se réjouie du changement au Caire. Le roi Abdellah a adressé un message de félicitation au chef de l’armée égyptienne.
Mais il est légitime de penser que cette reconfiguration régionale a débuté, le 25 juin au Qatar. L’émir Hamad abdique au profit de son fils Tamim. Le père, considéré comme le parrain de la montée au pouvoir des islamistes dans certains pays arabes, n’a plus la cote des Américains. Il quitte le trône doucement. Alors que son bras droit, l’ancien Premier ministre et chef de la diplomatie, est écarté sans ménage. Après le Qatar, le tour est venu aux Frères musulmans d’Egypte. Le PJD de Benkirane, serait-il le prochain sur la liste ?
Relations froides, voire même conflictuelles, avec l’entourage royal
Catégorique, le député du PJD, Abdelaziz Aftati, rejette « toute comparaison entre l’Egypte et le Maroc. Au Caire, il y a une dispute entre les deux factions qui ont mené la révolution et une troisième partie, en embuscade, qui tente de les affaiblir pour revenir au pouvoir. Alors que chez-nous, il s’agit de conflit avec une élite au sein du parti de l’Istiqlal qui veut saper le travail du gouvernement ». Et d’ajouter que « pour le moment, nous privilégions la voie du dialogue. Mais si elle ne s’avère pas concluante, c’est au peuple de résoudre cette problématique par des élections anticipées ».
Même si les choses au Maroc n’ont pas encore atteint le niveau du cas égyptien, force est de constater que la relation entre Benkirane et le Palais traverse un moment de flottement. « Les appels téléphoniques du roi Mohammed VI » avec lesquels le chef de gouvernement agrémentait ses discours, ont complètement disparu. Il faut remonter la machine de temps pour tomber sur une citation de ce genre. Mieux encore. Le 22 juin à Jerada, Benkirane n’est pas invité à la présentation de l’état d’avancement du cinquième programme de l’INDH. Trois jours plus tard, le roi Mohammed VI recevait, à Oujda, le chef de la direction du Millennium Challenge Corporation sans la présence de Benkirane, remplacé par Nizar Baraka. Et pourtant, il assure la présidence du conseil d'orientation stratégique de l'Agence de partenariat pour le progrès. Le 26 juin, le Palais affrète un avion pour amener Hamid Chabat à se réunir avec le monarque dans la capitale de l’Oriental. Et le 1er juillet, le ministre des Affaires islamiques qui décide, sans consulter le chef de gouvernement, de fermer les écoles coraniques de Marrakech du salafiste Mohamed Maghraoui, un grand allié du PJD.
C’est dans ce contexte de relations froides avec l’entourage royal que s’inscrivent les prophéties de mouvements sociaux plus virulents que celui du 20 Février annoncées par la direction du PJD. Benkirane a ouvert le bal, dimanche à Rabat, lors d’une réunion interne, en avertissant ses détracteurs que : « le feu n’est pas encore éteint ». Hier, c’est autour de son ministre des Relations avec le parlement et la société civile, de réitérer la même menace.
ya biladi
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