Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La chine musulmane.

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La chine musulmane.

    C'est l'extrait du Blog d'un jeune journaliste francais d'origine asiatique racontant son voyage en Chine. Lui meme il se presente ainsi sur son Blog:

    Antoine Hazard
    Coréen de naissance, et Champardennais d'adoption, je suis journaliste pour France3 Régions. Après avoir couvert les vaches laitières de la Haute-Marne, les chèvres des Ardennes, les asperges de la Marne, et la bonneterie de l'Aube, j'ai besoin de découvrir d'autres us et coutumes zoologiques, culinaires, et vestimentaires.
    Je pars pour la Chine, pays dont l'on dit tant de bien, tant de mal....bref..on en dit tant...
    C'est mon premier vrai voyage, le plus long, (deux mois) et le plus solitaire (je pars seul).
    A 25 ans, célibataire, on n'est encore pas sérieux...


    **********************

    ...
    Venons-en au véritable but de mon voyage, que j’ai passé sous silence jusqu’à présent, par risque d’échec et par crainte de plagiat : découvrir qui sont ces musulmans chinois, les Hui, qui forment une enclave religieuse assez isolée au sein des Hans, l’ethnie majoritaire chinoise.

    Ce sont des musulmans sunnites, avec cette particularité : l’existence de mosquées féminines ( Qingzhen nusi : « temple féminin du pur et du vrai ») exclusivement réservées et gérées par les femmes. C’est un projet de documentaire qui me tenait à cœur depuis près d’un an. A l’heure du terrorisme islamiste, de l’intégration problématique des musulmans de France, et de la condition controversée de la femme musulmane, les Hui peuvent fournir un modèle politique et religieux d’intégration au pays hôte.
    Mon travail est désormais suffisamment avancé pour que je puisse vous en faire part, et vous en donner un bref aperçu.

    A ce propos, le journaliste du Monde, Bruno Philip a déjà écrit un article sur les femmes imams (édition du 12 août 2005), mais il ne s’attarde malheureusement pas sur la condition de la femme Hui.


    Mon enquête commence à Zhengzhou, capitale du Henan, une des provinces les plus peuplées mais aussi les plus pauvres de Chine. Cette province compte 900 000 Hui, sur les 10 millions au total dispersés dans toute la Chine. La minorité religieuse Hui est ainsi la première minorité musulmane, avec 10 millions de personnes. précédant les Ouïghours ( environ 8 millions). A près de 800 kms au sud-ouest de Pékin, Zhengzhou compte 18 mosquées masculines et 7 féminines.

    Mosquées interdites sous Mao

    Accompagné d’une interprète chinoise, je visite le quartier Hui. Les fidèles peuvent se reconnaître au port de la calotte blanche. Les femmes la portent aussi, ou bien choisissent de mettre un voile plus pudique. La rencontre avec l’imam femme (ahong) est très cordiale. C’est un petit bout de femme, âgée de plus de 80 ans.


    Elle nous fait visiter sa mosquée, construite en 1917. Sur la façade, on peut y lire des inscriptions arabes, et chinoises. Elle nous raconte que les mosquées ont été fermées sous Mao, puis réhabilitées à la fin des années 70. Cette interdiction a causé la perte d’un grand nombre de fidèles, et surtout la perte d’un savoir coranique, d’autant plus difficile à récupérer dans un pays où l’on ne parle pas la langue du Prophète.
    L’arabe, elle le connaît, elle l’a étudié auprès de son père, et dans une école coranique, située à l’intérieur d’une mosquée féminine.

    Détentrices d’un savoir coranique

    La reconquête de leur identité religieuse passe par l’apprentissage de l’arabe. Les responsables religieux Hui en ont bien conscience. L’imam homme, qui gère la mosquée masculine d’à côté, sait que les femmes ahong sont détentrices d’un savoir crucial à transmettre. C’est pourquoi, il encourage la création de mosquées féminines. Elles ont des responsabilités d’enseignement qui les propulsent hors de la sphère privée.
    Après cette première journée, je décide de me rendre à Sanpo, village à 2 heures de Zhengzhou, à majorité Hui. Les mosquées féminines y seraient plus nombreuses que les mosquées masculines.

    Mosquee en chine


    *******************************

    J'aimerais bien faire de ce topic une base de donnée pour tout ce qui concerne la communité musulmane en Chine qui nous est tellement inconnue !

    Il serait vraiment important que chaqu'un y mete du sien et de traiter le sujet par tous les cotés : les situer geographiquement, histoire, nombre, leur situation politique, tourisme, journaux, l'arabe, radio, TV, Internet, ...etc

  • #2
    Suite

    Les « impurs » accueillis à la mosquée

    Arrivés à Sanpo, l’interprète et moi cherchons à rencontrer une imam femme, à travers les rues cimentées et étonnamment propres du village Hui.

    C’est ce petit chérubin, pareil à ceux des tableaux de Raphaël, qui nous guide et nous introduit vers le personnage principal : Maryam Dongping est une ahong âgée de 38 ans. C’est une femme vive, et souriante. Elle nous conduit chez elle, c’est-à-dire à l’intérieur de la mosquée féminine. Ces temples pour les femmes sont au nombre de six dans le village, alors que les hommes ne disposent que de cinq mosquées. Les plus anciens édifices religieux (qui datent de la fin du XIXe siècle) se confondent avec des pagodes chinoises. Seule différence : les inscriptions en arabe figurant au-dessus de la porte d’entrée.

    A notre vue, les quelques femmes découvertes s’empressent de mettre leur voile. L’accueil est chaleureux. Leur regard n’exprime aucune crainte, ou réticence, même en la présence d’un homme violant leur espace, tenant en main son appareil photo et sa camera DV.

    Elles nous invitent à la grande cérémonie du vendredi. C’est une journée un peu spéciale, destinée à commémorer la mort d’un des leurs, un grand notable musulman de Sanpo, ancien responsable d’une entreprise de tannerie. L’événement sera célébré dans la grande mosquée masculine, en présence des deux sexes.

    Nous nous y rendons le lendemain, avec beaucoup d’émotion. Les femmes d’un côté, les hommes de l’autre…et moi, suivant l’interprète, je me retrouve le seul homme au sein d’une marée de femmes. Je ne porte même pas la calotte blanche, alors que la traductrice est obligée d’en porter une. Cela ne semble choquer personne. Nous discutons et mangeons à leur table. Le repas est interrompu par de brefs moments de prière, dicté par un imam masculin. C’est sans doute la première fois qu’une Chinoise non-musulmane (l’ interprète), et qu’un étranger homme mettent les pieds dans cette mosquée. Ici, notre présence est un événement.

    Le soir, alors que nous nous apprêtons à rejoindre nos chambres, dans un hôtel géré par des Han, l’imam femme nous propose de dormir gratuitement à une auberge en face, tenue cette fois par des Hui. « Les Hans sont sales. Chez nous, c’est propre », dit-elle. C’est ainsi que l’on a déménagé en plein milieu de la nuit.

    Nous, les « impurs », on s’est vu gratifié du même toit que les « purs ».

    Porte d'une mosquee

    Exemple de mosquées traditionnelles à Sanpo. La plus grande est masculine, et à côté, se trouve la mosquée féminine.

    Commentaire


    • #3
      Voici quelques portraits de femmes musulmanes, des sourires dévoilés, des éclairs de

      Simple calotte de piété religieuse, comme la kippa chez les Juifs, ou voile de pudeur charnelle, le couvre-chef des femmes Hui revêt différentes significations, selon celle qui le porte.

      Toujours est-il que ce morceau de tissu, mis avec élégance, leur donne un certain charme discret, n’en déplaise aux puritains islamistes.




      Commentaire


      • #4
        Bonjour
        Merci Tizinissa j'ai lancé plusieurs sujets sur les musulmans chinois je connais une famille hui de Henan que je considére comme ma famille.Cette famille a séjourné chez moi en suisse.Une famille qui applique l'islam je n'ai jamais croisé dans ma vie des gens honêtes... comme cette famille...

        Commentaire


        • #5
          L'islam En Chine Hier Et Aujourd'hui

          Sergio Ticozzi

          La présence de l'islam en Chine populaire n'a commencé que depuis peu à intéresser l'opinion publique mondiale, quand des troubles ont éclaté en 1988-1989 dans le Xinjiang et que des républiques de l'ex-URSS à forte majorité musulmane sont devenues indépendantes en Asie centrale. Cet article voudrait remédier à la rareté des informations en présentant sur l'islam en Chine, après un condensé de son histoire, une étude de la politique du gouvernement communiste à son égard de 1949 à 1978, puis le tableau de sa situation depuis 1979.

          1. SYNTHESE HISTORIQUE
          Les commencements

          L'histoire a retenu que des Arabes ont noué des relations avec la Chine et fait avec elle des échanges commerciaux, principalement par voie maritime, dès avant 500 après J.C. et que quelques-uns d'entre eux s'y sont installés, surtout sur les côtes méridionales, dans la province actuelle de Canton (1).

          La dynastie Tang (618-907) a marqué un âge d'or des relations extérieures de l'empire chinois. Celui-ci, sûr de son patrimoine culturel, accueillit alors volontiers les influences extérieures et se montra prompt à assimiler les formes et les thèmes culturels des pays avec lesquels il entrait en rapport. Il en vint même à admettre la diffusion de croyances religieuses étrangères, comme le bouddhisme, rejoint par une grande floraison : zoroastrisme, manichéisme, nestorianisme, en plus de l'islam.

          Cette ouverture s'est d'abord limitée au commerce et à l'art militaire. Depuis des siècles, les marchands étrangers faisaient le voyage de la Chine à travers l'Asie centrale et s'infiltraient dans l'empire. Selon les sources historiques, à Chang'an, des commerçants venus du centre et de l'ouest de l'Asie vendaient des vins en bouteille et des bijoux. Le négoce des matières précieuses était surtout le fait des Persans, experts reconnus dans l'estimation des pierres dotées de pouvoirs magiques. Les communications maritimes connurent un développement rapide. Des vaisseaux de transport faisaient la navette entre Canton, Chuanzhou, Hangzhou, Yangzhou (2) et les ports du Golfe persique.

          Mahomet vivait encore quand, selon la légende (3), quatre de ses premiers disciples vinrent en Chine répandre l'islam parmi les Arabes qui y résidaient.

          Abu Waqqas (4) l'aurait prêché à Canton, en y faisant construire en 627 le premier minaret, utilisé en même temps comme phare pour les bateaux, d'où son nom de Guangta. Saad Lebid Alhabshi serait allé dans le Fujian, à Changzhou et à Quangzhou, où fut construite la première mosquée, appelée Qilinsi ou mosquée de la licorne.

          En tout cas, moins de dix ans après l'hégire (622), une communauté musulmane s'est déjà formée sur les franges de la Chine, en attendant que le processus d'expansion de l'islam pousse les Arabes vers les régions de l'Asie centrale, leur fasse battre la Perse en 636, à Kadisiya, et rejoindre le Khorassan, aux confins des royaumes tributaires de la Chine. Ce processus entraîne aussi la conversion à l'islam des tribus d'origine turque et mongole du centre de l'Asie, déjà en rapport avec l'empire chinois.

          L'entrée officielle de l'islam en Chine date de 651, quand arrivent en première ambassade à Chang'an les envoyés du calife abbaside Osman Ibn Affan. Ils exposent à l'empereur Yongwei de la dynastie Tang l'histoire du califat, ses us et coutumes et les bases de la foi islamique. Dans la suite des siècles, spécialement des Tang aux Song du sud (618-1125), se succéderont quarante-sept autres ambassades arabes, venues par terre ou par mer, pour des buts pacifiques ou à cause de conflits armés.

          Une bataille entre troupes arabes et chinoises a lieu à Talas en 751, parce que Tashkent, pays tributaire de la Chine, a demandé de l'aide contre la traîtrise de la Chine qui veut l'annexer (5). Mais ce n'est qu'un épisode secondaire puisqu'en 755 le jeune empereur chinois Su Tsung appelle à la rescousse les troupes musulmanes du calife abbaside Abu Ja'far Al-Mansur pour mater la rébellion d'An Lushan, que des délégations officielles des sultans ommayades d'Arabie continuent de venir dans le sud et que les relations commerciales se maintiennent. Les échanges restent si fructueux qu'en 760 on dénombre quatre mille familles arabes dans la seule ville de Chang'an (aujourd'hui Xi'an), capitale de la dynastie Tang.

          Avec le continuel va-et-vient des marchands et l'installation de soldats musulmans en Chine, des communautés musulmanes se développent en nombre et en influence dans les principales villes de la route de la soie et dans les ports les plus fréquentés des côtes chinoises. Elles ont le monopole du commerce des marchandises arabes, jouissent de privilèges et d'une relative autonomie de gestion (elles ne peuvent toutefois traiter les affaires commerciales que dans le quartier qui leur est assigné). On les appelle Fanke, hôtes étrangers. Ils habitent des Fanfang, quartiers étrangers. Dirigés d'ordinaire par un chef responsable, Fanzhang ou Qadi, ils vivent regroupés autour de leur mosquée et de leur propre cimetière. Ils se mêlent aussi aux Chinois par le biais des mariages entre un musulman et une femme chinoise.

          A suivre ...

          Commentaire


          • #6
            Tizi et Moho

            Salamu 'alaykum

            merci tizi pour ce sujet, en fait c'est juste pour dire que d'accord avec Moho, j'ai aussi essayé de parler d'autres cultures musulamnes.

            J'ai cité l'Afrique du Sud, où les femmes sont Muftis lorsque vous allez demander un conseil.

            Aussi il y a l'Indonésie, où les femmes preint derriere les hommes, sans qu'il y ait entre eux un voile ou un mur...
            En indonésie, dés que vous survolez la Capitale, vous voyez une mosque mitoyenne à un templme Hindou.
            Et au centre, la mosquée principale communique avec la Cathédrale par un sous terrain.

            Enfin juste pour dire qu'il suffit de sortir de notre spehère Araboide, pour trouver un ISlam plus mieux.
            "L'éternité c'est long surtout vers la fin" W.Allen

            Commentaire


            • #7
              Salam Couscous

              pour trouver un ISlam plus mieux

              S'il est mieux, j'en doute fort !! L'Islam etant partout le meme puisque le message est unique.

              Mais c'est vrais que les paratiques et les interpretations changent d' une region a l'autre selon la culture, l'histoire et le developpement !

              Une histoire en marge: Ibn battouta en arraivant aux maldives et en sa fonction de Quadi a esssayé pendant tout son sejour labas de convaicre en vain les femmes de porter des vetemnts pour cacher leur poitrines !

              Il a tout essayé mais rien n'a marché !! le meme probleme l'attendait aussi quand, apres son retour, il fut envoyé en mission officile a Tounbouktou

              Commentaire


              • #8
                islam est mieux.

                merci tizinissa, pour cet eclairage,
                la base de la doctrine musulmane est l'education ! les chinois ont tout de suite compris le message,
                dans nos contrées la traditions est vehiculée par nos grand mères donc le roles des femmes est tres important.
                qui eduque l'enfant ?
                qui lui enseigne les premiers rudiment de la vie ?
                la reponse est toujours la même : la mère !!! a+
                UN SAVOIR N'EST SAVOIR QUE S'IL EST TRANSMIT ! dixit bibi !!!

                Commentaire


                • #9
                  il ne faut pas oublier que la Chine continue à opprimer ses musulmans


                  http://www.lemonde.fr/web/article/0,...-848199,0.html

                  Commentaire


                  • #10
                    djoudjou47
                    la traditions est vehiculée par nos grand mères


                    Derien ! en parlant de la tardition tu as mis le doigt dans la plaie ! et j'ai toujours dit que ce qu' une grande partie de nous pratiquent aujourdhui c'est l' Islam traditionelle et non l'islam eclairé du temps du prophete et de la prosperité de la civilisation musulmane.

                    J'aimerais bien pouvoir expliquer ce que c'est l'islam traditionel et ce que c'est que cette tradition ! on verra qu' on adopté des "traditions" qui n' ont rien avoir avec ni avec notre culture ni avec notre religion.

                    Cissilfou
                    Merci pour le lien ! je vais le posté a la fin des autres partie sur l'histoire d el'islam en Chine ! il complete parfaitement la structure du texte.

                    PS: Bienvenue a vous deux sur FA

                    Commentaire


                    • #11
                      Suite

                      ...
                      Les Chinois ont d'abord donné aux Arabes des noms divers, surtout dans le sud. Puis, probablement à cause de la prédominance au nord des musulmans de Perse, ils ont désigné tous les musulmans du nom persan de Tashih, en distinguant les "Tashih habillés en blanc" au sud, les Arabes, et au nord les "Tashih habillés en noir", les Persans.

                      "Il n'y avait pas seulement des Arabes : ils appartenaient à neuf autres groupes ethniques, en majorité persans. Mais tous étaient musulmans. Des marchands juifs venaient nombreux aussi en Chine, au point qu'ils purent réclamer la construction de deux synagogues à Kaifeng, capitale du Henan. Chose étrange, ce ne sont pas les Arabes qui ont exercé l'influence islamique en Chine, ils n'ont été que son avant-garde. Quand les musulmans chinois, même dans le Fujian et à Canton, récitent le Coran, leur prononciation et leur intonation restent nettement persanes. Bien que la lecture soit encore faite en arabe, leur alphabet de base, leurs idiomes, leur langage familier et le vocabulaire de leurs prières sont persans plus qu'arabes. Cependant rites et modes de prière sont uniformes. Les musulmans chinois suivent l'école hanafite sounite avec une teinte de pensée chiite" (6).

                      Cependant la prospérité et l'influence des musulmans dans les quartiers où ils vivent éveillent peu à peu des sentiments hostiles dans la population chinoise, jusqu'à la persécution ouverte de 878, quand l'insurgé Banshua (Huang Chao) s'empare de Canton et ordonne le massacre des étrangers. Selon Abu Zaid, voyageur arabe de l'époque, "les personnes bien informées des évènements de la Chine rapportent qu'en plus des Chinois massacrés, ont péri cent vingt mille mahométans, juifs, chrétiens et mages qui vivaient dans la ville comme commerçants" (7). Après le massacre, beaucoup de musulmans se camouflent en prenant un nom chinois.
                      Une autre persécution soudaine des musulmans, surtout persans, a déjà éclaté en 787 quand les forces rebelles de Tian Shen Kong tuent cinq mille étrangers à Yangzhou (la Yonju de Marco Polo), alors port important sur le Yangseu-kiang, dans le Jiangsu actuel (8).

                      Diffusion dans toute la Chine

                      Tandis que l'expansion musulmane se poursuit dans l'Asie du centre et du nord, surtout par la conversion de la population Uigur qui s'est déplacée de ces régions vers le Turkestan chinois d'aujourd'hui (Xinjiang) en 965, au sud, les échanges économiques et culturels reprennent après une assez longue pause (9), surtout sous la dynastie Song (960-1278). Les ports les plus fréquentés sont Canton et Quanzhou, appelés respectivement Khanfu et Zaiton par les Arabes (et ensuite par Marco Polo).
                      Un service du commerce extérieur est créé, chargé de protéger les monopoles, de contrôler l'entrée et la sortie des navires, de percevoir les taxes et d'examiner les produits.

                      A Quanzhou, le musulman Pu Shou Keng nommé commissaire des douanes pour les affaires arabes s'efforce, de 1245 à 1275, d'améliorer les conditions du commerce extérieur le long des côtes du Fujian, en éliminant la piraterie.

                      Après la conquête de l'empire chinois par les Mongols, partielle en 1126, totale en 1278, jusqu'à leur chute en 1368, la présence des musulmans est encouragée et facilitée par leur conquête des pays musulmans d'Asie et l'adhésion à l'islam des chefs mongols (à commencer par les neveux mêmes de Gengis Khan), puis par la politique mongole d'utiliser les talents administratifs, commerciaux et culturels des musulmans (médecins, architectes, mathématiciens et astronomes) et de confier à des étrangers le gouvernement des Chinois, en particulier en qualité de durahatch ou conseillers administratifs et politiques.

                      Il y a aussi parmi eux de bons chefs militaires et des experts en fabrication des canons qui contribuent, sous une dizaine de premiers ministres musulmans, à renforcer l'armée mongole. Leur nombre et leur prestige s'accroissent tellement que, selon un dicton populaire, "sous la dynastie Yuan on trouvait partout des Hui Hui". Le nom de Hui Hui ou de peuple Hui (qui signifie littéralement "retourner") a supplanté les autres noms pour désigner en Chine toutes les populations sémites, en particulier les adeptes de l'islam, alors qu'à l'origine le mot Hui semble avoir été une translitération du nom des Uigur.

                      Grâce à l'envoi de ministres musulmans en diverses régions de la Chine, l'islam se répand un peu partout. Il s'implante ainsi au Yunnan surtout parce que Syed Omar Shamsuddin (Sai Dianchi), gouverneur de 1273 à 1279, attire des milliers de personnes à sa foi. A Ningxia et dans les régions voisines l'islam est répandu par Ah Nan Da, qui convertit ses cent cinquante mille soldats (10). Les Mongols convertis constituent avec les musulmans venus d'autres pays des communautés nombreuses, qui subsistent encore dans la Mongolie intérieure.

                      A cause du profond mécontentement inspiré par l'oppression mongole, beaucoup de musulmans s'allient à Chu Yuan Chang dans sa rébellion qui réussit à renverser la dynastie.

                      De grands chefs de son armée, comme Chang Yui Chong, Hu Da Hai, Teng Yu, Lan Yui, Mu Ying sont musulmans (11).
                      Au Yunnan, en revanche, les musulmans qui composent quarante pour cent de l'armée restent fidèles aux Mongols : ils se rendent les derniers aux Ming, qui le leur font cruellement payer.

                      Parmi les esclaves châtrés envoyés servir comme eunuques à la cour de Pékin, un certain Ma He gagne par ses qualités la faveur de l'empereur Yong Le et, sous le nom de Zheng He (Cheng Ho), se rend célèbre de 1405 à 1431 à la tête de huit expéditions maritimes, de caractère politique et diplomatique, dans le sud-est asiatique et dans l'Océan Indien.

                      C'est au cours de ces voyages que, pour la première fois, des Chinois musulmans font le pèlerinage de La Mecque.

                      La dynastie Ming continue d'utiliser le talent des experts musulmans, surtout pour la défense militaire et en astronomie.

                      A suivre ...

                      Commentaire


                      • #12
                        Divisions et oppressions sous la dynastie mandchoue (1644-1911)

                        Ce qui a attiré mon atention ici c'est l'apparition des sectes en Chine tout comme au moyen orient ! par exemple: les kadiriya, les freres musulmans ... etc et le nombre incroyables des insurections et revoltes ! passionant !

                        ********************

                        Avec les progrès de l'islam en Chine ses divers courants et ses sectes vont se révéler, surtout à la fin des Ming (1368-1644) et sous la dynastie mandchoue des Qing (1644-1911).

                        La "secte ancienne" ou Qadim met l'accent sur le maintien des doctrines et des pratiques traditionnelles, en opposition à la "secte nouvelle" ou "des fondateurs", davantage liée à la tradition mystique soufi, qui attribue un pouvoir et des honneurs particuliers à de grands personnages, reconnus pour leur sainteté ou leur prestige, dont elle vénère spécialement la tombe.

                        La "secte nouvelle" s'est à son tour différenciée en sectes plus petites :
                        • Kubriyad, qui a son centre à Taiwantou dans le Ganzu ;
                        • Khufiyad, fondée par Ma Laichi dans le Ningxia et à Lanzhou ;
                        • Jahariyad, fondée par Ma Mingxin ;
                        • Kadiriyad, disséminée dans le Shaanxi et dans le Sichuan ;
                        • les sectes de la Montagne blanche et de la Montagne noire (ou des musulmans à turbans blancs et à turbans noirs) qui se développent en s'opposant l'une à l'autre au sud du Xinjiang ;
                        • la secte la plus récente ou Ikhwan (les frères), fondée par Ma Guoyuan vers la fin de la dynastie Qing etc.

                        Parallèlement à sa division en sectes, l'islam en Chine s'engage de plus en plus dans la politique en se liant avec des sociétés secrètes qui le mènent à l'insurrection et aux mouvements révolutionnaires.

                        La situation des musulmans se détériore à l'avènement des Mandchous, qui lancent contre eux en 1651, sept ans seulement après leur prise de pouvoir, une cruelle offensive. Opprimés mais pas vaincus, les musulmans subissent les épreuves les plus dures avec courage et stoïcisme. Tout au long de la période des Qing, qui dure 268 ans, ils restent pour les dirigeants mandchous une source constante de préoccupation, de peur et de haine. Au nord-ouest et au sud-ouest du pays se succèdent tous les vingt ou trente ans des conflits qui au total coûtent la vie, de part et d'autre, à des millions de victimes (12).

                        Les musulmans sans cesse affrontés à la population chinoise locale se révoltent souvent. Les insurrections les plus notables entre 1648 et 1895 sont : la révolte de Kanchow, Gansu, en 1648 ; l'insurrection de Khojia et Aziz, 1758-1759, qui conduit à l'annexion de la région connue aujourd'hui comme Xinjiang (nouveau territoire) en 1768 ; les révoltes de Ush en 1763 et de Chee Chang en 1767 ; la rébellion de Lanzhou en 1778 et celle de She Fong Pu dans le Gansu en 1781 ; l'insurrection de Jehangir à Kashgar en 1820-1827, suivie de celles de Yussof en 1728-1731 et des sept Khojia en 1836-1839 ; la révolte de Tu Wen Hsiu à Dali et de Ren Wu à Shen Si au Yunnan, 1850-1868, réprimée par de grands massacres; la rebellion Tungkan de Ma Hua-lung dans le Shaanxi et au Gansu, 1862-1873, en relation avec le mouvement d'indépendance du Turkestan des années 1862-1877. Dans ce mouvement sont impliqués les musulmans du Shaanxi, du Gansu et du Xinjiang, qui réussissent avec le prince Uigur Yakub Beg (1820-1877) à former l'Etat indépendant du Turkestan, aussitôt reconnu par l'Angleterre qui veut un Etat-tampon entre la Russie et la Chine. Mais l'autonomie de cet Etat dure peu : il redevient une province chinoise en 1884.

                        A suivre ...

                        Commentaire


                        • #13
                          Bonsoir
                          Les "hui" chinois musulmans sont réputés,pour leur bravour et leur résistances phésique,dans l'histoire passée,ils surent résister à l'oppression et combattre l'injustice.
                          Les "hui"étaient cruellement exploités; ils ne devraient pas montrer la moindre résistanse sous peine d'écrasement.Par exemple,la loi interdisait à plus de trois personnes appartennant à la minorité "hui"de marcher côte à côte munis d'armes et,si l'un commetait la moindre crime,on lui tatouait les caractères chinois "rebelle hui"sur le visage!
                          Si on l'on remonte à la dynastie Yuan (1278-1368) on se souvient du soulèvement paysan conduit par Zhu Yuanz hang un "hui" et qui entraîna la chute de cette dynastie et la fondation de la dynastie ming.
                          Avant l'invention des pistolets est des autres armes à feu moderne, le wu shu, ou art martial,en chinois constituait la principale forme de combat et de self défense.pour encourager la foi et la persévérance parmi le puple Hui, les chefs les poussèrent à la pratique du wu shu pour assurer à la fois la survie et l'amélioration individuelle d'eux.même. Ainsi,les pratiquants musulmans de wu shu ,de génération en génération ,développèrent des qualités particulières dans la pratique de l'arts martial.Depuis la dynastie ming, de très nombreux maîtres de wu shu ont émergé du peuple Hui .Celèbre pour leur adresse au combat ,il le furent aussi par les écoles qu'ils fondèrent et qui vinrent enrichir l'art martial chinois.
                          Pendant tout le milieu et la fin de dynastie ming ,i l ya pour le wu shu ,trois écoles célèbres du maniement de la lance développées par les familles Yang et Ma et Sha les familles Ma et Sha étaient toutes les deux musulmans,
                          Les célèbres Huihui du combat au poing des "Hui",qui étaient très en vogue à la fin de la dynastie ming,étaient considérés comme<<La quintessence des exercices de combat.>>
                          De nombreuses écoles du wu shu fleurirent durant le milieu et la fin de la dynastie ming et certaines d'entres elles furent crées par les maîtres du wu shu musulmans.
                          Les <<Jiaomem tantui >>(exercices de coups de pieds bas d'origine religieuse) qui sont encore populaire de nos jours sont originaire de cette période .Comme l'illustre un dicton de l'époque<<de Nankin à pékin,les exercices de coups de pieds bas vient de cercle religieux.>>Etant elle même une école indépendante ,la<< Jiomen tantui>> a été adoptée par beuacoup d'autres écoles comme exercice pour les débutants...Le tong bei Pigua quan,qui est maintenant devenu une école de boxe avec un style unique a été créé par un maître musulman. Ma Fengtu (un musulman),en 1919,celui ci rejoint d'autres personnes pour mettre en place la société de combattants, association patriote dont il devient vice président et le chef instructeur.Ma Fengtu consacra toute sa vie à l'étude du wu shu et a apporté d'importants contributions tant sur le plan pratique que théorique.Son frére Ma Yingtu fut également célèbre maître de wu shu spécialiste du combat corps-à-corps. Au premier tournoi de wu shu organisé en 1929.il battit tous les autres participants et rçu le premier prix...
                          Il convient de souligner ce cas de Wang Zipimg, du comité Cangseian, un très redoutable combattant célèbre pour son extraordinaire force et sa merveille agilité.
                          Il fut l'élève de l'imam Yang Honxieu de la province de Shandong, un chef religieux musulman, et un expert du zha quan ,(cha quan)qui avait vancu plusieurs maîtres réputés de wu shu, grâce à ces attaques farouches.
                          Wang Ziping fut également présidemt de l'association de wu shu chinoise.
                          Depuis la fondation de la chine communiste, de nombreux maîtres de wu shu ont été mis en avant , parmi ceux appartenant à la minorité Hui.
                          Ainsi parmi les 10 professeurs de wu shu et professeurs associés enseignent dans les instututs cultures phésiqes et les écoles à travers le pays, 4 d'entres eux sont des Hui ayant effectué des recherches scientifiques portant sur le wu shu et dans la même temps ayant entraîné des élèves à l'art martial (le cas de mon maître).
                          J'ai visité avec mon maître une mosqué à Kaifung (henan), l'envoyer de karaté renaud Cohen à les mots qui me manque pour m'éxprimer.
                          C'est l'imam lui même,le chef religieux de communauté, qui nous reçois dans la superbe mosquée de Xian (Shanxi), après les échanges protocolaires et la mise des cadeaux (de superbes caligraphies où ont inscrit nos nom anisi que le lieu et le jour de notre visite), nous visitons enfin la mosquée où nous pouvons admirer le mélange de style arabe et chinois : en fait, la mosqée se présente toute à fait comme un temple chinois traditionnel. Mais, au côtés des calligraphies chinoises et des inscriptions gravées sur les murs en caractères chinois, des inscriptions en arabe, et l'ensemble est sublime : la superbe esthétique chinois côtoie, la beauté souple et fine de l'alphabet arabe.Et l'on se prend à s'éxtasier de la rencontre de ces deux écritures et culture si différentes.
                          Puis nous avons droit à une démonstation effecttuée par les élèves et prof. de l'école de wu shu de la mosquée de Xian.
                          Au programe, Ba Gua,Tai ji quan, et Tong Bei, sans oublier le travail des armes : hallebard, sabres doubles, coteaux....(une photo devant la mosquée les élèves en pi quan du xin yi).
                          En regardanr leurs exercices, on peut s'empêcher, d'imaginer ce que devaient êtres autrefois les combattants musulmans aux prises avec le pouvoir impérial chinois.Souvent menacés, en tant que minorité chinoise ,ces musulmans cultivaient alors leur wu shu comme un véritable art de survie et de combat. En ce qui concerne le wu shu, il est indéniable que les chinois musulmans ont joué un rôle dans le développement de l'art martial, qui en retour a dans un large mesure,contribué à la sauvegarde et au bie-être de leur minorité.

                          Commentaire


                          • #14
                            Merci Tizi pour ce sujet très intéressant.
                            Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

                            Commentaire


                            • #15
                              J'en avais entendu parlé.Les écoles de Kung Fu détenues par des musulmans sont fort interessantes.Hormis que les femmes soient génées dans leurs mouvements par le hijeb, les élèves sont plutot contents.J'aimerai bien y aller et m'entrainer labas!
                              "euh..hum hum...bon j'y vais: youuuuyouyouyouyouyouyouyouuuuiiiiiiiiiiiiiiiiiiii iiiiii"

                              Commentaire

                              Chargement...
                              X