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La grenade est un fruit délicieux souvent considéré comme un symbole d'amour, de fertilité et de prospérité . C'est bientôt la saison, profitez-en.
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Fruits d’automne, les grenades ont laissé chez tous ceux qui ont vécu leur enfance à la campagne de vifs souvenirs. Les premières ont toujours apporté un parfum de rentrée scolaire. Pour se rendre compte de la place occupée par les grenades dans l’alimentation, on n’a qu’à interroger les personnes dont l’expérience dans le domaine est évidente. Certains, femmes et hommes interrogés, avouent n’avoir jamais dégusté ce fruit pourtant si délicieux et revigorant ; les uns pour les pépins contenus dans les graines, les autres par indifférence totale.
Mais le fait que le grenadier ait été cité trois fois dans le Coran montre bien qu’il produit un fruit à la haute valeur nutritive et curative.
Dans la sourate six, verset 99, il est dit ceci : «Nous faisons croître des jardins plantés de vignes, des oliviers et des grenadiers semblables ou différents les uns des autres. Considérez leurs fruits lorsqu’ils fructifient et qu’ils mûrissent. Voilà des signes pour un peuple qui croit». Puis dans cette même sourate, verset 142, on parle du grenadier en le citant parmi d’autres parce qu’ils sont indispensables à la vie : «C’est lui qui a fait croître des jardins en treilles ou non en treilles ; les palmiers et les céréales comme nourritures variées, les oliviers et les grenadiers semblables ou dissemblables. Mangez de leurs fruits quand ils en produisent : payez en les droits le jour de la récolte. Ne commettez pas d’excès : Dieu n’aime pas ceux qui commettent des excès».
Dans la sourate 55, verset 68, les paroles de Dieu reviennent sur le même fruit et ce qui est dit est à méditer avec beaucoup de concentration pour en saisir le sens : «Ces deux jardins contiennent des fruits, des palmiers, des grenadiers». On connaît les bienfaits de l’olivier, du palmier, de la vigne, mais on n’a jamais imaginé ceux du grenadier.
Un arbre et un fruit pas comme les autres
Le grenadier est un arbre différent des autres arbres fruitiers, et de loin il est reconnaissable pour son feuillage et ses branches. Même son bois est si résistant que très tôt il a servi en milieu éducatif : le bâton de grenadier est réputé pour ses coups cuisants qui laissent des marques.
Ce que nous raconte un septuagénaire en parlant de ses maîtres d’école qui frappaient sans pitié : «Dans le jardin de l’école, les grenadiers étaient d’une exubérance extraordinaire et fournissaient les meilleurs bâtons pour des générations de maîtres». On n’avait jamais compris pourquoi nos maîtres préféraient les branches de cet arbre pour se faire craindre. Nos enseignants étaient à l’époque très sévères mais justes, ils ne nous frappaient que lorsqu’on fautait. Le maître d’école coranique appréciait, lui aussi, le grenadier au point qu’il en taillait les plus longs bâtons pour pouvoir toucher les apprenants les plus éloignés de lui dès qu’ils le méritaient.
On ne saurait vous dire si ses feuilles sont caduques, mais l’arbre offre un spectacle très nuancé au moment de la floraison. Avec les fleurs, le pollen, les fruits qui sont à peine visibles, les feuilles, on est face à une riche palette de couleurs allant du vert au jaune doré en passant par le rouge et l’orange. mais ne vous fiez pas aux apparences, l’arbre était couvert de piquants qui peuvent vous réserver quelques désagréables surprises. Et pour consommer le fruit, il y a du travail à faire dans la mesure où vous ne pouvez mettre dans la bouche que ce que vous avez rassemblé dans le creux de la main, des grains pris l’un après l’autre ; rien à voir avec les pommes, les poires, les figues.
Quelques anecdotes agréables à entendre
Les personnes interrogées se souviennent bien de leurs années de jeunesse. Aussi, ils vous racontent des tas d’histoires sur les grenades arrivant à pleine maturité vers le mois d’octobre.
Une fois, c’était pendant la guerre de libération, des militaires avaient fait irruption dans une maison.
C’était en automne et un tas de grenades avait attiré leur attention. Qu’est-ce que vous avez-là avaient-ils dit en s’adressant à une vieille assise devant son métier à tisser. «C’est des grenades, leur a-t-elle répondu, mais pas comme celles que vous portez à la ceinture, les miennes n’explosent pas».
Nous sommes restés suspendus aux lèvres d’une dame, ancienne institutrice de la vraie école qui nous a fait le récit de quelques uns de ses moments d’enfance : «Mon enfance a été la meilleure période de ma vie, dit-elle, sur un ton de nostalgie, et ce dont je me souviens le plus, c’est des grandes corbeilles pleines de grenades que ma grand-mère nous rapportait souvent. Et au fil des jours, nous les entassions à un angle de la maison. Moi, mes frères et sœurs, nous en raffolions. On sélectionnait celles qu’on mangeait : les plus grosses donnant aussi l’impression d’être mûres par la couleur de la peau.
Le soir, cousins et voisins, des enfants comme nous, parlions de nos grands-mères qui faisaient preuve d’amour en apportant à leurs petits enfants tout ce qui pouvait les rendre heureux. Avec nous, il y avait un petit garçon malheureux qui attendait toujours sa grand-mère parce qu’elle lui apportait tout ce qu’il aimait : grenade et autres fruits. Une fois on l’avait fait courir inutilement vers sa maison, on lui avait annoncé l’arrivée de sa grand-mère. Et grande fut sa déception lorsqu’il se rendit compte du canular».
Mais les grenades n’intéressent pas que les enfants, il arrive que des vieux manifestent le désir d’en manger. «Un jour, dit un habitué des marchés, un vieillard déguenillé et croulant sous le poids des ans m’a abordé pour me demander de lui acheter un kilogramme de grenades qu’il venait de voir chez des marchands de fruits. Connaissant les caprices des vieillards et le mal qu’on leur fait subir lorsqu’on leur refuse quelque chose, j’accédai à son désir».
Arbres et fruits aux vertus curatives inimaginables
D’origines Moyen-Orientale, le grenadier a été introduit au Maghreb par les Carthaginois. On n’a pas à notre disposition toutes les valeurs thérapeutiques du grenadier, mais nous ferons l’effort de nous en rapporter quelques unes. Les Moyens Orientaux qui connaissent mieux le fruit, apprécient surtout son jus concentré et qui a la particularité d’être à la fois pectoral, astringent et acidifiant.
L’arbre paraît aussi s’être assez bien acclimaté dans tous les pays du Maghreb pour les fruits de qualité qu’il produit. Il semble également accepter de vivre avec les autres arbres fruitiers originaires d’Afrique du nord comme le figuier en nette prédominance. Il n’y a que le cerisier qui n’accepte aucun autre arbre à ses côtés. Le figuier de Barbarie, originaire du Mexique, très expansif et qui a gagné toutes les régions, ne le gêne nullement dans son développement naturel.
L’écorce de grenade, en poudre et en décoction, est utilisée dans le traitement des estomacs atones, les maladies gastro-intestinales, les diarrhées. Le jus des variétés acides est indiqué comme diurétique.
La grenade, fruit d’automne très apprécié, s’emploie aussi dans un sirop d’eau de fleurs d’oranger additionné d’un zeste de citron.
Par La Nouvelle République
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Fruits d’automne, les grenades ont laissé chez tous ceux qui ont vécu leur enfance à la campagne de vifs souvenirs. Les premières ont toujours apporté un parfum de rentrée scolaire. Pour se rendre compte de la place occupée par les grenades dans l’alimentation, on n’a qu’à interroger les personnes dont l’expérience dans le domaine est évidente. Certains, femmes et hommes interrogés, avouent n’avoir jamais dégusté ce fruit pourtant si délicieux et revigorant ; les uns pour les pépins contenus dans les graines, les autres par indifférence totale.
Mais le fait que le grenadier ait été cité trois fois dans le Coran montre bien qu’il produit un fruit à la haute valeur nutritive et curative.
Dans la sourate six, verset 99, il est dit ceci : «Nous faisons croître des jardins plantés de vignes, des oliviers et des grenadiers semblables ou différents les uns des autres. Considérez leurs fruits lorsqu’ils fructifient et qu’ils mûrissent. Voilà des signes pour un peuple qui croit». Puis dans cette même sourate, verset 142, on parle du grenadier en le citant parmi d’autres parce qu’ils sont indispensables à la vie : «C’est lui qui a fait croître des jardins en treilles ou non en treilles ; les palmiers et les céréales comme nourritures variées, les oliviers et les grenadiers semblables ou dissemblables. Mangez de leurs fruits quand ils en produisent : payez en les droits le jour de la récolte. Ne commettez pas d’excès : Dieu n’aime pas ceux qui commettent des excès».
Dans la sourate 55, verset 68, les paroles de Dieu reviennent sur le même fruit et ce qui est dit est à méditer avec beaucoup de concentration pour en saisir le sens : «Ces deux jardins contiennent des fruits, des palmiers, des grenadiers». On connaît les bienfaits de l’olivier, du palmier, de la vigne, mais on n’a jamais imaginé ceux du grenadier.
Un arbre et un fruit pas comme les autres
Le grenadier est un arbre différent des autres arbres fruitiers, et de loin il est reconnaissable pour son feuillage et ses branches. Même son bois est si résistant que très tôt il a servi en milieu éducatif : le bâton de grenadier est réputé pour ses coups cuisants qui laissent des marques.
Ce que nous raconte un septuagénaire en parlant de ses maîtres d’école qui frappaient sans pitié : «Dans le jardin de l’école, les grenadiers étaient d’une exubérance extraordinaire et fournissaient les meilleurs bâtons pour des générations de maîtres». On n’avait jamais compris pourquoi nos maîtres préféraient les branches de cet arbre pour se faire craindre. Nos enseignants étaient à l’époque très sévères mais justes, ils ne nous frappaient que lorsqu’on fautait. Le maître d’école coranique appréciait, lui aussi, le grenadier au point qu’il en taillait les plus longs bâtons pour pouvoir toucher les apprenants les plus éloignés de lui dès qu’ils le méritaient.
On ne saurait vous dire si ses feuilles sont caduques, mais l’arbre offre un spectacle très nuancé au moment de la floraison. Avec les fleurs, le pollen, les fruits qui sont à peine visibles, les feuilles, on est face à une riche palette de couleurs allant du vert au jaune doré en passant par le rouge et l’orange. mais ne vous fiez pas aux apparences, l’arbre était couvert de piquants qui peuvent vous réserver quelques désagréables surprises. Et pour consommer le fruit, il y a du travail à faire dans la mesure où vous ne pouvez mettre dans la bouche que ce que vous avez rassemblé dans le creux de la main, des grains pris l’un après l’autre ; rien à voir avec les pommes, les poires, les figues.
Quelques anecdotes agréables à entendre
Les personnes interrogées se souviennent bien de leurs années de jeunesse. Aussi, ils vous racontent des tas d’histoires sur les grenades arrivant à pleine maturité vers le mois d’octobre.
Une fois, c’était pendant la guerre de libération, des militaires avaient fait irruption dans une maison.
C’était en automne et un tas de grenades avait attiré leur attention. Qu’est-ce que vous avez-là avaient-ils dit en s’adressant à une vieille assise devant son métier à tisser. «C’est des grenades, leur a-t-elle répondu, mais pas comme celles que vous portez à la ceinture, les miennes n’explosent pas».
Nous sommes restés suspendus aux lèvres d’une dame, ancienne institutrice de la vraie école qui nous a fait le récit de quelques uns de ses moments d’enfance : «Mon enfance a été la meilleure période de ma vie, dit-elle, sur un ton de nostalgie, et ce dont je me souviens le plus, c’est des grandes corbeilles pleines de grenades que ma grand-mère nous rapportait souvent. Et au fil des jours, nous les entassions à un angle de la maison. Moi, mes frères et sœurs, nous en raffolions. On sélectionnait celles qu’on mangeait : les plus grosses donnant aussi l’impression d’être mûres par la couleur de la peau.
Le soir, cousins et voisins, des enfants comme nous, parlions de nos grands-mères qui faisaient preuve d’amour en apportant à leurs petits enfants tout ce qui pouvait les rendre heureux. Avec nous, il y avait un petit garçon malheureux qui attendait toujours sa grand-mère parce qu’elle lui apportait tout ce qu’il aimait : grenade et autres fruits. Une fois on l’avait fait courir inutilement vers sa maison, on lui avait annoncé l’arrivée de sa grand-mère. Et grande fut sa déception lorsqu’il se rendit compte du canular».
Mais les grenades n’intéressent pas que les enfants, il arrive que des vieux manifestent le désir d’en manger. «Un jour, dit un habitué des marchés, un vieillard déguenillé et croulant sous le poids des ans m’a abordé pour me demander de lui acheter un kilogramme de grenades qu’il venait de voir chez des marchands de fruits. Connaissant les caprices des vieillards et le mal qu’on leur fait subir lorsqu’on leur refuse quelque chose, j’accédai à son désir».
Arbres et fruits aux vertus curatives inimaginables
D’origines Moyen-Orientale, le grenadier a été introduit au Maghreb par les Carthaginois. On n’a pas à notre disposition toutes les valeurs thérapeutiques du grenadier, mais nous ferons l’effort de nous en rapporter quelques unes. Les Moyens Orientaux qui connaissent mieux le fruit, apprécient surtout son jus concentré et qui a la particularité d’être à la fois pectoral, astringent et acidifiant.
L’arbre paraît aussi s’être assez bien acclimaté dans tous les pays du Maghreb pour les fruits de qualité qu’il produit. Il semble également accepter de vivre avec les autres arbres fruitiers originaires d’Afrique du nord comme le figuier en nette prédominance. Il n’y a que le cerisier qui n’accepte aucun autre arbre à ses côtés. Le figuier de Barbarie, originaire du Mexique, très expansif et qui a gagné toutes les régions, ne le gêne nullement dans son développement naturel.
L’écorce de grenade, en poudre et en décoction, est utilisée dans le traitement des estomacs atones, les maladies gastro-intestinales, les diarrhées. Le jus des variétés acides est indiqué comme diurétique.
La grenade, fruit d’automne très apprécié, s’emploie aussi dans un sirop d’eau de fleurs d’oranger additionné d’un zeste de citron.
Par La Nouvelle République
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