Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Israël se réjouit discrètement de l'échec des Frères musulmans

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Israël se réjouit discrètement de l'échec des Frères musulmans

    Israël se réjouit discrètement de l'échec des Frères musulmans

    Jérusalem, correspondant. "La situation étant profondément confuse, ce n'est pas le moment de laisser s'exprimer les porte-parole ou les ministres... Dire du bien de l'armée égyptienne en ce moment, voire, dans une certaine mesure, de Morsi, ou des libéraux comme Mohamed ElBaradei, n'arrangerait rien. Le mieux est de ne pas apparaître partie prenante, d'aucune manière" : ainsi s'exprime, sous couvert d'anonymat, un responsable israélien, pour justifier les strictes consignes de silence imposées par le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, aux membres de son gouvernement.



    Officieusement, les responsables israéliens se félicitent doublement de la destitution du président Mohamed Morsi : d'abord parce qu'il s'agit d'un coup d'arrêt aux ambitions politiques des Frères musulmans ; ensuite parce que celui-ci a pour conséquence un grave revers pour le gouvernement du Hamas à Gaza, désormais plus isolé que jamais.
    Ce mutisme israélien est d'autant plus éloquent qu'il s'accompagne de la bruyante satisfaction exprimée par plusieurs responsables de l'Autorité palestinienne, qui ne parviennent pas à cacher la jubilation que leur procure l'affaiblissement politique du Hamas : un "jour historique pour l'Egypte et une leçon pour nous", a commenté le porte-parole du président Mahmoud Abbas. "C'est vrai qu'il y a dans cette réaction un petit côté indécent, relève un haut diplomate israélien. Mais cela ne nous étonne pas : le Fatah n'avait pas davantage réussi à dissimuler à quel point les opérations israéliennes "Plomb durci" et "Pilier de défense" 012] contre Gaza favorisaient indirectement ses intérêts politiques."

    COOPÉRATION SÉCURITAIRE RENFORCÉE ENTRE LE CAIRE ET TEL AVIV

    Si l'Etat juif avait accueilli avec inquiétude l'élection de Mohamed Morsi, le bilan de sa première année de présidence s'est révélé plus positif qu'anticipé. Outre que le nouveau gouvernement égyptien n'a pas remis en cause le traité de paix israélo-égyptien de 1979, M. Morsi a joué un rôle constructif pour favoriser la conclusion d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas lors du conflit de novembre. Pour l'essentiel, il a, d'autre part, laissé l'armée égyptienne gérer le dossier des relations avec le Hamas. Les responsables israéliens constatent que leur coopération sécuritaire avec Le Caire, loin d'être affaiblie, s'est renforcée.

    L'Egypte des Frères musulmans – confrérie dont est issu le Hamas – a fait la sourde oreille aux appels du Mouvement de la résistance islamique en faveur d'une libéralisation des échanges politiques et économiques avec le territoire qu'il contrôle : le check-point de Rafah, à la frontière égyptienne, n'a pas été ouvert aux marchandises, et la "liste noire" des Gazaouis interdits de séjour en Egypte n'a pas été supprimée. Les Frères musulmans se sont méfiés tout autant que l'armée des activités de djihadistes palestiniens sur le sol égyptien, en particulier dans le Sinaï. Pour cette raison notamment, la popularité du Hamas en Egypte n'a cessé de se dégrader depuis un an.

    Il est probable que la situation très volatile qui prévaut dans le Sinaï va donner un prétexte à l'armée égyptienne pour maintenir le gouvernement du Hamas sous étroite surveillance. Ces derniers jours, elle a détruit une quarantaine de tunnels de contrebande passant sous la frontière avec Gaza. Les analystes israéliens ne croient cependant pas au risque de voir un nombre important de combattants islamistes de Gaza s'infiltrer en Egypte pour prêter main-forte aux Frères musulmans.

    Le Hamas, conscient du grave échec politique qu'il vient de subir par ricochet, va s'efforcer de garder la situation à Gaza sous contrôle, pour ne pas s'aliéner ce qui lui reste de crédit auprès de l'armée égyptienne, dont il restera dépendant quel que soit le pouvoir en place au Caire. Le gouvernement d'Ismaïl Haniyeh, premier ministre du Hamas, n'hésitera donc pas à s'opposer au Djihad islamique et aux groupes salafistes de Gaza, afin de préserver la trêve fragile qui, dans l'ensemble, perdure avec Israël.

    AXE IDÉOLOGIQUE MORT-NÉ

    Car le Hamas est aux abois à bien des égards, tant sur le plan politique que financier : il a perdu le soutien de l'Iran depuis que le chef de sa branche politique, Khaled Meshaal, a coupé ses liens avec Téhéran, en raison de la crise syrienne. Ce faisant, il a également rompu ses relations avec le régime de Bachar Al-Assad.

    L'ironie de la situation est que le Mouvement de la résistance islamique a cru pouvoir se passer de ces deux principaux sponsors, au profit de l'Egypte des Frères musulmans. Or ses espoirs d'un axe idéologique et stratégique avec Le Caire sont aujourd'hui mort-nés. Autant de raisons pour Israël de se féliciter – discrètement – de l'évolution de la situation en Egypte.

    LE MONDE
    Laurent Zecchini

  • #2
    C'est à la une de leurs magazines

    Dernière modification par shadok, 09 juillet 2013, 22h09.
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

    Commentaire

    Chargement...
    X