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L'ASAL forge les compétences algériennes aux techniques spatiales

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    L'ASAL forge les compétences algériennes aux techniques spatiales

    Ce n'est pas la NASA américaine, ni l'Agence spatiale européenne, ou le programme spatial russe ou chinois, mais ça a le mérite d'être le produit de compétences nationales. Un tour d'horizon des grands pas, comparés aux modestes moyens, du programme spatial algérien.

    Le programme spatial algérien est désormais, pour beaucoup de pays en voie de développement, un exemple à suivre et à méditer. En dix ans, l'Algérie a réussi à mettre sur orbite deux satellites, ALSAT 1, en novembre 2002, depuis le centre spatial de Plesetsk en Russie, et ALSAT 2-A, en 2010, à partir du centre spatial SHAR (Chennai) en Inde. Deux autres satellites sont en projet. ALSAT 2-B, en cours de réalisation au niveau du Centre de développement des satellites (CDS) à Oran, et Alcomsat-1, un satellite qui doit être lancé en 2014, consacré aux télécommunications spatiales afin de fournir entre autres des services de télédiffusion, d'internet, de téléphonie, et VSAT. Ce parcours a permis à l'Algérie de passer, en 2002, du statut d'observateur au Comité pour l'Utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique (COPUOS), à celui de membre permanent au sein de comité onusien, et s'est vu même confier la présidence du sous-comité scientifique et technique en 2008 et 2009. Une reconnaissance qui sera couronnée dès l'année prochaine par l'accès au poste de présidente du Comité pour l'exercice 2014-2015.

    L'Algérie assure désormais la coordination du bureau d'appui régional d'Alger pour la prévention et la gestion des catastrophes naturelles et des situations d'urgence "UN SPIDER", couvrant la sous-région Afrique du Nord et Sahel et abrité par la Direction générale de la Protection civile. Elle assure également la mise à disposition d'images à haute résolution (Alsat 2), dans le cadre de programmes internationaux : DMCII, Charte internationale sur les risques majeurs. Selon M. Chaouch Abdelwahab, chargé d'études au sein de l'Agence spatiale algérienne (ASAL), le développement d'une coopération internationale a permis "un transfert technologique et une réelle appropriation de savoir-faire dans le cadre de partenariats avec des pays avancés dans le domaine du spatial. Cela s'est traduit, par exemple, dans le cadre du projet Alsat-1, de la formation de 13 chercheurs algériens en partenariat avec le Royaume-Uni pour le système spatial, et avec la Fédération de Russie pour le lancement. En parallèle, quatre titulaires de Ph.D et quatre Masters ont bénéficié d'une formation académique au Centre spatial de Surrey (Royaume-Uni). Il y a eu également une formation dans le cadre du projet Alsat-2, au profit de 30 ingénieurs avec Astrium (Consortium européen) pour le système spatial et l'Inde pour le lancement d'Alsat-2A". Selon M. Chaouch, cette coopération internationale se traduit aussi par "un partenariat mutuellement bénéfique, notamment en matière de systèmes spatiaux conjoints, d'applications communes (…) avec des pays en voie de développement". A ce titre, il cite le "projet de constellation africaine (ARMC), actuellement en cours de préparation et qui englobe outre l'Algérie, l'Afrique du Sud, le Nigeria et le Kenya".

    Au service du développement de l'activité spatiale

    La politique nationale en matière de développement des domaines de technologies et des applications spatiales remonte à 1987, avec la création du Centre national des techniques spatiales (CNTS), fruit d'une fusion entre l'Ecole nationale des sciences géodésiques (Ministère de la Défense nationale) et le Laboratoire d'études spatiales des rayonnements (Haut Commissariat à la recherche). De nombreux projets à caractère scientifique et applicatif avaient été développés dans les laboratoires du CNTS. Parmi ces projets : la réalisation de la cartographie et l'inventaire des nappes alfatières de la steppe en 1988, de la carte nationale de sensibilité à la désertification des wilayas steppiques, réalisée en 1996, la base de données urbaine de la ville d'Oran en 1997, le Système d'information géographique (SIG) dédié à la gestion du réseau hydraulique urbain (cas d'Oran) en 1997, et de la base de données géographiques de la zone industrielle d'Arzew avec son système géodésique précis en 1996. Quant aux technologies spatiales, les premières années du CNTS étaient consacrées à la formation d'un noyau de chercheurs dans les domaines de l'instrumentation spatiale, de la mécanique spatiale et de l'électronique. Le projet de conception, de réalisation et de lancement du premier satellite algérien d'observation de la Terre à moyenne résolution Alsat 1 a vu le jour grâce à une collaboration avec le Centre spatial de Surrey (Royaume-Uni). Les résultats obtenus par le CNTS dans les domaines de la formation, de la recherche, du développement technologique et des applications ont conduit à la création de l'Agence spatiale algérienne (ASAL) en 2002.

    ALSAT 2-A, un succès économique

    ALSAT 1 arrive en fin de vie en 2010, après 8 années de service, soit trois ans de plus que sa vie nominale prévue. C'est au tour d'une mini-constellation de deux satellites, Alsat-2A et Alsat-2B, réalisée avec Astrium (Consortium européen) de prendre le relais. Alsat-2A est déjà sur orbite depuis 2010. Alsat-2B est en phase de réalisation. Les ingénieurs de l'ASAL assurent à partir de la station de Ouargla toutes les activités de contrôle et de suivi de d'Alsat-2A. Plus de 50.000 produits images ont été envoyées depuis 2010 par Alsat-2A. Ces images ont été exploitées dans le cadre de projets d'envergure nationale, à l'exemple des projets de développement de l'agriculture saharienne : cas des wilayas de Biskra et El Oued, du développement et gestion des zones steppiques par utilisation des technologies spatiales, de la délimitation et la vérification des périmètres miniers, et bien d'autres. Ces images serviront également dans la mise en œuvre SIG dédié au plan d'aménagement et de gestion des pêcheries algériennes. Alsat-2B, en cours de réalisation dans le site du CDS à Oran, permettra pour sa part la mise en place progressive d'une compétence industrielle spatiale nationale. Cet objectif s'est déjà traduit par la réalisation des Moyens Sols Mécaniques nécessaires à la manutention du satellite et de ses sous-systèmes par l'Etablissement de construction aéronautique de Tafraoui. Il y a lieu de noter que le coût du projet Alsat-2 constitue un succès économique remarquable. En comparaison avec un satellite identique du Vietnam, mis en orbite en mai 2013 et réalisé par le même partenaire, Alsat-2A a coûté 45% moins cher.

    par Yahia Benaïssa quotidien d oran
    dz(0000/1111)dz
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