Suite à l’épuisement du nationalisme conservateur, autoritaire et centralisé, deux tendances s’affrontent en coulisse pour imprimer leur volonté à la nature du processus du changement qui se profile inévitablement : d’une part, les extrémistes, représentés par les islamistes radicaux et les autonomistes berbéristes, qui prônent le chaos comme issue à la crise, dont ils espèrent tirer profit, et, d’autre part, ceux qui privilégient une transition pacifique par les urnes, en s’appuyant sur une mobilisation citoyenne, comme Ahmed Benbitour.
La fin du nationalisme conservateur et la menace du chaos par les extrémistes
Le nationalisme conservateur, autoritaire et centralisé, qui dominait le champ politique depuis l’indépendance nationale, est arrivé aujourd’hui à épuisement.
Il est rejeté massivement par la population et exprimé explicitement par le boycott massif des élections par les électeurs. Laissant un vide politique derrière lui, objet de toutes les convoitises, dont la tendance dominante qui se dessine est une reconfiguration du champ politique sur le mode de l’affrontement. En fait, cette reconfiguration a définitivement supplanté la structure du champ politique qui l’a précédé. Le processus qu’il y a mené résulte d’une série d’échecs liés aux configurations successives qui ont présidé à la domination du champ politique depuis l’indépendance nationale et représentées par les différentes variantes de l’expression du nationalisme conservateur.
Initialement, la structure du pouvoir se présentait sous une forme verticale où Houari Boumediene monopolisait à lui tout seul tous les pouvoirs sans partage. On passa dans un deuxième temps à la transformation de cette structure politique verticale à une structure horizontale, composée d’une multitude d’officiers supérieurs de l’armée et de la police politique, issus du premier cercle de l’ancien système de pouvoir, et se présentant sous la forme d’une "coalition d’intérêts", qui se cristallisa dans l’opportunité de l’espace vide laissé par la disparition d’Houari Boumediene. Elle deviendra le noyau dur du pouvoir collégial de l’ombre, qui est exercé dans une opacité totale en dehors des institutions de l’État et qui va régner depuis sur l’Algérie jusqu'à ce jour dans une nouvelle forme de domination sans partage. Cependant, ils ne tardèrent pas à fédérer autour d’eux, une clientèle élargie à la société civile, qu’ils instrumentalisèrent pour le compte d’une démocratie de façade, appelée suite au bain de sang qui a suivi les révoltes de 1988. Représentée aujourd’hui par une multitude de formations politiques et syndicales, qui gravitent autour du centre du pouvoir et qu’ils imposèrent à l’opinion nationale et internationale comme une façade pluraliste, mais en réalité elle fonctionne comme un « néo-parti » unique. La supercherie de cette démocratie de façade fonctionnera avec tout ce que ce système politique pluraliste comporte comme institutions, dressées comme des épouvantails dans un champ politique où il est interdit de s’aventurer pour quiconque n’est pas intronisé par ce pouvoir pour servir ses intérêts. La règle d’intronisation consiste en l’acceptation du principe hétéronomique (wala’) définissant le support de clientèle qui commande l’allégeance, l’intercession et la médiation. Néanmoins, malgré cette neutralisation du politique, trois forces idéologiques dominantes vont se dessiner distinctement et constituer la structure du champ politique, dont les principaux sont les « nationalistes conservateurs », et les deux derniers, qui ne jouissent d’aucun réel pouvoir d’action, sont les islamistes et les modernistes laïcs qui occupent une position minoritaire.
Aujourd’hui, avec la crise du système du pouvoir nationalo-conservateur, - exprimé à travers la manifestation brutale de l’effondrement de la confiance populaire en lui et en sa clientèle, de la contestation de son illégitimité et du statu quo qui caractérise la paralysie de la société - ont émergé sourdement deux tendances politiques mobilisatrices, qui occupent de plus en plus les devants de la scène de la contestation en disqualifiant brutalement la configuration du champ politique préexistant et en voulant s’imposer comme des alternatives potentielles de substitution. Elles viennent constituer réellement une reconfiguration du champ politique sur le mode de l’affrontement et fond peser dangereusement une menace sur la paix civile et sur l’intégrité de la Nation.
À y regarder de près, il y a effectivement un danger qui menace la paix civile, notre souveraineté nationale et l’intégrité de notre territoire. Les principaux moteurs de cette menace sont les discours extrémistes, qui sont véhiculés d’une part, par l’idéologie islamiste dans sa négation de la liberté de conscience, que tentent d’instrumentaliser des puissances étrangères pour nous maintenir dans un sous-développement politique afin de faciliter notre inféodation à leur projet géostratégique pour notre région. D’autre part, c’est le discours des régionalistes et fédéralistes et de leur extension autonomiste berbériste, qui s’appuient sur la contestation de la pureté identitaire, en niant le caractère multiculturel de notre société, qui menacent à court, à moyen ou à long terme l’unité du territoire de la Nation, que les forces patriotiques œuvrent pour sa consolidation et la préservation de sa partition. La menace est d’autant plus réelle, qu’elle est devenue l’expression même de la reconfiguration du champ politique provoqué par l’épuisement du nationalisme conservateur. Ce n’est pas par hasard que les deux grands foyers de tension sont concentrés entre le Sud, qui est la proie à la contestation des chômeurs et qui sont instrumentalisés par les islamistes radicaux, qui s’activent intempestivement pour provoquer un soulèvement populaire généralisé, et la Kabylie dans le Nord, où la contestation identitaire est instrumentalisée à son tour par des révoltes quotidiennes au profit des régionalistes, des fédéralistes et des autonomistes berbéristes, qui sont rejetés par des coalitions politiques issues de la Kabylie elle-même.
Devant la menace que font peser ces extrémistes sur le torpillage de l’éventualité d’un processus de changement pacifique, deux possibilités d’actions complémentaires s’imposent à nous pour préserver la paix civile, la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale.
La fin du nationalisme conservateur et la menace du chaos par les extrémistes
Le nationalisme conservateur, autoritaire et centralisé, qui dominait le champ politique depuis l’indépendance nationale, est arrivé aujourd’hui à épuisement.
Il est rejeté massivement par la population et exprimé explicitement par le boycott massif des élections par les électeurs. Laissant un vide politique derrière lui, objet de toutes les convoitises, dont la tendance dominante qui se dessine est une reconfiguration du champ politique sur le mode de l’affrontement. En fait, cette reconfiguration a définitivement supplanté la structure du champ politique qui l’a précédé. Le processus qu’il y a mené résulte d’une série d’échecs liés aux configurations successives qui ont présidé à la domination du champ politique depuis l’indépendance nationale et représentées par les différentes variantes de l’expression du nationalisme conservateur.
Initialement, la structure du pouvoir se présentait sous une forme verticale où Houari Boumediene monopolisait à lui tout seul tous les pouvoirs sans partage. On passa dans un deuxième temps à la transformation de cette structure politique verticale à une structure horizontale, composée d’une multitude d’officiers supérieurs de l’armée et de la police politique, issus du premier cercle de l’ancien système de pouvoir, et se présentant sous la forme d’une "coalition d’intérêts", qui se cristallisa dans l’opportunité de l’espace vide laissé par la disparition d’Houari Boumediene. Elle deviendra le noyau dur du pouvoir collégial de l’ombre, qui est exercé dans une opacité totale en dehors des institutions de l’État et qui va régner depuis sur l’Algérie jusqu'à ce jour dans une nouvelle forme de domination sans partage. Cependant, ils ne tardèrent pas à fédérer autour d’eux, une clientèle élargie à la société civile, qu’ils instrumentalisèrent pour le compte d’une démocratie de façade, appelée suite au bain de sang qui a suivi les révoltes de 1988. Représentée aujourd’hui par une multitude de formations politiques et syndicales, qui gravitent autour du centre du pouvoir et qu’ils imposèrent à l’opinion nationale et internationale comme une façade pluraliste, mais en réalité elle fonctionne comme un « néo-parti » unique. La supercherie de cette démocratie de façade fonctionnera avec tout ce que ce système politique pluraliste comporte comme institutions, dressées comme des épouvantails dans un champ politique où il est interdit de s’aventurer pour quiconque n’est pas intronisé par ce pouvoir pour servir ses intérêts. La règle d’intronisation consiste en l’acceptation du principe hétéronomique (wala’) définissant le support de clientèle qui commande l’allégeance, l’intercession et la médiation. Néanmoins, malgré cette neutralisation du politique, trois forces idéologiques dominantes vont se dessiner distinctement et constituer la structure du champ politique, dont les principaux sont les « nationalistes conservateurs », et les deux derniers, qui ne jouissent d’aucun réel pouvoir d’action, sont les islamistes et les modernistes laïcs qui occupent une position minoritaire.
Aujourd’hui, avec la crise du système du pouvoir nationalo-conservateur, - exprimé à travers la manifestation brutale de l’effondrement de la confiance populaire en lui et en sa clientèle, de la contestation de son illégitimité et du statu quo qui caractérise la paralysie de la société - ont émergé sourdement deux tendances politiques mobilisatrices, qui occupent de plus en plus les devants de la scène de la contestation en disqualifiant brutalement la configuration du champ politique préexistant et en voulant s’imposer comme des alternatives potentielles de substitution. Elles viennent constituer réellement une reconfiguration du champ politique sur le mode de l’affrontement et fond peser dangereusement une menace sur la paix civile et sur l’intégrité de la Nation.
À y regarder de près, il y a effectivement un danger qui menace la paix civile, notre souveraineté nationale et l’intégrité de notre territoire. Les principaux moteurs de cette menace sont les discours extrémistes, qui sont véhiculés d’une part, par l’idéologie islamiste dans sa négation de la liberté de conscience, que tentent d’instrumentaliser des puissances étrangères pour nous maintenir dans un sous-développement politique afin de faciliter notre inféodation à leur projet géostratégique pour notre région. D’autre part, c’est le discours des régionalistes et fédéralistes et de leur extension autonomiste berbériste, qui s’appuient sur la contestation de la pureté identitaire, en niant le caractère multiculturel de notre société, qui menacent à court, à moyen ou à long terme l’unité du territoire de la Nation, que les forces patriotiques œuvrent pour sa consolidation et la préservation de sa partition. La menace est d’autant plus réelle, qu’elle est devenue l’expression même de la reconfiguration du champ politique provoqué par l’épuisement du nationalisme conservateur. Ce n’est pas par hasard que les deux grands foyers de tension sont concentrés entre le Sud, qui est la proie à la contestation des chômeurs et qui sont instrumentalisés par les islamistes radicaux, qui s’activent intempestivement pour provoquer un soulèvement populaire généralisé, et la Kabylie dans le Nord, où la contestation identitaire est instrumentalisée à son tour par des révoltes quotidiennes au profit des régionalistes, des fédéralistes et des autonomistes berbéristes, qui sont rejetés par des coalitions politiques issues de la Kabylie elle-même.
Devant la menace que font peser ces extrémistes sur le torpillage de l’éventualité d’un processus de changement pacifique, deux possibilités d’actions complémentaires s’imposent à nous pour préserver la paix civile, la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale.
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