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Le CPE entérine la reprise de 51% d’El Hadjar

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  • Le CPE entérine la reprise de 51% d’El Hadjar

    Comme annoncé le 28 juin dernier, en exclusivité, par l’Econews, Arcelor Mittal (AM) passe sous le contrôle du gouvernement algérien. C’est le Conseil des participations de l’Etat (CPE) qui a entériné aujourd’hui la décision. Ainsi, et dans le cadre de la règle 49/51%, (AM) perd la majorité du géant de la sidérurgie algérienne faute d’investissements et non respect des clauses du contrat initial.

    Au terme donc, des discussions qui ont lieu à plusieurs reprises entre les représentants du gouvernement algérien et ceux du groupe indien, les 46% des actifs d’Arcelor Mittal Annaba seront détenus par le groupe public Sider, 5% seront cédés au Fonds national d’investissement (FNI). Quant aux 49% restants, ils reviendront à Arcelor Mittal.

    Ce qui n’était donc que de simples spéculations se sont avérées justes. On se souvient que le 12 février dernier AM avait rendu public un communiqué revêtant le caractère de mise au point, dans lequel la direction d’AM avait démenti une la reprise de 51% du capital par le gouvernement algérien via le groupe Sider et le fonds national de l’investissement. « A ce jour, le groupe n’avait aucun plan pour céder sa participation dans son site à Annaba. Aucune discussion n’a eu lieu dans ce sens avec le gouvernement algérien. » En fait, les dirigeants de la multinationales ont préféré parler de discussions avec le ministère de l’Industrie, dirigé par Cherif Rahmani, pour la "finalisation de la convention d’investissement" qui définit la stratégie pour augmenter la production d'acier à Annaba.

    Descente aux enfers

    Notons qu’Arcelor Mittal détenait 70% du capital du complexe d’El Hadjar, contre 30% pour le groupe Sider. Un partenariat conclu en 2001 et en contrepartie duquel le gant indien devait consentir des investissements pour la réhabilitation des fours et autres ateliers. Dans l’accord liant l’ex-Ispat au gouvernement algérien, présidé à l’époque par Ahmed Ouyahia, il était prévu des clauses de garanties disposant que cette multinationale devait atteindre une production de 1,5 millions de tonnes d’acier liquide par ans durant ses trois premières années. Cependant, en 12 ans, Arcelor Mittal n’a même été capable d’arriver à 800.000 tonnes an. Les clauses du contrat stipulent la préservation des postes d’emplois des 12.000 travailleurs à l’époque où Ispat avait pris la destinée du site sidérurgique. Aujourd’hui, il n’en reste que 5500.

    Mieux, le géant de l’aciérie a commencé à se débattre dans des difficultés financières, conséquences entre autres de la crise mondiale. A telle enseigne qu’Arcelor Annaba n’était pas en mesure de payer ses salariés en février dernier. L’entreprise avait même annulé un contrat passé avec de 67 milliards de centimes avec Pionner Steel qui devait lui fournir des déchets ferreux. Mais aussi, commencé à fermer plusieurs sites et usines en Europe et ailleurs dans le monde.

    Avec le droit de préemption opposé par l’Algérie, le complexe d’El Hadjar sera dirigé par un cadre algérien. Le capital de l’entreprise sera doublé. Il passera de 150 à 306 millions de dollars. Et d’après les prévisions du département de Rahmani, la production pourrait atteindre 2,2 millions de tonnes d’acier d’ici 2017. Alors que selon certaines autres estimations, les besoins de l’Algérie sont de 5 millions de tonnes en 2020 et 8 millions de tonnes dix ans plus tard.

    Il faut rappeler que le partenariat conclu entre la multinationale et le gouvernement est toujours perçu par certains, à l’instar des robes noires, comme la conséquence logique à la campagne « main blanches » du milieu des années 90. Celle-là même qui a envoyé des dizaines de cadres gestionnaires en prison, avant d’être réhabilités plus tard. Cela a été le cas justement pour M. Chettih, à l’époque PDG du complexe d’El Hadjat qui a fait les frais de ce qu’on appelait à l’poque l’affaire Sider. Pour Me Brahimi et bien d’autres de ses confrères, ces affaires ont été fomentées pour brader les entreprises algériennes.

    Par ailleurs, il faut souligner que le Groupe AM avait proposé à l’homme d’affaires Isaâd Rebrab la reprise des actions de l’entreprise moyennant 200 millions de dollars, ce que le Patron de Cevital avait refusé. Pour sa part le Froum des chefs d’entreprises avait proposé au Premier ministre que’Arcelor Mittak soit repris par des opérateurs privés algériens comme cela s’est fait avec l’Eriad de Corso qui a repris par le groupe Benamor.

    Finalement, le gouvernement a préféré user totalement de son droit de préemption et décidé de garder le fleuron de la sidérurgie dans le giron de l’Etat.

    Par Faouzia Ababsa
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