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Le Caire s'interroge sur le retour "miraculeux" de l'essence

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  • Le Caire s'interroge sur le retour "miraculeux" de l'essence

    C'est l'un des premiers changements concrets observés depuis la destitution de Mohamed Morsi : les queues aux pompes à essence et les coupures d’électricité semblent s’être évaporées comme par enchantement. De quoi alimenter les spéculations...

    "Depuis la minute où Mohamed Morsi est parti, il y a de l’essence dans les stations services. Depuis cette minute-là, tout va bien !" Anour Saïd, chauffeur d’un taxi où il vient d’entasser sa famille, exulte. À ses côtés, sa femme appuie chacun de ses propos. "Pendant un an, la vie a été très difficile. Il y avait des coupures d’eau, d’électricité et pas de carburant... Mais maintenant tout est revenu à la normale."

    Depuis la destitution du président Mohamed Morsi par l’armée le 3 juillet, les impressionnantes files de voiture qui encombraient jusqu’ici les stations-services du Caire se sont effectivement volatilisées. Achraf Hader, gérant d’une petite station située près de la gare Ramsès, confirme le changement. "Avant les manifestations du 30 juin, je devais envoyer deux employés négocier toute la nuit pour que l’on soit approvisionné, et ça ne marchait pas toujours. Ce soir, mes deux pompes sont pleines. Et la compagnie m’a appelé pour savoir si j’en voulais davantage !"

    "Les baguettes magiques n’existent pas !"

    Achraf Hader ne sait comment expliquer ce retournement de situation. "C’est la question que tout le monde se pose", s’amuse-t-il. Yasser Mohamed Abdel Ghani, un chauffeur de taxi, a lui une théorie. "Des membres du régime de Mohamed Morsi ont provoqué cette pénurie d’essence pour empêcher les Égyptiens d’aller manifester le 30 juin. Mais ça n’a pas fonctionné. Nous avons garé nos voitures et marché pendant des kilomètres pour rejoindre les lieux de rassemblement et crier notre colère."

    "Les baguettes magiques n’existent pas, poursuit-il. Si le carburant est revenu tout à coup, c’est qu’il n’y avait pas de pénurie auparavant. Mais les fournisseurs ne livraient pas les stations-services. C’est le seul raisonnement logique."

    Ce raisonnement, pourtant, ne convainc pas tout le monde. Pour les partisans du président déchu, le retour de l’essence et de l’électricité conforte au contraire la thèse d’un complot orchestré par les membres de l’ancien régime, les libéraux et l’armée. Ces forces auraient provoqué ces crises pour faire monter le mécontentement à l’encontre du régime des Frères musulmans.

    "Différents cercles au sein de l’État […] ont participé à créer cette crise du carburant, affirme par exemple Nasser El-Farash, porte-parole du ministère de l’Approvisionnement et du Commerce intérieur sous Mohamed Morsi, au quotidien américain "The New York Times". Ils préparaient le coup d’État."

    Les frustrations économiques et sociales ont bien nourri la mobilisation massive autour de la campagne Tamarod, puis dans la rue le 30 juin. Au-delà des revendications politiques, de nombreux Égyptiens réclamaient ce jour-là de l’essence, de l’électricité, mais aussi du pain ou un emploi. Déjà désastreuse, la situation économique du pays s’est encore détériorée après l’arrivée au pouvoir des Frères musulmans.

    Mauvaise gestion et panique

    Ce retour miraculeux de l’essence dans les pompes illustre-t-il l’incompétence du gouvernement dominé par les islamistes ? Ou prouve-t-il, comme l’écrit le "New York Times", que "des légions de membres de l’ancien régime semblent avoir joué - délibérément ou non - un rôle significatif dans la dégradation du niveau de vie à l’époque de Mohamed Morsi" ? Ou peut-être les 9,2 milliards d’euros d’aide promis par les pays du Golfe sont-ils tombés dès la semaine dernière, comme l’affirment certains, dans les caisses des nouvelles autorités, permettant au pouvoir d’accroître les importations de gaz ?

    L’absence de files d’attente ne s’explique-t-elle pas plus simplement par un retour à la confiance des automobilistes, après un mouvement de panique à la veille du 30 juin ? Et par le fait que la circulation ait été pendant plusieurs jours considérablement réduite alors que des millions de gens manifestaient à pied, et, donc, ne consommaient ni eau ni électricité ?

    "Les versions des pro et anti-Morsi sont motivées politiquement et il est difficile de distinguer le vrai du faux, constate Ahmed Gamal, directeur du Forum de recherche économique au Caire. On sait toutefois que l’économie égyptienne manque de devises étrangères en raison de la chute du tourisme et des investissements. Cela peut contraindre à limiter les importations de certains produits énergétiques [le carburant utilisé par les voitures est toutefois raffiné localement, ndlr] et expliquer ces problèmes."

    Pour Farah Halime, responsable du blog Rebel Economy, les queues devant les pompes à essence peuvent s’expliquer par la combinaison d’une mauvaise gestion et d’un effet de panique. Suspendus depuis des semaines à la date du 30 juin, qui promettait au minimum une période d’incertitude politique, beaucoup de Cairotes avaient, par exemple, fait des réserves de nourriture ou même d’argent. "Savoir qu’il y a une pénurie de carburant pousse toujours les gens à essayer de faire le plein", ajoute Farah Halime.

    "Il y a eu des pénuries avant, il y en aura de nouvelles"

    Cette spécialiste en économie doute en revanche de la véracité de la thèse défendue par les Frères musulmans. "Organiser les pénuries aurait vraiment nécessité beaucoup d’efforts. Si ces affirmations se vérifient, c’est très inquiétant. Cela signifie que tout un groupe de personnes est responsable des difficultés qu’a connues le pays."

    Quelle que soit l’explication la plus vraisemblable, les Égyptiens se sont sans doute réjouis un peu trop vite. Moins de dix jours après l’arrestation de Mohamed Morsi, des files d’attente aux stations-services ont déjà été signalées à Béni Suef, en Haute-Égypte. Et certains quartiers du Caire ont été temporairement privés d’électricité.

    Pour les experts, la crise énergétique en Égypte est loin d’être résolue. Le secteur souffre d’infrastructures vieillissantes mais surtout d’un système de subventions coûteux. Celles destinées aux produits énergétiques représentent 6 % du PIB et 70 % de l’ensemble des subventions, selon le Centre de recherche français en économie internationale (Cepii). Elles bénéficient, en outre, principalement aux plus riches et aux entreprises, ce qui provoque gaspillage, marché noir et pénuries.

    "L’Égypte achète son énergie très chère et la revend à très bas prix, résume Farah Halime. Cela fonctionnait à peu près avant la révolution de 2011 mais c’est maintenant intenable. Il y a eu des pénuries avant, il y en aura de nouvelles. Il est très dangereux de dire que la crise énergétique est résolue."

    Par Perrine MOUTERDE , correspondante au Caire
    France 24
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

  • #2
    La thèse du complot de longue date est vraiment drôle et naïve. Il y a deux ministres en Égypte celui de l’énergie électrique ahmed mostafa imam chaaban et celui du pétrole charif hadara qui devaient s'occuper de ces deux secteurs, les deux ministres étaient sous l'autorité de Morsi et c'est lui qui les a designer. S'il y avait un complot ... les ministres responsables ne l'ont jamais citer comme par hasard, un complot pareil il doit y avoir des grandes sociétés de productions d’énergie électrique derrière, des grandes sociétés d'import et de raffinement de pétrole derrière, des grandes sociétés de distribution aussi et peut être même les pays étrangers désignés (arabie saoudite), toute cette grande machine et jamais Morsi ou l'un de ses ministres en a parler de ça et maintenant il y en a ceux qui n'ont pas accepter l'échec catastrophique de Morsi crié a un complot imaginaire!!!

    C'étaient des incapables, il ne faut pas aller plus loin.

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    • #3
      C pas aussi simple que ça , souf , je ne suis pas un inconditionnel des théories du complot , mais il n'en faut pas beaucoup aujourdhui pour perturber le fonctionnement d'un pays , un pétrolier bloqué à un port , une surpression dans une conduite de gaz , ou un pylône haute tension à terre , et tu peux bloquer tout un pays , et quand on sait que pas moins de 40% de l'rconomie égyptienne est entre les mains de l'armée , un tel scénario ne me semble pas si invraisemblable ........ Ce qui n'enleve rien a l'incompétence de morsi qui aurait du anticiper ces embûches .......


      La preuve que le monde arabe à plus besoin aujoudhui de techniciens et de technocrates que d'imams et de théologiens .......
      " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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      • #4
        Il est clair que l'institution militaire s'est mise en branle pour "creuser" autour de Morsi avant de faire leur coup..

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        • #5
          @soufiane-oujda

          La pénurie d’essence en Egypte est due à la réduction des importations du fait du déficit budgétaire : épuisement des réserves de changes (2 ou 3 mois d’importations seulement). Les fournisseurs exigeaient à l’Egypte de payer à l’avance la valeur des produits pétroliers importés. Il y aussi la réduction des subventions sur l’essence exigées par le FMI qui a favorisé la contrebande et le marché noir. Le lendemain de la destitution du président Morsi, l’Arabie Saoudite fait un don d'un milliard de dollars et l'équivalent de deux milliards en produits pétroliers et gaziers. Le Koweït offre un don d'un milliard de dollars et la fourniture de un milliard de dollars de produits pétroliers pour l'Egypte. Miracle !
          Dernière modification par shadok, 12 juillet 2013, 11h52.
          Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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          • #6
            Un ex-membre du mouvement Tamarod parle de cette affaire et fait son mea culpa à Rabiâ al Adawiya, ( 1:44)

            خالد الشامى عضو حركة تمرد من على منصة رابعه العدويه يفضح مؤامرة البنزين




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            • #7
              La pénurie d’essence en Egypte est due à la réduction des importations du fait du déficit budgétaire : épuisement des réserves de changes (2 ou 3 mois d’importations seulement).
              Je suis tout a fait d'accord sur ce point shadok. Mais on va pas crier au complot car l'AS, l'imarat et le kuwait n'ont pas voulu donner des dons au gouvernement Morsi et ont exiger de se faire payer a l'avance, c'est leur droit de donner des facilités a ceux qu'ils veulent et a ne pas donner ces facilités a ceux qu'ils ne veulent pas. Morsi aurait pu jouer la carte Iranienne et acheter son pétrole, l'iran n'exige pas le dollar pour te vendre du pétrole et vu les sanctions qui lui sont imposés elle fait beaucoup de facilités aux acheteurs chinois, indiens, japonais et tout le monde trouve son compte ...

              Sinon on va revenir au point essentiel, les FM ont un programme de longue date et ils ont attendus 80 ans pour arriver au pouvoir. S'ils étaient habiles politiquement parlant ils auraient joué sur le long terme, après la révolution ils ont deux ennemis principales: L'ancien régime moubarak qui est encore la, les pays de la région qui n'aiment pas les FM et on parle surtout de l'AS. Ces deux la auraient fait tout pour faire chuter les FM, donc ces ikhwan devaient faire une alliance politique forte avec les autres fractions de la révolution pour qu'ils ne soient pas atteint par ceux qui veulent les faire chuter. Quand il y a coalition nationale qui représente une large partie de la société égyptienne alors cette coalition aurait pu faire passer la pilule au peuple, la pilule de la pénurie du pétrole et électricité aurait pu passer. C'est pour ça que je dis que les FM sont des cons, ils veulent faire un projet hégémonique dans la région donc c'est normal que l'AS veut les faire chuter et au lieu de faire alliance avec les autres fractions de la révolution ils se sont mis tout le monde a dos: Les jeunes de révolution, les libéraux, les naséristes, les gauchistes, les salafistes, artistes, journalistes, justice, l'Arabie Saoudite, Imarates arabes unis, kuwait, l'armée, la police .... !!!! C'était une question de temps avant qu'ils chutent quoi.


              Sinon c'est bizarre le Qatar qui gueulait depuis des mois en aidant les FM et finançant leur compagne, en leur faisant de la pub sur aljazeera, en accueillant leur cheykh alqaradaoui. C'est bizarre que cette qatar n'a pas aidée l’Égypte en devise et en pétrole, le qatar va investir 200 milliards $ dans sa coupe du monde foot et elle n'a donnée que les miettes apparemment a Morsi!
              Dernière modification par soufiane-oujda, 12 juillet 2013, 19h51.

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              • #8
                Le Qatar a apporté un soutien financier de près de 8 milliards de dollars à l’Egypte. Voir cet article :

                http://www.algerie-dz.com/forums/sho...d.php?t=283669

                Il ne faut pas se voiler la face, c’est le maître du jeu (les Etats-Unis) qui a voulu la chute des Frères Musulmans avec l’aide de leurs alliés du Golf (l’Arabie Saoudite, l'EAU et le Koweit) qui considèrent les FM comme un danger pour la région. Plusieurs journaux Le Monde, New York Times affirment que le coup d’Etat était préparé bien à l’avance. Les anti-Morsi et le mouvement Tamarud ne sont que des acteurs d'une pièce de théâtre dont le scénariste est les Etats-Unis, le metteur en scène l’Armée égyptienne et les Sponsors les pays du Golf.

                Les bani a3rbines du golf considèrent les FM plus dangereux qu'Israël !

                Dernière modification par shadok, 12 juillet 2013, 23h34.
                Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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