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EGYPTE:Il y a menace d’intervention étrangère !

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  • EGYPTE:Il y a menace d’intervention étrangère !

    La résolution de la crise égyptienne, qui a fait près de 40 morts et des centaines de blessés, dépend beaucoup de l’attitude des Frères Musulmans. Se joindront-ils à la réconciliation et au débat que l’opposition et l’armée semblent appeler de leurs vœux ? Et qui soutiennent que les Frères Musulmans constituent une expression que l’on ne peut exclure. Tout porte à croire que plus le temps passe et plus la situation risque d’empoisonner les rapports au sein de la société égyptienne. Et que cela peut ouvrir bien la voie toute grande à une intervention étrangère.
    Les événements se succèdent en Egypte et se ressemblent. C’est un fait, depuis le 30 juin 2013, deux Egypte se font la guerre. Une guerre qui a enflammé non seulement Le Caire, mais aussi des pans entiers d’un pays qui fait un million de kilomètres carrés et près de quatre-vingt cinq millions d’habitants : Alexandrie, la deuxième ville d’Egypte, El Guizèh, dans la banlieue du Caire, le Sinaï, région combien stratégique, située à la frontière avec Israël… On parle de soixante-dix morts et de centaines de blessés.
    Quoi qu’il en soit, et à moins d’un miracle, la crise est faite pour durer tant le pays est divisé en deux : entre une partie, constituée par les Frères musulmans, qui prétend avoir été spoliée d’un pouvoir acquis par les urnes, et une autre qui ne veut plus d’un président, Mohamed Morsi, issu des rangs des Frères Musulmans, et dont l’incompétence n’est plus à prouver. Cette dernière regroupe non seulement toute l’opposition – nationaliste et libérale – aux Frères Musulmans, mais aussi des pans entiers de la société civile (juges, avocats, journalistes, artistes, universitaires,…) et la hiérarchie musulmane (la mosquée Al Azhar) et chrétienne (l’église copte) et même une partie des mouvements salafistes : le parti Nour.
    Une organisation paramilitaire
    Une situation inextricable. D’autant plus que les Frères Musulmans peuvent faire mal. Ils le montrent de toute manière chaque jour davantage en mettant en danger ce qu’on appelle en Egypte, un pays qui sait ce que veut dire la guerre, la « sécurité nationale ». Fortement organisées, ils fonctionnent pratiquement comme une organisation paramilitaire. Trois caractéristiques marquent ce mouvement : la suprématie du chef auquel on doit obéissance, la discipline des membres et le populisme.
    Nombre de chercheurs mettent en exergue le fait que le mouvement des Frères Musulmans, qui est né en Egypte en 1928, a été créé sur le modèle des parti-milices : parti allemand nazi, en 1920, et le parti fasciste italien, en 1921. A l’instar du parti des Phalanges, au Liban, lancé par Pierre Gemayel, que l’on dit avoir été influencé, lors d’un séjour à Berlin, par la Jeunesse hitlérienne.
    Toute la question est maintenant de savoir comment évoluera l’Egypte en fonction de cette situation qui s’est imposée à tous le 30 juin 2013. Les Frères Musulmans accepteront-ils notamment de réviser leurs politiques ? Ce qui veut dire qu’ils se joindront au processus de réconciliation et au débat que l’opposition et l’armée semblent appeler de leurs vœux ? Et qui soutiennent haut et fort que les Frères Musulmans constituent une expression que l’on ne peut exclure.
    Au nom de l’ « anarchie créatrice »
    Difficile de le prévoir. Du moins dans un premier temps. Au moins pour deux raisons. Parce que les Frères Musulmans ne peuvent rentrer, d’abord, dans ce débat en position de faiblesse : ils viennent de perdre un pouvoir pour la conquête duquel ils ont lutté quatre-vingt ans. Ensuite, leurs dirigeants ont besoin de temps pour pouvoir digérer cette grande déconvenue. Sachant pertinemment qu’ils auront du mal, à moins d’un revirement, de revenir bientôt au pouvoir. Il faudra, et pour reprendre une formule chère au président François Mitterrand (1981-1995), laisser « du temps au temps ».
    La place centrale occupée par l’Egypte dans la région du Moyen-Orient, son poids démographique et sa proximité avec Israël militent en faveur du scénario d’une intervention étrangère dans la crise nationale égyptienne. Force est de constater, à ce propos, que si cette ingérence peut prendre la forme diplomatique, avec les pressions d’usage, et la forme de sanctions économiques (des voix se sont élevées aux Etats-Unis pour demander de couper les vivres à l’armée égyptienne : une aide annuelle de 1,2 milliard de dollars, soit près de 2 milliards de nos dinars), tout porte à croire que plus le temps passe et plus la situation risque d’empoisonner les rapports au sein de la société égyptienne et plus cela peut ouvrir la voie toute grande à une intervention violente et de type militaire.
    Les Etats-Unis d’Amérique, la Russie, la Chine, l’Europe, mais aussi des puissances dites régionales comme Israël, l’Iran, la Turquie ou encore la Syrie et l’Irak, dont les régimes ne sont pas morts, peuvent s’inviter dans le conflit qui fait rage entre les frères ennemis. La théorie de l’ « anarchie créatrice » n’a pas été abandonnée, à ce que l’on sache, par certains acteurs de la scène internationale ! Et si une main invisible a tout programmé dès le départ pour que le « printemps égyptien » soit un « automne égyptien » ?
    - l'économiste maghrébin
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