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Nouvelle gare routière de Béjaïa : Quel suivi, après les inaugurations en grande pompe ?

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  • Nouvelle gare routière de Béjaïa : Quel suivi, après les inaugurations en grande pompe ?

    Inaugurée en mai 2011, la nouvelle gare routière de Béjaïa offre un visage hideux aux voyageurs locaux, aux touristes et autres estivants.


    Non baptisée et portant encore le nom de l’ouvrage « Gare routière », cette gare est située à l’entrée ouest de la capitale des Hammadides, au lieu dit « Les quatre chemins », à l’intersection de deux axes routiers importants, la RN9 et la RN12.


    Comme elle est méconnaissable, en s’y rendant sur les lieux et avec l’anarchie qui y règne, on penserai qu’elle est livrée à elle même et le lieu n’est qu’une simple bifurcation où un passage obligé où se donnent rendez-vous des bus, des taxis et des clandestins. Des voyageurs aux visages éreintés sont à la limite du dégout que le marasme se lit sur leurs visages.

    À l’entrée déjà de l’énorme bâtisse, le tableau électronique indiquant l’heure, la date ainsi que la température, n’est pas fonctionnel. La loge de gardiennage, située à gauche du portail d’entrée, est fermée. Sa longue porte en verre est recouverte de papier journal, ne laissant rien apparaître. À l’intérieur, personne n’est là pour le moindre renseignement. Le long passage reliant le portail d’entrée au hall de la gare, déborde de saletés. Des verres jetables, des bouteilles en plastiques et des poubelles pleines à craquer, qui attendent une âme sensible pour les vider.

    De part et d’autre de ce passage, des carrées prévus pour des espaces verts et sensés être embellis par de belles plantes, sont submergés de mauvaises herbes qui viennent s’ajouter à la laideur des lieux. Nous avons demandé à quelques voyageurs ce qu’ils pensaient de l’absence d’espaces verts, un septuagénaire nous répondra, « Pour qu’il y’ait une culture de plantes, il faut d’abord une culture d’esprit ». Toutes les personnes que nous avons abordées, souhaitent que ces espaces soient pris en charge. D’autant plus que « l’entrée de cette gare, pourrait ressembler à un mini-square, avec un peu de bonne volonté », nous dira une voyageuse. Les banquettes en bois sont déteintes, le fer qui les rassemble est rouillé. « Quelques couches de peintures et des couleurs, en cette saison estivale, atténueraient le stress des voyageurs et rendraient le lieu joyeux », nous dira un voyageur désolé par ce décors. Le hall de la gare routière, n’a rien à envier à son entrée. Des sacs de poubelles sont entassés dans un coin, frôlant l’entrée d’un fast-food, des traces de café et de jus renversés décorent le parquet et des appareils téléphoniques, collés au mur, sont presque invisibles à cause des épaisses couches de poussières qui se sont entassées dessus.

    L’aile réservée à l’administration est vide. Pas un responsable ni un permanencier sur les lieux. Seuls les guichets sont ouverts et un bureau où se trouve un simple employé qui ne pouvait répondre à nos questions. Toutefois, il prend la peine de nous accompagner.

    Dans ce même bureau, une table de mixage est posée, cette sono devait servir à communiquer avec les voyageurs, mais les habitués des lieux ne l’ont jamais entendue et ignorent jusqu’à présent son existence. « Je prends le bus régulièrement et toute l’année pour aller à El Kseur, je n’ai jamais entendu la voix de quiconque s’adresser au voyageurs », nous dira un voyageur.

    Les commerçants, qui activent dans ces lieux, nous confirment les propos de notre interlocuteur. Notre visite, nous conduit à une salle, où seul l’écriteau indiquait qu’il s’agit de l’infirmerie. Mais, malheureusement, elle est fermée et pas la moindre trace d’un médecin ou d’infirmier et même d’ambulancier. Une salle vide où s’entasse un matériel qui n’a aucune relation avec l’activité médicale. Des chaises, des barres de fer et une chaise-fauteuil cassée étaient posées, anarchiquement, les unes sur les autres.

    Dans la salle des consignes à bagages, la porte était grande ouverte, sans la présence de l’employé chargé de surveiller les bagages qui étaient à même le sol. Notre accompagnateur nous précise, que l’employé était présent, il s’est juste déplacé quelques part », dira-t-il, l’air embarrassé.

    En quittant le hall pour se rendre aux aires de stationnement des bus, des voyageurs, très nombreux se bousculent pour rejoindre les véhicules de leurs destinations. Et de loin, on entend les voix des receveurs s’élever, les unes encore plus fortes que les autres, pour annoncer les destinations, tels des vendeurs à la criée. Dans leurs majorité, les bus sont stationnés anarchiquement et ce, malgré la cinquantaine de couloirs prévus à cet effet. Dans un coin de cet espace, un chauffeur est occupé à faire une vidange. « C’est la première fois que cela arrive », nous dit notre accompagnateur.

    Faut-il le signaler, des policiers et des agents de sécurité sont, tout de même, présents sur les lieux, ce qui réconforte les voyageurs. Toujours est-il, qu’en cette journée du cinquantenaire de l’Indépendance et de la fête de la jeunesse, il n’y a pas le moindre drapeau ou fanion. Cela dit à Béjaïa comme ailleurs on a procédé aujourd’hui encore à d’autres inaugurations en grande pompe comme ce fut le cas lors du lancement de cette gare… Mais faute de suivi, cette gare restera cet exemple désolant de ses multiples projets mis sur pieds à coups de milliards avant de les livrer à l’abondant faute d’une gestion responsable.

    La Dépêche de kabylie
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