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Aucune entreprise en Algérie n’a proposé à ses employés de travailler après le f’tour

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  • Aucune entreprise en Algérie n’a proposé à ses employés de travailler après le f’tour

    -La baisse de la productivité au travail pendant le Ramadhan en Algérie est-elle aussi importante qu’on la décrit, par rapport au reste de l’année ?

    Samir Toumi, general manager Team Consulting International:
    A ma connaissance, aucune étude sérieuse n’existe sur le sujet, du moins en Algérie. Je m’en tiendrai donc aux perceptions et aux feed-back des chefs d’entreprise. Il semblerait en effet que d’une manière globale, la productivité aurait tendance à baisser durant le mois de Ramadhan, mais d’une manière beaucoup moins caricaturale qu’on ne pourrait le penser. Tout le monde s’accorde à dire que le rythme de travail est «plus calme». La tendance à la baisse d’activité serait surtout perceptible les deux dernières semaines de Ramadhan, certainement à cause du rythme des soirées et de la fatigue accumulée.

    Notons notamment, que certains secteurs d’activité connaissent des pics d’activité durant le Ramadhan, je pense aux sociétés opérant dans le secteur de l’agroalimentaire ou les agences de publicité. Enfin, les opérateurs s’accordent également à dire que l’activité baisse nettement au sein des administrations durant le mois de Ramadhan, avec un impact qui semblerait significatif sur l’activité des entreprises.

    -Certains chefs d’entreprise réduisent les horaires de travail. Est-ce un choix obligatoire pour anticiper l’absentéisme, ou alors, répond-il à d’autres considérations ?


    C’est en effet un choix pertinent et une manière d’intégrer le Ramadhan, au même titre que les mois d’été, ou les fins d’année, dans le rythme global de l’activité économique annuelle de l’entreprise. Il est inutile d’occulter le fait que durant le Ramadhan, le rythme de vie des Algériens au travail devient particulier. Ce fait étant intégré, la réduction des horaires peut être un moyen intelligent de juguler l’absentéisme et de conserver un niveau de productivité correct. Certaines entreprises réduisent même d’une heure l’amplitude horaire officielle, qui cette année, va de 9h à 16h, sachant que les managers devront, en fonction de leur charge de travail, aller au delà. Je n’ai pas eu vent d’entreprises ayant proposé à leurs collaborateurs de travailler après l’heure du f’tour. C’est une option que j’ai déjà vue ailleurs, qui pourrait parfaitement convenir à certains secteurs d’activité.

    -Peut-on mesurer l’impact de cette baisse de productivité sur les résultats des entreprises et sur l’économie d’une manière générale ?


    Techniquement, il est possible de le faire. Pour une entreprise, Il suffirait de comparer le chiffre d’affaires du mois de Ramadhan à ceux des autres mois de l’année, et analyser l’écart pour identifier ce qui, réellement, pourrait être attribué au contexte économique lié au Ramadhan. L’évolution du taux d’absentéisme peut également être analysé. Encore une fois, aucune étude sérieuse n’a à ce jour été réalisée sur le sujet. Il serait intéressant de la faire. Elle permettrait de donner une réelle visibilité sur la problématique et l’impact économique du Ramadhan sur notre économie. On pourrait également battre en brèche quelques idées reçues et élaborer de manière plus fiable des rythmes de travail adaptés.

    Safia Berkouk- El Watan
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