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"Bakhta"

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  • "Bakhta"

    le texte de la chanson "Bakhta" telle que chantée par notre Oustad Blaoui Houari. Ce poème, écrit et dédié de son vivant par Cheikh Abdelkader Khaldi à sa dulcinée favorite Bakhta, reste parmi les meilleurs poèmes du terroir du genre "ghazal" (poème d'amour).





    Ah, quel grand jour, ce jour où elle est venue .
    L’objet de tous mes désirs, la femme aux yeux teints en noir,
    Bakhta à la beauté aussi piquante que la conversation, cette Houarienne , elle a éclipsé l’étoile du matin, par sa beauté, ce dernier-né de mes amours.

    Bakhta au cou de gazelle, son type de beauté n’appartient qu’à elle, gazelle qui fuirait dans le creux des vallons, serrée de près par la meute, elle ne laisse pas le chasseur s’approcher, car elle sait de quoi il en retourne.

    Bakhta le faucon –femelle des collines, qui ressemble à la Jazia de Diab , elle subjugue, cette femme aux yeux noirs, par le charme de ses traits et de son esprit, c’est à juste raison, O mes amis, et à juste titre, que je succombe à la passion.

    Ce jour-là était un jour faste, j’y ai rencontré celle qui rayonne comme un soleil, Bakhta la lumière de mes yeux, qui me possède comme une démone, je ressens du désir pour elle quand elle m’appelle : « Mon chéri ! ».
    Je sens mon désir pour elle monter en moi quand elle m’appelle : « Sidi !» ma peine de cœur, n’est à nulle autre pareille, et la blessure d’amour que m’a infligé Bakhta est sérieuse. Soyez indulgents et compréhensifs avec El Khaldi, O vous qui en avez vu dans votre vie.

    J’ai reçu un homme avec un message, de la part de Bakhta qui l’avait rencontré dans la gare, et l’a envoyé chez moi, il m’a parlé en cachette, ce qu’il m’a dit a jeté le trouble en moi, O mes amis, après une si longue accalmie. Il est arrivé vers midi, et il m’a trouvé plongé dans mes idées noires et souffrant, à force d’être tourmenté par la passion et de ruminer, je sens l’espace se resserrer autour de moi, j’ai bu bien des coupes amères tellement le désir de la revoir était vif, alors que mon esprit était chez la responsable de mon état.

    Dès que j’ai eu son message, ma raison m’a abandonné et s’est envolé vers elle, j’avais tant soupiré après elle, que j’étais ravi, elle m’a consumé le cœur et les tréfonds.
    Je l’ai trouvé à bord d’une calèche, assise comme le général en chef des armées, à son cou, long et bien droit, un collier, et le visage net et resplendissant comme un miroir, à sa vue j’ai perdu ma contenance et tout mon courage.

    Je suis resté bouche bée, quand j’ai vu ma belle Bakhta, qui brillai comme un diamant, parée avec élégance de ses plus baux atours, et elle m’a coupé le souffle, quand elle m’a tendu sa main droite.
    Nous nous sommes embrassés avec fougue et passion devant le marché, un baiser long et fou, sans faire attention aux gens, ceux qui critiquent les amoureux ne son que des sots.

    Nous sommes descendus à l’hôtel, à l’insu de tout le monde,
    moi et la « clarté de la lune », loin des regards des bavards, ces moments sont propices, j’ai atteint mon but et réalisés mes désirs.

    Nous avons passé des heures à discuter, l’amour déliant les langues, nos propos étaient loin d’être futiles et nos cœurs étaient indemnes de toute duplicité, nous éprouvons les mêmes sentiments l’un pour l’autre, nous nous aimons l’un et l’autre de la même façon.

    « O toi qui as le regard du faucon, lui dis-je, depuis que je me suis séparé de toi, je vais de plus en plus mal, ma passion pour toi est violente, sa flamme me consume de l’intérieur mais que puis-je faire ? Moi je suis de Mascara et toi tu es du Sud ! ».

    La « lumière de mes yeux », éclat éblouissant de l’astre de la nuit, me dit : »je suis entre tes mains, O bourreau de mon cœur, fais de moi ce que tu veux, tu es mon roi, et moi, Bakhta, je suis ta servante dévouée !».
    Durant sept heures de tête-à-tête nocturne, où nous nagions dans l’ivresse sans avoir bu une goutte de vin, je n’eus jamais assez de regarder, ou d’écouter parler cette femme d’esprit, elle m’ensorcelle du regard, dés que nos yeux se rencontrent.

    Rien de plus beau que deux êtres qui se tiennent compagnie, le cœur rempli de gaieté, rien de plus beau que la rencontre de ceux qui se morfondaient de nostalgie, et les baisers affectueux, rien de plus beau que les dents qui se frottent aux dents, entre des lèvres purpurines.

    Quoi de plus beau que le tintement des verres, mêlé au chant des flûtes qui modulent un prélude « Gabli », une certaine griserie s’empare du cerveau, et chantonner ne fait que l’accroître, quoi de plus beau que la compagnie des belles, quand elles se mettent à témoigner d’une sincère affection.

    Quoi de plus beau que les veillées, au son des flûtes avec des filles qui se déhanchent, et des braves aux manières convenables, au fait des règles du savoir-vivre, chaque amant avec sa maîtresse, chaque tigre avec sa tigresse.

    Que c'est beau de détacher le licol, de desserrer la ventrière et de dégrafer le poitrail, que c’est beau de frotter son éperon sur une jument de race rapide à la course, à la robe grise et à la peau soyeuse, qui virevolte comme un esprit volant.

    Abdelkader KHALDI

    j'ai lu beaucoup aimé je partage

    M.G

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