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MAROC:OCP: Les contours d’une stratégie contra-cyclique

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  • MAROC:OCP: Les contours d’une stratégie contra-cyclique

    Un objectif d’augmentation de marge et de production
    L’essentiel des projets opérationnels entre 2015 et 2016
    Des partenariats avec HEC et le MIT pour la formation

    La véritable valeur ajoutée se trouve dans la production d’engrais et non l’exportation de la roche brute. Dans ce sens, l’OCP compte renforcer davantage ses parts de marché dans les engrais





    Normalement, une entreprise investit et augmente sa capacité de production lorsqu’elle est en période de croissance. Croissance qui servira à financer l’investissement. Cette donne, qui fait l’unanimité chez la majorité des entreprises, ne fait pas toujours partie de la stratégie des grands groupes. Lorsqu’il est question d’un mastodonte comme l’OCP, les calculs sont totalement différents. En effet, l’Office s’est lancé dans un vaste programme d’investissement alors que le marché est dans une période basse et que les exportations sont en recul. Les économistes appellent cela une stratégie contra-cyclique qui consiste à investir en masse dans les périodes de vaches maigres pour être prêt au moment de la reprise du marché. Les équipes de Terrab n’ont pas fait les choses à moitié puisque, depuis 2010, l’OCP a lancé un programme d’investissement de 115 milliards de DH à l’horizon 2020. La plus grande part (75 milliards de DH) a été consacrée au quatre premières années dans un objectif d’augmentation de la valeur ajoutée. La production de l’Office devra passer de 32 millions à 55 millions de tonnes en 2020. 30% des investissements sont destinés à l’ouverture de 4 nouvelles mines dont 3 dans la région de Khouribga et une à Gantour (sud du massif des Rhamna) et à la mise en route de nouvelles laveries. L’intérêt de ces dernières rentre dans le cadre d’une nouvelle approche adoptée par l’Office en matière d’extraction. En fait, la première couche de phosphate est la plus riche. Plus l’extraction est profonde, plus la roche est de moins bonne qualité. Cependant, pour augmenter la production, l’extraction en profondeur est indispensable. C’est à ce moment-là qu'entre en jeu la laverie qui va purifier la roche. Ce sont donc 3,4 milliards de DH qui sont réservés à la laverie de Halassa qui est considérée comme la plus grande au monde et dont la pose de la première pierre a été effectuée en mars 2012. Concrètement, chaque terrain exploité le sera au maximum avant d’être totalement réhabilité. Cela conduira à de grandes économies d’échelle et une augmentation des marges.
    L’Office a également revu sa stratégie en matière d’eau qui est fortement utilisée dans le lavage. Auparavant, l’OCP se fournissait directement dans la nappe phréatique, une technique peu durable. Aujourd’hui, le groupe utilise à hauteur de 10% de l’eau de surface, 5% proviennent de la station d’épuration de Khouribga. La plus grande part (85%) est de l’eau recyclée depuis les unités de lavage. Mieux encore, l’entreprise est en train de construire la plus grande usine de dessalement d’eau du Maroc à Jorf Lasfar qui sera opérationnelle en 2014. Cet investissement réduira l’utilisation de l’eau de surface et dégagera un excèdent. Ce sont 15 millions de m3 qui vont être offerts à la ville d’El Jadida. Le développement durable n’a pas été négligé par les concepteurs de la stratégie. Les résultats se font déjà sentir sur le terrain. Plusieurs superficies exploitées accueillent aujourd’hui des plantations d’arganiers.
    Cependant, le plus gros de l’investissement (46%) ira au volet chimie pour l’augmentation de la production de l’acide phosphorique et des engrais. L’OCP compte faire passer sa production d’engrais de 4,4 millions à 10 millions de tonnes d’ici 2017. A cet effet, une unité de granulation a déjà été livrée et une autre sera mise en route à la fin de cette année. La stratégie du groupe est basée sur la construction de nouvelles unités intégrées. La première sera livrée début 2014. Justement, l’Office compte renforcer ses parts de marché dans les engrais en les augmentant de 15 points d’ici 2017. Avant d’arriver aux engrais, il est nécessaire de produire de l’acide phosphorique qui requiert l’utilisation de soufre. Le Maroc est, rappelons-le, le plus grand importateur mondial de soufre. La réaction chimique générée par le souffre permet de produire une énergie qui couvre les besoins de l’entreprise sur Jorf Lasfar. La seconde étape de la production intègre le gaz qui est également importé. Pour compenser, l’importation de gaz et de soufre, le Maroc doit parier sur une optimisation de la roche.
    Par ailleurs, 16% de l’enveloppe d’investissement ira à Jorf Phosphate Hub. Quant aux infrastructures, notamment le projet de pipeline ou encore les installations portuaires, elles se verront adjuger 6% des investissements. Le pipeline est un maillon important de la stratégie. Il sera opérationnel avant fin 2013. Les économies apportées par le pipeline sont importantes. Le mode de transport actuel, qui est le ferroviaire, coûte entre 7 à 8 dollars la tonne, alors qu’avec le pipeline, ce coût ne dépassera pas 1 dollar!
    L’autre pilier de la stratégie de l’OCP est basé sur une refonte des méthodes de production. L’objectif est une plus grande maîtrise des délais et des coûts de production, de la logistique et surtout la recherche et développement et l’innovation. L’un des principaux maillons de cette stratégie est la création de l’Université Polytechnique Mohammed VI à Benguerir. L’établissement universitaire dispensera, entre autres, des formations en énergies renouvelables, ingénierie chimique et en management industriel. L’université démarrera par les études doctorales pour mettre un focus important sur la recherche. En parallèle, l’Office investit dans la formation avec HEC ou MIT.
    Un business en JV
    L’OCP possède un portefeuille de plus de 150 clients sur les 5 continents. Les plus grands clients sont situés en Inde et aux Etats-Unis. Pour se rapprocher de ces marchés, l’Office a multiplié les joints ventures et les ouvertures de bureaux de représentation un peu partout dans le monde. La derniére JV en date est le fruit du partenariat entre OCP et la société Toros (leader des engrais phosphatés en Turquie). L’entreprise a été créée en 2012 et est basée à Istanbul, en Turquie. Son activité est principalement centrée sur le négoce d’engrais pour les régions de la mer Noire, l’Asie de l’Ouest et l’est du bassin méditerranéen. En 2008, l’OCP a créé à parts égales avec le brésilien Bunge
    Brasil une société basée à Jorf Lasfar. Elle a pour activité la production et la commercialisation d’acide phosphorique, d’engrais phosphatés et azotés et d’autres produits dérivés. L’entreprise a une capacité de production de 375.000 tonnes par an. Quatre ans plus tôt, PMP, qui est une joint-venture détenue à parts égales entre l’OCP et le groupe pakistanais Fauji, a vu le jour. Elle opère dans le domaine de la production et la commercialisation d’acide phosphorique marchand, avec une capacité de production installée de 375.000 tonnes/an. L’OCP dispose de partenariats bien plus anciens. Depuis 1981, le groupe OCP et la Société régionale d’investissement de Wallonie (SRIW) sont partenaires et détiennent Prayon, leader mondial des phosphates de spécialité, basé à Engis en Belgique. Ses produits sont utilisés dans l’industrie des sodas et également par les laboratoires pharmaceutiques. Au départ de ses sites de production en Belgique, en France et aux Etats-Unis, Prayon produit et commercialise une vaste gamme d'acides phosphoriques purifiés, de sels de phosphate et de produits fluorés. L’entreprise est également active dans l’industrie des métaux.
    l'économiste
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