Le 15 juillet 2013, un appel à partenariat industriel national et international pour la création de sociétés par actions avec les Sociétés de gestion des participations (SGP) a été lancé par le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement algérien.
L’Algérie, selon l’OCDE, dépense deux fois plus en rapport à des pays similaires pour deux fois moins de résultats
Cette action s’insèrerait dans le cadre de 18 filières industrielles visant la relance de la production nationale et le développement de l’investissement et concerne notamment les textiles et habillement, le bois et l’industrie du meuble, les produits sidérurgiques et métallurgiques, les produits électroménagers et électroniques, la mécanique industrielleet les produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques. Les opérateurs économiques nationaux et étrangers auquel cet appel à projets est destiné ont jusqu’au 31 décembre 2013 pour soumettre leurs dossiers de candidatures. L’objet de cette contribution, est de voir si cette vision répond à une logique économique, tenant compte de la dure réalité des nouvelles mutations mondiales. Les filières répertoriées seront-elles concurrentielles dans le temps dans la mesure où l’Algérie est liée à un Accord de libre échange avec l’Europe dont le dégrèvement tarifaire zéro est prévu en 2020 ? Le seront-elles si elle adhère à l’organisation mondiale du commerce(OMC) où les pays membres accaparent plus de 95 % du commerce mondial et la majorité des pays de l’OPEP dont le niveau de production est bien plus élevé que celui de l’Algérie, les derniers en date étant l’Arabie Saoudite et la Russie, étant membres de cette organisation ?
1.- Partir du constat de l’économie algérienne
a- Les hydrocarbures représente 97/98% des exportations en devises du pays, 40% du produit intérieur brut directement et 80% avec les effets indirects via la dépense publique ( à travers notamment le BTPH et les subventions), les exportations hors hydrocarbures 2/3% dont 50% sont des déchets eux mêmes des déchets hydrocarbures. Les réserves de change estimées à environ 190 milliards de dollars le premier trimestre 2013 non compris les 173 tonnes d’or sont dues essentiellement à la rente des hydrocarbures. Environ 70/75% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées (matières premières et équipement avec un taux d’intégration ne dépassant pas 15% ) sont importées toujours grâce aux hydrocarbures. La règle des 49/51% où l’Etat algérien supporte tous les surcoûts, instaurée dans la loi de finances 2009, étendue aux banques en 2010, n’a pas pu dynamiser l’attrait à l’investissement productif tant local qu’étranger, s’étant concentrés dans le secteur hydrocarbures à l’amont dans les grands gisements, la pétrochimie étant inexistante et les canalisations ne les intéressant pas, le taux de profit étant inférieur à environ de 30% par rapport à l’amont. Le dérapage du dinar qui est passé successivement de 25 dinars un dollar vers les années 1990 à 77 dinars un dollar courant 2013 (1 euro égal à 100 dinars mais 150 dinars sur le marché parallèle) qui est un dumping à l’exportation comme le montre tous les pays qui dévaluent, l’expérience chinoise récente a accru paradoxalement le caractère mono exportateur de l’économie algérienne avec parallèlement des transferts illégaux de capitaux estimées par la Banque africaine de développement dans on rapport 2013 de 173 milliards de dollars entre 1980 et 2009.
b- L’économie algérienne est caractérisée par un dépérissement du tissu productif, 83% des activités selon l’ONS étant concentrées dans le tertiaire avec une prédominance du commerce de détail, un commerçant pour quatre habitants et l’industrie représente moins de 5% dans le produit intérieur brut(PIB). Plus de 85% des PMI/PME ; existant de rares exceptions mais étouffées par la bureaucratie, sont d’organisations familiales peu initiées au management stratégique, croulant souvent sous le poids de la dette. L’assainissement des entreprises publiques a coûté au Trésor plus de 60 milliards de dollars entre 1991/2013 alors que dans leur majorité sont revenues à la case de départ (environ 70%), les banques publiques étant malades de leurs clients, (les entreprises publiques). Cela explique également, couplé avec la faiblesse de l’efficacité des dépenses publiques, 500 milliards de dollars de dépenses publiques programmées (part dinars et part devises) entre 2004/2013 pour un taux de croissance moyen de 3% alors qu’il aurait du dépasser les 10%.
L’Algérie selon un rapport de l’OCDE dépense deux fois plus en rapport à des pays similaires pour deux fois moins de résultats. Cela explique les tensions sociales actuelles, le taux d’emploi étant en fonction du taux de croissance et que ce n’est pas une question de finances mais renvoie à l’urgence d’un réajustement de la politique économique et sociale algérienne dominée notamment par la sphère informelle. Cette sphère produit des dysfonctionnements des appareils de l’Etat et du poids de la bureaucratie fausse la concurrence, décourager les producteurs locaux parallèlement aux subventions généralisées, non ciblées et mal gérées permettent des fuites hors des frontières comme les carburants ou le blé car les actions des services de sécurité ponctuelles ont un impact limité sans une politique qui s‘attaque à la racine du mal supposant de nouveaux mécanismes économiques. Il existe des liens dialectiques avec la logique rentière et cette sphère qui contrôle 40% de la masse monétaire en circulation, avec une intermédiation financière informelle à des taux d’usure, où tout se traite en cash. Cette sphère contrôle également plus de 65% des segments des produits de première nécessité : marché des fruits/ légumes, du poisson, viande blanche/rouge et à travers une importation désordonnée le textile /cuir. 80% des citoyens percevant moins de 25.000 dinars par mois s’adressent pour plus de 70% de leurs modestes revenus, et ce avec une concentration au profit de quelquesmonopoleurs. Face à cette situation, le secteur financier public algérien qui contrôle plus de 90% du crédit octroyé, les banques privées malgré leurs nombres étant marginales, est un guichet administratif et un lieu de distribution de la rente, expliquant que les réformes structurelles du secteur financier, enjeu de pouvoir, souvent annoncées sont différées car s’attaquant à de puissants intérêts.
2.- Les conditions de réussite
a- Il y a lieu d ‘éviter à la fois de se verser d’illusion grâce à la rente des hydrocarbures car les expériences historiquement montrent clairement qu’aucun développement durable ne peut se réaliser au sein d’une société anémique et l’Algérie ne saurait échapper à cette règle universelle. Avec une chute de 50% des recettes d’hydrocarbures, l’Algérie risque de vivre le drame des années 1990. Il s’agit également d’éviter le juridisme stérile, l’important pour mener une bonne politique étant d’analyser au préalable les facteurs de blocage du fonctionnement d’une société. Viennent ensuite la mise en place d’institutions adaptées tant au contexte local qu’international et des lois qui doivent se mouler au sein d‘une vision stratégique. La corruption ne se combat pas par des lois mais par l’amélioration de la gouvernance (et un véritable Etat de droit) qui conditionne le devenir futur du pays. Aussi, sans une gouvernance renouvelée, un Etat de droit évitant cette instabilité juridique perpétuelle, cette politique n’a aucune change d’aboutir concrètement. C’est qu’ en Algérie, l’administration publique tant centrale que locale (bureaucratisation avec plus de 2 millions de fonctionnaires pour 37 millions d’habitants, sans compter les emplois rentes et les sureffectifs des entreprises publiques que l’on fait rentrer dans la rubrique économique) souffre de graves faiblesses qui entravent et pervertissent son action, favorisent les comportements douteux et suscitent chez les citoyens et les usagers un sentiment de frustration et parfois de rejet. Le bureau est nécessaire mais lorsqu’il est efficace et n’alourdit pas ce que les économistes appellent les couts de transaction en fonctionnant en tant que pouvoir bureaucratique, en vase clos, en donnant l’illusion de prendre des décisions au nom de la majorité.
L’Algérie, selon l’OCDE, dépense deux fois plus en rapport à des pays similaires pour deux fois moins de résultats
Cette action s’insèrerait dans le cadre de 18 filières industrielles visant la relance de la production nationale et le développement de l’investissement et concerne notamment les textiles et habillement, le bois et l’industrie du meuble, les produits sidérurgiques et métallurgiques, les produits électroménagers et électroniques, la mécanique industrielleet les produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques. Les opérateurs économiques nationaux et étrangers auquel cet appel à projets est destiné ont jusqu’au 31 décembre 2013 pour soumettre leurs dossiers de candidatures. L’objet de cette contribution, est de voir si cette vision répond à une logique économique, tenant compte de la dure réalité des nouvelles mutations mondiales. Les filières répertoriées seront-elles concurrentielles dans le temps dans la mesure où l’Algérie est liée à un Accord de libre échange avec l’Europe dont le dégrèvement tarifaire zéro est prévu en 2020 ? Le seront-elles si elle adhère à l’organisation mondiale du commerce(OMC) où les pays membres accaparent plus de 95 % du commerce mondial et la majorité des pays de l’OPEP dont le niveau de production est bien plus élevé que celui de l’Algérie, les derniers en date étant l’Arabie Saoudite et la Russie, étant membres de cette organisation ?
1.- Partir du constat de l’économie algérienne
a- Les hydrocarbures représente 97/98% des exportations en devises du pays, 40% du produit intérieur brut directement et 80% avec les effets indirects via la dépense publique ( à travers notamment le BTPH et les subventions), les exportations hors hydrocarbures 2/3% dont 50% sont des déchets eux mêmes des déchets hydrocarbures. Les réserves de change estimées à environ 190 milliards de dollars le premier trimestre 2013 non compris les 173 tonnes d’or sont dues essentiellement à la rente des hydrocarbures. Environ 70/75% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées (matières premières et équipement avec un taux d’intégration ne dépassant pas 15% ) sont importées toujours grâce aux hydrocarbures. La règle des 49/51% où l’Etat algérien supporte tous les surcoûts, instaurée dans la loi de finances 2009, étendue aux banques en 2010, n’a pas pu dynamiser l’attrait à l’investissement productif tant local qu’étranger, s’étant concentrés dans le secteur hydrocarbures à l’amont dans les grands gisements, la pétrochimie étant inexistante et les canalisations ne les intéressant pas, le taux de profit étant inférieur à environ de 30% par rapport à l’amont. Le dérapage du dinar qui est passé successivement de 25 dinars un dollar vers les années 1990 à 77 dinars un dollar courant 2013 (1 euro égal à 100 dinars mais 150 dinars sur le marché parallèle) qui est un dumping à l’exportation comme le montre tous les pays qui dévaluent, l’expérience chinoise récente a accru paradoxalement le caractère mono exportateur de l’économie algérienne avec parallèlement des transferts illégaux de capitaux estimées par la Banque africaine de développement dans on rapport 2013 de 173 milliards de dollars entre 1980 et 2009.
b- L’économie algérienne est caractérisée par un dépérissement du tissu productif, 83% des activités selon l’ONS étant concentrées dans le tertiaire avec une prédominance du commerce de détail, un commerçant pour quatre habitants et l’industrie représente moins de 5% dans le produit intérieur brut(PIB). Plus de 85% des PMI/PME ; existant de rares exceptions mais étouffées par la bureaucratie, sont d’organisations familiales peu initiées au management stratégique, croulant souvent sous le poids de la dette. L’assainissement des entreprises publiques a coûté au Trésor plus de 60 milliards de dollars entre 1991/2013 alors que dans leur majorité sont revenues à la case de départ (environ 70%), les banques publiques étant malades de leurs clients, (les entreprises publiques). Cela explique également, couplé avec la faiblesse de l’efficacité des dépenses publiques, 500 milliards de dollars de dépenses publiques programmées (part dinars et part devises) entre 2004/2013 pour un taux de croissance moyen de 3% alors qu’il aurait du dépasser les 10%.
L’Algérie selon un rapport de l’OCDE dépense deux fois plus en rapport à des pays similaires pour deux fois moins de résultats. Cela explique les tensions sociales actuelles, le taux d’emploi étant en fonction du taux de croissance et que ce n’est pas une question de finances mais renvoie à l’urgence d’un réajustement de la politique économique et sociale algérienne dominée notamment par la sphère informelle. Cette sphère produit des dysfonctionnements des appareils de l’Etat et du poids de la bureaucratie fausse la concurrence, décourager les producteurs locaux parallèlement aux subventions généralisées, non ciblées et mal gérées permettent des fuites hors des frontières comme les carburants ou le blé car les actions des services de sécurité ponctuelles ont un impact limité sans une politique qui s‘attaque à la racine du mal supposant de nouveaux mécanismes économiques. Il existe des liens dialectiques avec la logique rentière et cette sphère qui contrôle 40% de la masse monétaire en circulation, avec une intermédiation financière informelle à des taux d’usure, où tout se traite en cash. Cette sphère contrôle également plus de 65% des segments des produits de première nécessité : marché des fruits/ légumes, du poisson, viande blanche/rouge et à travers une importation désordonnée le textile /cuir. 80% des citoyens percevant moins de 25.000 dinars par mois s’adressent pour plus de 70% de leurs modestes revenus, et ce avec une concentration au profit de quelquesmonopoleurs. Face à cette situation, le secteur financier public algérien qui contrôle plus de 90% du crédit octroyé, les banques privées malgré leurs nombres étant marginales, est un guichet administratif et un lieu de distribution de la rente, expliquant que les réformes structurelles du secteur financier, enjeu de pouvoir, souvent annoncées sont différées car s’attaquant à de puissants intérêts.
2.- Les conditions de réussite
a- Il y a lieu d ‘éviter à la fois de se verser d’illusion grâce à la rente des hydrocarbures car les expériences historiquement montrent clairement qu’aucun développement durable ne peut se réaliser au sein d’une société anémique et l’Algérie ne saurait échapper à cette règle universelle. Avec une chute de 50% des recettes d’hydrocarbures, l’Algérie risque de vivre le drame des années 1990. Il s’agit également d’éviter le juridisme stérile, l’important pour mener une bonne politique étant d’analyser au préalable les facteurs de blocage du fonctionnement d’une société. Viennent ensuite la mise en place d’institutions adaptées tant au contexte local qu’international et des lois qui doivent se mouler au sein d‘une vision stratégique. La corruption ne se combat pas par des lois mais par l’amélioration de la gouvernance (et un véritable Etat de droit) qui conditionne le devenir futur du pays. Aussi, sans une gouvernance renouvelée, un Etat de droit évitant cette instabilité juridique perpétuelle, cette politique n’a aucune change d’aboutir concrètement. C’est qu’ en Algérie, l’administration publique tant centrale que locale (bureaucratisation avec plus de 2 millions de fonctionnaires pour 37 millions d’habitants, sans compter les emplois rentes et les sureffectifs des entreprises publiques que l’on fait rentrer dans la rubrique économique) souffre de graves faiblesses qui entravent et pervertissent son action, favorisent les comportements douteux et suscitent chez les citoyens et les usagers un sentiment de frustration et parfois de rejet. Le bureau est nécessaire mais lorsqu’il est efficace et n’alourdit pas ce que les économistes appellent les couts de transaction en fonctionnant en tant que pouvoir bureaucratique, en vase clos, en donnant l’illusion de prendre des décisions au nom de la majorité.
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