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La radiothérapie, moyen thérapeutique utilisé dans pas moins de 60 % des cas de cancers, réunit trois avantages : c’est un traitement qui aboutit à la guérison, il est curatif, il est conservateur et non mutilant (contrairement à la chirurgie) et peu couteux. A titre d’exemple la radiothérapie représente une charge annuelle d’un milliard d’euros sur les 15 milliards d’euros que coûtent l’ensemble des cancers en France.
Ainsi, depuis son avènement, la radiothérapie n’a cessé de progresser, avec récemment la création d’une nouvelle technologie baptisée Elekta Versa HD. 6. Des centres de recherche européens situés en Allemagne, Hollande, Angleterre, Danemark, Suisse, en plus de l’IPC (Institut Paoli-Calmette de Marseille) s’en sont doté ; l’IPC ayant été choisi comme site pilote dans le cadre d’un consortium sur la radiothérapie à très haut débit de dose.
Cette dernière génération d’accélérateur linéaire été conçut de manière à délivrer une dose de rayonnement 4 à 5 fois plus importante que les technologies de radiothérapie connues jusqu’ici sur une durée identique.
Bien qu’elle n’ait pas encore été testée sur les humains, elle pourrait permettre, avec une meilleure modulation de l’intensité du rayonnement et une plus grande précision de sorte que les zones saines ne soient pas irradiées par celui-ci, d’élargir prochainement le champ des patients bénéficiaires de la radiothérapie.
En effet, certains porteurs de tumeurs primitives précoces et/ou inaccessibles à la chirurgie, ou de petites métastases pas encore très nombreuses, seront candidats à cette dernière génération de radiothérapie. De même seront concernés les patients pour lesquels la chimiothérapie ne suffit pas pour stériliser définitivement le foyer tumoral et qui nécessitent un traitement complémentaire. Avec moins d’effets indésirables, c’est une nouvelle voie pour le traitement du cancer notamment par l’élargissement des indications.
Le docteur Michel Resbeut, chef du service de radiothérapie à l’IPC ajoute : « Nous avons la possibilité de travailler sans filtre, ce qui se traduit par une augmentation du débit de dose d’un facteur quatre environ. En conséquence, cela divise d’autant le temps d’irradiation et diminue la probabilité que le patient, et donc la tumeur , bouge.»
Le versa HD n’est pas en soi une révolution en matière de traitement du cancer mais constitue une amélioration de technologies précédentes. Mais cette technologie semble également représenter un axe de recherche très prometteur, à savoir le très haut débit de dose. Le Dr. Michel Resbeut explique que « la même dose délivrée plus vite, en toute sécurité pour le patient, détruirait plus de cellules tumorales, pour des raisons de précision mais peut-être aussi d’ordre biologique ».
Il ajoute : « D’après ce que suggère la littérature scientifique, délivrer une même dose dans un délai plus court entraînerait un effet radio-biologique supérieur. Nous allons donc tenter de vérifier l’hypothèse. » Si ces faits sont confirmés, la chirurgie carcinologique pourrait devenir à l’avenir réservée aux tumeurs de grandes tailles.
Changement de décor: la Tunisie; dotée de 15 appareils de radiothérapie de haute énergie seulement, soit 1,36 appareil/million d’habitants, force est de constater que les équipements en matière de radiothérapie sont très insuffisants dans notre pays. En effet, les études suggèrent un taux de 1 appareil/250 000 à 50 0000 habitants. Cela explique pourquoi les listes d’attente sont longues et l’encombrement des centres de soin. Selon les données de 2012, la Tunisie compte 30 spécialistes oncologues-radiothérapeutes, soit un taux de 2,7/million d’habitants… Cela se passe de commentaires.
Pourtant, notre pays n’est jamais « très en retard » du point de vue des progrès médicaux. Les établissements de santé tunisiens, malgré le manque de moyens financiers et humains, sont dotés de technologies de pointe et les médecins tunisiens en mesure de fournir des services d’une très grande qualité. La preuve en est qu’un grand nombre de visiteurs étrangers optent pour la Tunisie pour suivre des séances de radiothérapie et plus globalement pour les services médicaux que nous offrons. Alors imaginons un ministère de la Santé prendre l’initiative de créer un pôle africain de recherche en oncologie et doter notre pays d’une technologie de pointe telle que le Versa HD, ainsi que les retombées positives médicales et économiques qui s’en suivront. Mais avant d’en arriver à un tel progrès, il faudra passer par un grand nombre de changements, dont le premier à opérer est certainement celui des mentalités.
- l'économiste maghrébin
Ainsi, depuis son avènement, la radiothérapie n’a cessé de progresser, avec récemment la création d’une nouvelle technologie baptisée Elekta Versa HD. 6. Des centres de recherche européens situés en Allemagne, Hollande, Angleterre, Danemark, Suisse, en plus de l’IPC (Institut Paoli-Calmette de Marseille) s’en sont doté ; l’IPC ayant été choisi comme site pilote dans le cadre d’un consortium sur la radiothérapie à très haut débit de dose.
Cette dernière génération d’accélérateur linéaire été conçut de manière à délivrer une dose de rayonnement 4 à 5 fois plus importante que les technologies de radiothérapie connues jusqu’ici sur une durée identique.
Bien qu’elle n’ait pas encore été testée sur les humains, elle pourrait permettre, avec une meilleure modulation de l’intensité du rayonnement et une plus grande précision de sorte que les zones saines ne soient pas irradiées par celui-ci, d’élargir prochainement le champ des patients bénéficiaires de la radiothérapie.
En effet, certains porteurs de tumeurs primitives précoces et/ou inaccessibles à la chirurgie, ou de petites métastases pas encore très nombreuses, seront candidats à cette dernière génération de radiothérapie. De même seront concernés les patients pour lesquels la chimiothérapie ne suffit pas pour stériliser définitivement le foyer tumoral et qui nécessitent un traitement complémentaire. Avec moins d’effets indésirables, c’est une nouvelle voie pour le traitement du cancer notamment par l’élargissement des indications.
Le docteur Michel Resbeut, chef du service de radiothérapie à l’IPC ajoute : « Nous avons la possibilité de travailler sans filtre, ce qui se traduit par une augmentation du débit de dose d’un facteur quatre environ. En conséquence, cela divise d’autant le temps d’irradiation et diminue la probabilité que le patient, et donc la tumeur , bouge.»
Le versa HD n’est pas en soi une révolution en matière de traitement du cancer mais constitue une amélioration de technologies précédentes. Mais cette technologie semble également représenter un axe de recherche très prometteur, à savoir le très haut débit de dose. Le Dr. Michel Resbeut explique que « la même dose délivrée plus vite, en toute sécurité pour le patient, détruirait plus de cellules tumorales, pour des raisons de précision mais peut-être aussi d’ordre biologique ».
Il ajoute : « D’après ce que suggère la littérature scientifique, délivrer une même dose dans un délai plus court entraînerait un effet radio-biologique supérieur. Nous allons donc tenter de vérifier l’hypothèse. » Si ces faits sont confirmés, la chirurgie carcinologique pourrait devenir à l’avenir réservée aux tumeurs de grandes tailles.
Changement de décor: la Tunisie; dotée de 15 appareils de radiothérapie de haute énergie seulement, soit 1,36 appareil/million d’habitants, force est de constater que les équipements en matière de radiothérapie sont très insuffisants dans notre pays. En effet, les études suggèrent un taux de 1 appareil/250 000 à 50 0000 habitants. Cela explique pourquoi les listes d’attente sont longues et l’encombrement des centres de soin. Selon les données de 2012, la Tunisie compte 30 spécialistes oncologues-radiothérapeutes, soit un taux de 2,7/million d’habitants… Cela se passe de commentaires.
Pourtant, notre pays n’est jamais « très en retard » du point de vue des progrès médicaux. Les établissements de santé tunisiens, malgré le manque de moyens financiers et humains, sont dotés de technologies de pointe et les médecins tunisiens en mesure de fournir des services d’une très grande qualité. La preuve en est qu’un grand nombre de visiteurs étrangers optent pour la Tunisie pour suivre des séances de radiothérapie et plus globalement pour les services médicaux que nous offrons. Alors imaginons un ministère de la Santé prendre l’initiative de créer un pôle africain de recherche en oncologie et doter notre pays d’une technologie de pointe telle que le Versa HD, ainsi que les retombées positives médicales et économiques qui s’en suivront. Mais avant d’en arriver à un tel progrès, il faudra passer par un grand nombre de changements, dont le premier à opérer est certainement celui des mentalités.
- l'économiste maghrébin