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La vie nocturne bas son plein à Tizi-Ouzou avec l’avènement du Ramadhan

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  • La vie nocturne bas son plein à Tizi-Ouzou avec l’avènement du Ramadhan

    Tizi-Ouzou revit le soir

    En effet, les différentes opérations menées par les autorités locales, notamment l’embellissement de la ville et la réalisation des nouvelles placettes, dont celle de l’Olivier du côté de l’ex gare routière, ont donné un véritable coup de fouet à l’animation nocturne. L’amélioration du cadre incite visiblement de plus en plus les citoyens à sortir de nuit, contrairement aux années précédentes où les familles préféraient rester cloîtrées chez elles. Chaque soir, juste après le rompt du jeûne, les différentes placettes de la cité sont systématiquement prises d’assaut. Elles sont des centaines de familles à s’y rendre pour se dégourdir les jambes, prendre l’air, une glace, un café… La foule n’est du reste pas forcement composée que de citadins. On y vient même des localités environnantes. De Draâ Ben Khedda, de Redjaouna… Les lieux ne désemplissent pas. L’animation se poursuit jusqu’à une heure tardive de la nuit.


    Du côté de la placette de l’olivier, ça fourmille jusqu’à 2 heures du matin, et même au-delà. Idem au centre ville, devant l’esplanade du musée. Une virée à travers les différentes artères de la ville, fait découvrir des commerces ouverts quasiment dans tous les quartiers. Même constat au niveau de la nouvelle-ville. Les cafétérias sont bondées. On y vient pour siroter un thé, une limonade mais aussi pour s’adonner aux plaisirs des jeux de cartes, de dominos...

    Il y a même une cafétéria ouverte spécialement pour les femmes au niveau du quartier dit Krim Belkacem, pas loin du carrefour de la station de taxis. L’évènement a fait jaser certains et a fait beaucoup plaisir à d’autres.
    En tout, c’est une idée qui a vite eu l’adhésion de bon nombre de femmes qui ont en fait leur destination privilégiée après le f’tour. Difficile de trouver une chaise vide. Ça ne claque pas du « double six » mais ça papote en continu. Chacun son sport favori…

    À la maison de la Culture et au théâtre régional Kateb Yacine, qui ont concocté des programmes « spécial Ramadhan », c’est un tout autre public. C’est selon le tempérament des uns et des autres. C’est entre les fous du déhancher et les adeptes des soirées plutôt soft, tranquilles, théâtrales, au mieux dosées d’humour. « Mon programme, le soir, durant ce Ramadhan, n’a rien de spécial. Soit je reste à la maison, branché sur Internet, soit je sors avec mes cousines ou mes amies pour faire quelques pas autour de la maison. Je n’aime pas trop aller loin à pied à cause des embêtements. Je préfère donc faire le tour de la ville en voiture, si papa est dispo.

    C’est plus tranquille d’admirer de la vitre, ou alors on s’attable pour prendre des glaces et discuter sur une terrasse Au menu, et en plein air s’il vous plait, de la musique, des pièces théâtrales et même des défilés de mode… Le hic, c’est que parfois ces spectacles sont organisés au milieu d’un tas d’ordures, qui rappellent la défaillance de cette même mairie qui s’entête à s’improviser promotrice de spectacles au détriment de sa mission primaire qui est de nettoyer les ordures de la cité… aérée », commente Sarah. Il est vrai que même si l’environnement a changé en mieux, les mentalités pas encore suffisamment. C’est le moins que l’on puisse dire. Ce n’est pas franchement la grande quiétude face à la fougue et l’indélicatesse de certaines bandes de jeunes, visiblement débordant de frustrations… Et ce n’est pas évident de les canaliser. Surtout dans l’ambiance d’un gala, comme en programme l’APC sur les nouvelles placettes de la ville.

    A défaut de ces spectacles qui drainent des anonymes en masse, surtout des jeunes en mal d’extase qui viennent troubler la quiétude des familles, les organisateurs auraient mieux fait de songer, par exemple, à de petits spectacles de divertissement avec des clown. Ça aurait servi pour filtrer indirectement la foule et éviter ce désordre qui fait fuir les familles. Amine abonde dans ce sens en soulevant un autre couac : « Certes, ces nouvelles placettes ont apporté un plus dans le cadre de l’animation de la ville le soir, mais ça a tout de même créé tout un chamboulement dans la circulation. Il y a trop d’encombrement. Les jeunes s’accaparent même la route aux alentours de ces espaces. C’est devenu pratiquement impossible de circuler en voiture sans être bloqué 40 à 60 minutes dans les embouteillages. D’ailleurs, pour éviter tout ça, on se rend, moi et mes amis, au bord de la mer pour profiter de l’air frais et du calme. Parfois même, on se fait une partie de dominos ou de cartes avant de rentrer ».

    Quand la mairie s’entête pour organiser des spectacles…

    Lors des réunions de l’exécutif de la wilaya, le wali avait ordonné aux représentants des différentes localités de tout faire pour assurer une ambiance de quiétude aux citoyens. Dans le volet des festivités justement, l’APC de Tizi-Ouzou a mis en place un programme à carrément concurrencer les établissements à vocation, à l’image de la maison de la culture Mouloud Mammeri. Au menu, et en plein air s’il vous plait, de la musique, des pièces théâtrales et même des défilés de mode…

    Le hic, c’est que parfois ces spectacles sont organisés au milieu d’un tas d’ordures, qui rappellent la défaillance de cette même mairie qui s’entête à s’improviser promotrice de spectacles au détriment de sa mission primaire qui est de nettoyer les ordures de la cité…

    A ce sujet, Saïd de Redjaouna assène sa vérité : « Je pense qu’on nous a mis dans le programme. On m’a dit qu’il y aura un spectacle à Redjaouna. Au village, je vous assure que c’est tout le monde qui vous dira qu’ils auraient préféré voir passer le camion de ramassage des ordures ménagères. Le village déborde de saleté. Maintenant, c’est vrai qu’à voir Tizi-Ouzou, on ne devrait pas se plaindre… ». Saïd en parle avec humour et beaucoup d’ironie. Selon le communiqué diffusé par la commission culturelle de l’APC de Tizi-Ouzou, environ 51 chanteurs et plus de 40 musiciens animeront des galas, tout au long du mois sacré et à travers les différentes localités de Tizi-Ouzou.

    Ces soirées, qui ont débuté le 18 juillet dernier, se poursuivront jusqu’au 03 août prochain. Elles se dérouleront, notamment, au niveau de la placette de l’Olivier, à la placette du musée du centre-ville, à Betrouna, à Tala Athmane, à Azib Ahmed, au niveau de l’aire de jeux de la cité 2000 logements de la nouvelle-ville, à la placette de l’Association Stiti de Boukhalfa, à la placette Tibladhine de Timizart Loghbar, ainsi qu’à la placette du village Redjaouna El-Bour, la placette du monument de Bouhinoun et à la cité des fonctionnaires de Tizi-Ouzou.

    Reste à savoir, maintenant, comment toutes ces fêtes seront prises en charge, et comment tout ce beau monde qui participe va être payé ? En moyenne, un spectacle reviendrait à pas moins de 20 millions de centimes, voir 30 si ce n’est plus avec la scène à louer, la sonorisation, les musiciens, les artistes… « Un beau gaspillage, en somme, qui se chiffrera par centaines de millions, alors que les quartiers et les villages de la municipalité manquent de tout ».


    La Dépêche de kabylie
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