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Le président de Transparency International-Algérie à Maghreb M: "La corruption a atteint un seuil effrayant"

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  • Le président de Transparency International-Algérie à Maghreb M: "La corruption a atteint un seuil effrayant"

    une corruption aussi étendue n’est pas seulement un problème de textes de loi.
    La corruption, ses réseaux et ses mécanismes: Djillali Hadjadj, représentant de Transparency International en Algérie, en a parlé hier à Radio M, la radio web de Maghreb Emergent. Pour lui, si elle a atteint ce niveau inquiétant, c’est que la justice est aux ordres, l’administration faible et l’administration dans l’incapacité de gérer les projets faramineux qui lui sont confiés.


    C’est un tableau particulièrement sombre que dresse M. Djillali Hadjadj de l’Algérie quand il parle de l’ampleur et des mécanismes de la corruption. Ce médecin, venu à l’écriture puis à la lutte contre la corruption en raison de son itinéraire professionnel, en veut comme premier indice le fait que l’Association algérienne de lutte contre la corruption qu’il a fondée en 1999 n’a toujours pas reçu d’agrément. Mais l’homme a de la ressource. Il est aussi porte-parole de la section algérienne de Transparency International, ce qui lui permet de poursuivre son activité sur un terrain miné.

    Si miné que l’Algérie a réussi à travestir les instruments de lutte contre la corruption, dit Djillali Hadjadj. Elle a été parmi les dix premiers pays à ratifier les conventions onusiennes dans ce domaine, non pas pour les appliquer, souligne-t-il, mais « pour voir, de l’intérieur, comment en bloquer » leur application.

    Non seulement le pouvoir algérien ne croit pas à la lutte contre la corruption, mais il l’a, un moment, considérée comme « un complot ». Aux yeux des dirigeants algériens, elle est une arme utilisée par les grandes puissances pour s’ingérer dans les affaires internes des pays du Sud, un peu comme ils avaient utilisé la question des droits de l’Homme pour faire pression sur eux.

    La corruption tue. M. Hadjadj l’a compris quand il a découvert qu’elle a mené à acheter des produits pharmaceutiques impropres à la consommation ou à détourner de l’argent destiné à acheter des équipements médicaux, entraînant la mort de malades livrés à eux-mêmes. Mais la corruption enrichit aussi. En incluant les pots-de-vin, les fraudes diverses, les surfacturations, etc., M. Hadjadj l’évalue entre 15 et 20% du PIB algérien. « C’est énorme » mais pour lui, « le plus effrayant », c’est que cela a lieu « dans une totale impunité ».



    Une coalition maffieuse: l’administration, les services de sécurité et les élus locaux



    Une autre « triste réalité » est observée au niveau local, selon Djillali Hadjadj. Là, il y a, parfois, une « coalition mafieuse » entre « l’administration, les élus locaux et les services de sécurité ». Il affirme que ces derniers sont utilisés pour faire pression sur des citoyens qui veulent dénoncer la corruption. « Les services de sécurité sont sous la coupe d’un exécutif, lui-même mafieux », dit-il. Interrogé sur le rôle éventuel du DRS (département du renseignement et de la sécurité), pour pallier à la défaillance des autres structures au niveau local, il répond: « C’est désastreux ».

    Pour lui, les textes sont acceptables en Algérie mais avec une justice aux ordres, une administration faible, des projets « faramineux » dépassant la capacité de gestion de l’administration, la corruption atteint un seuil « effrayant ». « Le système autoritaire génère cette situation », dit-il, ajoutant qu’il « ne croit même pas à la possibilité de certaines mesures spectaculaires, comme celle consistant à assurer l’anonymat aux citoyens qui dénoncent la corruption ».

    Comment sortir de ce cercle infernal ? Djillali Hadjadj prône deux démarches parallèles. D’un côté, le rôle des citoyens et des contre-pouvoirs comme la presse, qui a souvent joué le jeu en dénonçant la corruption, même si elle n’ose plus critiquer certains annonceurs comme les concessionnaires automobiles et les compagnies de téléphonie mobile. D’un autre côté, « une avancée démocratique et politique ainsi que l’alternance ». C’est là que se trouve la solution, dit-il, en admettant toutefois que « le contexte n’est pas favorable ».
    Maghreb EmergenT
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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