Contrebande de carburant : que cache la communication tous azimuts du gouvernement ?
mercredi, 24 juillet 2013 17:08
Hayet Zitouni( TSA )
C’est une véritable campagne gouvernementale qui ne dit pas son nom et qui cache ses véritables motifs. Hier encore, au journal de 20 heures de l’ENTV, on pouvait voir des contrebandiers harceler des douaniers chargés de lutter contre le trafic de carburant à la frontière avec la Tunisie.
Cette séquence venait après la communication des ministres de l’Intérieur et de l’Énergie qui déploraient le détournement de 1,5 milliard de litres de carburant par an, pour un coût de 1 milliard d’euros. Un chiffre qui représenterait 25% de la production algérienne ! Outre qu’aucun historique n’a été fourni sur ce phénomène pour pouvoir prendre conscience de son évolution, ces montants très élevés sont la base de trafics ancestraux à destination des pays voisins. Dans un premier temps, on a pu penser qu’Alger présentait ces chiffres avec l’arrière-pensée d’en faire porter la responsabilité sur Rabat comme lors des saisies de drogue médiatisées de manière à accuser en creux le Maroc. Il semble que, dans le cas du trafic de carburant, ce soit aussi la Tunisie qui soit en ligne de mire de l’État algérien.
Que cache alors cette volonté de médiatiser ces évènements dans ce qui ressemble à une séquence de communication ? Dans un pays où le plein de carburant coûte environ 700 dinars (7 euros) contre 70 euros au Maroc, la voiture est souvent un loisir pour de nombreux Algériens qui « roulent pour le plaisir ». Comme en témoignent les routes vides durant le Ramadan, les embouteillages en Algérie sont d’abord dus au fait que le carburant est un des moins chers au monde et ne semblent pas liés à une quelconque activité économique importante.
La facture pétrolière est également salée pour l’État algérien qui n’a pas de capacités de raffinage suffisantes. Les importations de gasoil sont passées de 1,3 million de tonnes en 2011 à 2 millions de tonnes en 2012. Les services douaniers viennent d’annoncer une augmentation de près de 10% du volume d’importation de véhicules par rapport à l’an dernier. Un chiffre qui témoigne de la vitalité du marché algérien, synonyme d’une forte hausse de la consommation de carburant.
Le gouvernement, confronté à la crise mondiale et au ralentissement du secteur des hydrocarbures, pourrait être tenté d’augmenter singulièrement le prix des carburants. C’est visiblement le but recherché à travers cette campagne sans précédent sur la contrebande de carburant.
mercredi, 24 juillet 2013 17:08
Hayet Zitouni( TSA )
C’est une véritable campagne gouvernementale qui ne dit pas son nom et qui cache ses véritables motifs. Hier encore, au journal de 20 heures de l’ENTV, on pouvait voir des contrebandiers harceler des douaniers chargés de lutter contre le trafic de carburant à la frontière avec la Tunisie.
Cette séquence venait après la communication des ministres de l’Intérieur et de l’Énergie qui déploraient le détournement de 1,5 milliard de litres de carburant par an, pour un coût de 1 milliard d’euros. Un chiffre qui représenterait 25% de la production algérienne ! Outre qu’aucun historique n’a été fourni sur ce phénomène pour pouvoir prendre conscience de son évolution, ces montants très élevés sont la base de trafics ancestraux à destination des pays voisins. Dans un premier temps, on a pu penser qu’Alger présentait ces chiffres avec l’arrière-pensée d’en faire porter la responsabilité sur Rabat comme lors des saisies de drogue médiatisées de manière à accuser en creux le Maroc. Il semble que, dans le cas du trafic de carburant, ce soit aussi la Tunisie qui soit en ligne de mire de l’État algérien.
Que cache alors cette volonté de médiatiser ces évènements dans ce qui ressemble à une séquence de communication ? Dans un pays où le plein de carburant coûte environ 700 dinars (7 euros) contre 70 euros au Maroc, la voiture est souvent un loisir pour de nombreux Algériens qui « roulent pour le plaisir ». Comme en témoignent les routes vides durant le Ramadan, les embouteillages en Algérie sont d’abord dus au fait que le carburant est un des moins chers au monde et ne semblent pas liés à une quelconque activité économique importante.
La facture pétrolière est également salée pour l’État algérien qui n’a pas de capacités de raffinage suffisantes. Les importations de gasoil sont passées de 1,3 million de tonnes en 2011 à 2 millions de tonnes en 2012. Les services douaniers viennent d’annoncer une augmentation de près de 10% du volume d’importation de véhicules par rapport à l’an dernier. Un chiffre qui témoigne de la vitalité du marché algérien, synonyme d’une forte hausse de la consommation de carburant.
Le gouvernement, confronté à la crise mondiale et au ralentissement du secteur des hydrocarbures, pourrait être tenté d’augmenter singulièrement le prix des carburants. C’est visiblement le but recherché à travers cette campagne sans précédent sur la contrebande de carburant.
Commentaire