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SITUATION EN ÉGYPTE Les «frères» algériens se dévoilent

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  • SITUATION EN ÉGYPTE Les «frères» algériens se dévoilent

    La nouvelle escalade en Égypte avec la mort, avant-hier, de dizaines de personnes dans des troubles entre partisans du président destitué Mohamed Morsi et forces de l'ordre, n’a pas été sans «réveiller» la fibre ikhouaniste en Algérie avec la montée au créneau des partis de cette mouvance qui multiplient ainsi les déclarations à l’effet de se refaire une virginité interne grandement entamée.

    Mohamed Kebci - Alger (Le Soir)
    A leur tête, le MSP à qui le contexte égyptien est tombé telle une bénédiction pour se placer en leader de la mouvance islamiste dans le pays. C’est ainsi que le parti de Abderrezak Mokri qui, soit dit en passant, a organisé, il y a une quinzaine de jours, un sit-in de soutien à la «légitimité» en Égypte, s’est fondu, avant-hier, d’un long communiqué pour condamner énergiquement la «boucherie commise par le pouvoir putschiste sanguinaire contre des manifestants pacifistes parmi le peuple égyptien qui refusent le coup d’Etat et qui demandent le retour à la légitimité constitutionnelle subtilisée». Une boucherie dont ont été victimes, selon le MSP, plus de 200 personnes décédées et 4 500 blessées alors que les chiffres officiels parlent de 72 morts. Le mouvement impute l’entière responsabilité criminelle aux «putschistes et leurs alliés et tous ceux qui se sont impliqués avec eux, avec l’invitation faite aux organisations des droits de l’Homme pour les poursuivre devant les tribunaux internationaux ». Le MSP invite également le peuple égyptien dans toutes ses composantes à l’éveil et à une prise de conscience quant à déjouer les complots américano-sionistes avec financement des pays du Golfe qui visent son unité, son identité et son armée à travers le retour des résidus du système Moubarak à l’effet de s’emparer définitivement des acquis de la révolution du 25 janvier comme la liberté, la dignité et la souveraineté. Le MSP s’en prend également aux médias égyptiens pour susciter et encourager la haine de l’autre et le racisme entre les Égyptiens et leur soutien aux crimes que commettent les putschistes. Et au parti de Mokri d’inviter la communauté internationale, institutions et forces qu’elles soient mondiales ou régionales, à condamner clairement ces «boucheries avec son refus aux coups d’Etat militaires et leur soutien aux peuples dans leur lutte pour leur liberté et leur dignité et leur souveraineté dans le choix de leurs dirigeants à travers des élections libres et transparentes». Le MSP n’omettra pas d’en appeler aussi au gouvernement algérien à condamner directement et clairement les auteurs de ces «crimes commis contre le peuple égyptien qui refuse le coup d’Etat». De même qu’il en appelle à la classe politique et la société civile et les personnalités influentes pour une rencontre urgente à l’effet d’adopter une «initiative commune de soutien au peuple égyptien». Djaballah plus que jamais partisan de la Charia Et il n’y a pas que le MSP à «s’émouvoir» de la tragédie ikhouaniste en Égypte puisque son frère ennemi, Abdallah Djaballah, n’a pas laissé passer cette «opportunité» pour rebondir et se révéler dans sa véritable nature. Et le leader du FJD n’a pas du tout fait l’économie des mots puisque, dans un assez long communiqué, il a carrément accusé le général égyptien «El- Sissi et ses acolytes laïques d’être derrière la tuerie de centaines de partisans de la Charia et de la souveraineté et de balancer l’Égypte dans l’insécurité et l’instabilité». Situation qui ne profite, selon lui, qu’à Israël dont les «intérêts en Palestine et dans la région seront ainsi sauvegardés» Pour Djaballah, le nouvel homme fort du Caire, de concert avec les forces occidentales et leurs alliés qu’il évitera soigneusement de nommer, A mis l’Égypte sur le chemin de la tuerie et l’atteinte à la dignité et aux libertés et la corruption. Une stratégie dont la première étape est la déposition de l’ex-président Mohamed Morsi et l’ajournement de la Constitution qui stipule que la Charia est la source de gouvernance, et la fermeture de toutes les chaînes de télévision du courant islamiste et les massives arrestations de ses cadres et celles d’autres de ses jeunes militants et adeptes. Ce qui augure, ajoute le président du FJD, d’un présent et d’un avenir d’insécurité et d’instabilité de l’Égypte. Et de s'interroger si le peuple égyptien est prêt à vivre sous le règne du régime militaire lui qui a pu arracher sa souveraineté au bout de longues années de lutte couronnées par la fameuse révolution du 25 janvier 2011. Ou au contraire, optera-t-il pour la voie de la dignité et de l’honneur, de la Charia et de la souveraineté et de la légitimité en poursuivant ses rassemblements sur les places publiques quel qu’en soit le prix ? Pour Djaballah, le peuple égyptien est plus que jamais renseigné sur les visées réelles d’El-Sissi et ses alliés dont les slogans de démocratie, de liberté et de citoyenneté qu’ils entonnent n’ont de sens pour eux que s’ils sont au pouvoir, détenteurs de la décision dans les affaires de l’Etat et de la société et les seuls à même d’investir dans les richesses du pays et leur exploitation. Et de faire porter à El-Sissi la responsabilité dans les boucheries commises que son mouvement condamne avec vigueur, avec toutes les conséquences qui en découleraient pour l’Égypte. Exprimant son soutien avec les partisans de la Charia et de la légitimité et les encourageant dans leur détermination au retour de la légitimité, le FJD invite le pouvoir en Algérie à soutenir la légitimité et à condamner le coup d’Etat dont a été victime Mohamed Morsi. Du côté du TAJ, parti sorti tout droit des entrailles du MSP, puisque lancé l’année dernière par l’un de ses anciens cadres, le ministère des Travaux publics, on semble beaucoup plus nuancé. Son chargé de la communication considère ce qui se passe en Egypte comme une question purement «interne». «C’est une question de principe pour nous de ne pas nous immiscer dans les affaires des autres, qu’ils soient partis politiques chez nous ou dans des pays étrangers », soutient Nabil Yahiaoui qui n’aura même pas à se prononcer sur le coup de force pour certains, des militaires contre l’ex-président Mohamed Morsi et de «redressement» pour les autres. Cependant, le porte-parole du parti d’Amar Ghoul ne fera pas l’économie d’une invitation du peuple égyptien à suivre l’exemple algérien à travers «une réconciliation nationale sérieuse». «Il faut que le peuple égyptien se contrôle au mieux car toute goutte de sang est une goutte de trop, surtout en ce mois de Ramadhan», soutientil. Pour les autres porte-drapeaux de la confrérie des Frères musulmans dans le pays, ils étaient, hier, aux abonnés absents, nos tentatives de prendre langue avec eux ont été vaines.
    M. K.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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